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L’IA au service des soignants et des patients à l’hôpital Foch
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La stratégie d’intégration de l’IA de l’hôpital Foch se veut transversale : amélioration des conditions de travail des soignants, optimisation de la qualité des soins pour les patients et renforcement de la recherche clinique. « Tout au long de son histoire, l’hôpital Foch a été le berceau de nombreuses avancées en médecine et en chirurgie. Nous ne pouvons donc pas ignorer le tournant que représente l’intelligence artificielle, explique Jacques Léglise, directeur général de l’hôpital Foch. Si elle est utilisée avec discernement et éthique, l’IA peut transformer en profondeur la prise en charge des patients tout en libérant du temps médical. »
Allégement de la charge administrative et performance
En 2025, l’hôpital Foch a déployé des solutions d’IA pour optimiser l’organisation des soins, en partenariat notamment avec Microsoft. Une cinquantaine de médecins sont bêta-testeurs de l’outil DAX Copilot, basé sur l’IA générative, qui retranscrit automatiquement des échanges entre médecin et patient en compte rendu médical structuré. Plus de 1 000 comptes rendus ont ainsi été produits. L’évaluation des médecins participe au perfectionnement de l’outil.
Dans la même idée, l’algorithme de la start-up Hopia est en phase de test pour élaborer des emplois du temps sur mesure, prenant en compte absences, contraintes réglementaires et disponibilités des professionnels de santé. Il est d’ores et déjà déployé au bloc opératoire. Par ailleurs, un chatbot dédié aux démarches administratives a été mis en production pour soulager le standard téléphonique.
Optimisation du diagnostic
Afin d’optimiser la détection précoce des tumeurs cancéreuses et des nodules pulmonaires, le diagnostic de fractures et de luxations ou l’aide à l’interprétation des mammographies, des programmes ont été développés avec la société Incepto. « Une expérimentation est en cours afin d’évaluer l’impact de l’utilisation en routine clinique d’une solution d’IA d’aide au diagnostic pour l’IRM de la prostate, précise Philippe Boulogne, directeur des systèmes d’information de l’hôpital. Cette solution s’intègre aux outils métiers radiologiques et propose la détection et la caractérisation des lésions cliniquement significatives ainsi que la mesure du volume prostatique. Ces éléments sont, sous contrôle du radiologue, intégrés au compte rendu radiologique. »
L’IA est également utilisée dans le service de médecine nucléaire. Un logiciel de segmentation aide à l’interprétation des TEP/TDM[1] afin de simplifier la quantification des lésions tumorales et d’établir une cartographie complète de l’ensemble du corps, visualisable en un coup d’œil.
Enfin, un partenariat avec Owkin vise à étendre la collaboration sur les données et les échantillons biologiques. Il s’agit de poursuivre les travaux de développement de nouvelles thérapies et biomarqueurs grâce à l’IA.
Accélérer la recherche clinique et la médecine de demain
L’hôpital Foch, en partenariat avec Botdesign, compte sur l’IA pour enrichir les cohortes d’essais cliniques. Des données « artificielles » ou augmentées seront ainsi générées à partir de patients réels. Le Pr Colas Tcherakian, pneumologue, a par exemple pu déterminer le niveau d’un marqueur sanguin pour prédire la présence d’un caillot dans les poumons chez les patients atteints de Covid.
Cette amplification artificielle du nombre de patients aurait permis de montrer que, seulement trois mois après l’arrivée du Covid, il aurait été possible de déterminer le niveau de ce marqueur. Dans les faits, il a fallu trois ans et rassembler plusieurs hôpitaux en France pour enfin y parvenir.
Deux autres projets ont démarré avec la société Lifen pour faciliter la collecte de données multicentriques, dans le cadre de la cohorte LUCC, sur les cancers du poumon, et du projet CUB, porté par Foch, pour inclure d’ici à la fin de l’année 10 000 patients atteints de maladies bronchiques chroniques (BPCO, asthme) dans une démarche d’évaluation de l’efficacité des traitements et de leurs facteurs de risques.
Une gestion hospitalière plus durable
L’hôpital a déjà̀ réduit sa consommation énergétique de 20 % depuis 2016 et vise une baisse de 40 % d’ici à 2030. Un jumeau numérique de ses infrastructures énergétiques a été développé avec la société Foobot, afin de définir les scenarii optimaux pour les installations de chauffage, de ventilation et de climatisation, qui intègrent des éléments externes, comme la météo ou l’affluence.
Par ailleurs, concernant toujours les dépenses énergétiques, des capteurs d’ambiance sont en cours d’installation, et le pilotage automatisé du réseau de chauffage est en cours d’optimisation. À partir de ce mois de septembre, des consignes seront calculées en fonction des données de température et de météo toutes les 15 minutes, avec comme premier objectif d’économiser environ 5 % de la consommation de gaz annuel.
Enfin, concernant le gaspillage alimentaire, une expérimentation a été menée au self des employés jusqu’à début 2025 avec Kikleo. L’IA a analysé les images des caméras sur les plateaux avant et après les repas. 49 grammes de gaspillage ont été constatés par employé, soit l’équivalent de 1 700 repas sur 22 532 et plus de 10 000 euros de perte économique. Des ajustements – réduction des portions de pain, changement des ustensiles de service… – ont permis une réduction de 11 % des déchets.
Gouvernance éthique
L’hôpital a mis en place une gouvernance éthique, notamment avec un comité IA multidisciplinaire, incluant professionnels de santé et directions. Foch a également signé un partenariat avec l’opérateur de la garantie humaine, Ethik-IA, pour affirmer la transparence et la supervision humaine dans les systèmes déployés, en conformité avec le règlement européen AI Act, applicable depuis le 1er août 2025 pour l’IA générative. Par ailleurs, des formations spécifiques sont organisées pour les professionnels de santé.
[1] Tomographie par émission de positons, examen combinant scintigraphie et scanner.
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