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May Ville Hop : une plateforme interopérable à l’échelle territoriale
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Le développement de la plateforme repose sur une proximité organisationnelle inhabituelle entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage. « Nous étions trois directeurs territoriaux dans le même bureau », témoigne Vincent Errera, directeur délégué des hôpitaux de la Mayenne. La Direction des services numériques (DSN) a été associée dès les premières phases. « Elle a participé au cahier des charges, aux choix techniques et à tous les tests d’interopérabilité », complète-t-il. Cette articulation étroite a permis de gérer un environnement complexe, impliquant l’interconnexion continue de logiciels hospitaliers, d’outils de biologie, de messageries sécurisées et d’annuaires professionnels…
La plateforme évolue par itérations successives, selon une logique d’amélioration continue. Chaque nouvelle fonctionnalité répond à un besoin exprimé. Les notifications, par exemple, ont connu plusieurs paliers d’amélioration : d’abord simples alertes, elles sont devenues plus précises et contextualisées (« M. X a été admis en orthopédie au Centre hospitalier de Laval »). Certaines demandes sont très concrètes : « Les médecins ont insisté pour que les admissions, les sorties et même les décès de leurs patients leur soient notifiés », explique-t-il.
Une interopérabilité adaptée aux pratiques de terrain
May Ville Hop se distingue par une architecture ouverte et modulaire qui facilite son évolution. « C’est un intégrateur : on peut y brancher n’importe quel outil et le remplacer facilement », fait-il remarquer. Cette souplesse est essentielle dans un contexte où les systèmes évoluent rapidement. De plus, « les médecins de ville nous ont clairement dit : “Si ça ne marche pas tout de suite, on ne reviendra pas.” Il faut donc être réactif », souligne Vincent Errera.
Le fonctionnement repose aussi sur une concertation régulière avec les utilisateurs. « Ce n’est pas l’hôpital qui impose ses solutions. Les médecins de ville expriment leurs besoins, et nous adaptons l’outil », précise-t-il. Cette approche permet de mettre en œuvre des réponses ciblées, adaptées aux contraintes de chaque métier. « Quand un professionnel exprime un besoin très spécifique, nous cherchons à l’intégrer sans attendre une version majeure du système. C’est ce rythme court qui rend la plateforme vivante », poursuit le directeur délégué.
À l’arrivée, chaque professionnel – qu’il soit médecin, pharmacien, infirmier libéral, paramédical – bénéficie d’interfaces dédiées, pensées pour un accès rapide à l’information utile. Un annuaire enrichi permet d’identifier les professionnels connectés selon leur fonction ou spécialité. « Ce que veulent les médecins, c’est ne pas avoir à chercher l’information partout », résume Vincent Errera. La plateforme permet même d’exporter en FHIR l’European Patient Summary.
De nouveaux développements en perspective
Les évolutions à venir portent notamment sur l’usage des données à des fins d’aide à la décision clinique, dans une logique de responsabilité populationnelle. Il s’agit d’extraire des données structurées depuis les DPI pour les exploiter sur la plateforme, stratifier les patients et construire des modèles prédictifs. Autres axes de réflexion en cours : l’engagement du patient comme acteur de son parcours de prise en charge, via l’intégration d’un agenda et de questionnaires, ou l’utilisation de la reconnaissance vocale pour faciliter les échanges en mobilité, et donc l’adhésion à l’outil.
Un travail est également engagé sur l’accès aux documents partagés, afin de limiter la redondance des examens et la perte d’informations dans les parcours complexes. Par ailleurs, la plateforme permet déjà d’agréger des informations issues de plusieurs établissements. « On a commencé par un seul DPI, puis on en a connecté un deuxième, et on continue d’en intégrer d’autres progressivement », souligne-t-il.
Des contraintes subsistent, en particulier la nécessité d’assurer en continu la compatibilité des systèmes connectés. Cette complexité implique une collaboration constante avec les éditeurs et les équipes terrain.
L’expérience mayennaise montre qu’une interopérabilité territoriale est possible à condition de maintenir un dialogue direct et stable entre les acteurs. « La bonne taille pour ce type de projet, c’est celle où les acteurs peuvent encore se parler directement », conclut Vincent Errera.
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