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Déploiement de Terminal Urgences : l’évolution des relations entre DSI et professionnels de santé
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Façonné dans sa version 3 dès 2010 par des urgentistes, Terminal Urgences est un outil métier conçu pour répondre aux contraintes spécifiques de la spécialité. Porté par le Grades Paca, il s’est imposé dans de nombreux établissements de la région, malgré les efforts de convergence vers des DPI institutionnels. Ce succès s’explique par une forte mobilisation des urgentistes, attachés à un outil pensé pour leur pratique.
Initialement développé hors des circuits classiques des SI hospitaliers, il a longtemps été perçu comme une brique isolée. « Les DSI ne parvenaient pas à faire basculer les urgentistes vers la brique Urgences des DPI, souvent moins adaptée aux besoins cliniques », rapporte Benoît Bresson, directeur du Grades Paca. Cette situation a conduit à engager des travaux d’interopérabilité sur les flux d’identité, de mouvement et de prescription pour mieux intégrer la solution dans l’écosystème hospitalier. Une simple intégration technique n’aurait en effet pas suffi sans une évolution des méthodes de collaboration.
En parallèle, les relations entre DSI et professionnels de santé ont évolué. « Pendant longtemps, les directions informatiques choisissaient les outils sans vraiment consulter les soignants. L’idée dominante était de limiter les flux en imposant un seul DPI institutionnel », rappelle le Dr Emmanuel Dos Ramos, médecin urgentiste et conseiller médical auprès du directeur du Grades Paca. Ce fonctionnement a montré ses limites. Les DSI associent désormais les utilisateurs dès les phases amont, favorisant une meilleure appropriation des logiciels. « Les avis des médecins pèsent dans les choix d’outils », souligne-t-il. Cette reconnaissance accrue des usages se concrétise dans les clubs utilisateurs, où se côtoient professionnels de santé, représentants des DSI et administrateurs. Ces échanges participent activement au développement des solutions.
Un outil centré sur les usages
Terminal Urgences s’est imposé grâce à plusieurs atouts fonctionnels. Son ergonomie, appréciée malgré l’ancienneté de l’interface, facilite la saisie en temps réel. Son moteur de facturation intégré optimise les revenus selon le contexte clinique, sans surcharge administrative. Il permet la production automatisée des résumés de passage aux urgences (RPU), répondant aux exigences de Santé publique France, et offre des capacités d’export utilisées dans les établissements pour études ou publications.
Les fonctionnalités d’alerte constituent un autre point fort : création de notifications contextuelles, génération de signalements… Ces fonctions – paramétrables à plus de 95 % par les utilisateurs eux-mêmes – facilitent leur adoption, indique le médecin urgentiste.
Terminal Urgences permet aussi une exploitation avancée des données. Des modules de visualisation, via un outil de BI, facilitent l’analyse de l’activité : temps de passage, files d’attente, etc. Ces données ont servi à réorganiser les ressources dans certains services d’urgences, notamment en adaptant les effectifs pour organiser l’accueil administratif.
Sur le plan technologique, le projet entre dans une nouvelle phase avec la version 4, qui vise à restructurer la base de données pour accueillir de futurs modules d’intelligence artificielle. Objectif : gagner du temps médical. « L’idée est que l’IA puisse, à terme, préremplir des champs à partir de la voix ou du texte libre, en s’appuyant sur une structuration fine des données », explique Benoît Bresson. Des expérimentations sont envisagées pour proposer des suggestions ou rappeler les recommandations en cas de situation complexe.
La montée en puissance de l’IA impose des choix techniques rigoureux : qualité des données, traçabilité, sécurité et conformité réglementaire. « Elle suppose une architecture ouverte, interfaçable avec des API d’IA, sans dépendance à un éditeur unique », ajoute le directeur du Grades Paca.
Dans un contexte où les SI hospitaliers se veulent à la fois intégrés, sécurisés et centrés sur l’usage, Terminal Urgences montre qu’une solution construite par les professionnels peut s’inscrire durablement dans l’écosystème numérique hospitalier. La coopération renforcée entre DSI et urgentistes, fondée sur la reconnaissance des besoins cliniques, soutient la réussite des projets numériques.
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