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« Restons maîtres de notre destin » - La souveraineté, l’innovation et la résilience du système de santé comme thématiques clés de la matinée Horizon Santé 360
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« Restons maîtres de notre destin ». Tout autant qu’une devise, cette formule introductive de Dominique Pon s’entend comme une véritable ambition portée par La Poste Santé & Autonomie pour répondre notamment au phénomène de la hausse des dépendances technologiques européennes estimées à 235 milliards d’euros. La préservation de notre souveraineté numérique constitue une ambition à laquelle La Poste Santé & Autonomie répond dès aujourd’hui par le déploiement de nombreux services tels que le coffre-fort numérique (12 millions d’utilisateurs), et NumSpot issu de l’alliance de quatre entreprises françaises (Banque des Territoires, Docaposte, Dassault Systèmes et Bouygues Télécom) qui propose un cloud souverain et de confiance. A cette ambition s’ajoutent de nombreuses victoires démontrant la diversité et la vitalité de l’écosystème comme Careside, certifié par l’ANS pour la télésurveillance médicale de l’insuffisance respiratoire.
En cohérence avec les deux piliers de la stratégie de La Poste Santé & Autonomie que sont l’humain à domicile et l’IA et la donnée au service du soin, Dominique Pon a présenté cinq objectifs majeurs à horizon 2028 : fédérer l’écosystème autour d’alliances stratégiques, accélérer l’intégration de l’IA et des technologies émergentes, renforcer la souveraineté numérique des acteurs, devenir un acteur de référence du cloud et de la donnée santé et un opérateur de référence pour la détection des fragilités (programme ICOPE). Sur ce dernier objectif, Dominique Pon souligne qu’il est « dans notre ADN de nous occuper des populations vulnérables ».

Deux champs, l’un français, l’autre européen, ont ensuite constitué le cadre permettant de faire émerger les enjeux et problématiques autour de la souveraineté numérique. Une première table ronde a ainsi mis en lumière, par la voix de Nicolas Revel, Directeur Général de l’AP-HP, un questionnement relatif à la soutenabilité économique et à la structuration du système de santé. Ont alors résonné en écho les réponses du Pr. Stéphane Oustric, Président du CNOM, qui a rappelé l’importance de l’échelon territorial pour penser le système de santé, et de Marguerite Cazeneuve, Directrice Déléguée à la Gestion et à l’Organisation des Soins de la CNAM, qui avance que la soutenabilité passera prioritairement par la prévention. Ces échanges ont été complétés par des discours d’experts étrangers soulignant que l’Europe devait apprendre à partager, structurer et exploiter ses données de santé pour atteindre une IA à grande échelle.
Au soutien de cette injonction, plusieurs exemples montrent la voie à suivre tels que l’Estonie, ayant centralisé 95 % de ses données de santé au niveau national, ou la Catalogne, ayant fédéré les données de ses 70 hôpitaux à l’échelle régionale.

L’enjeu d’interopérabilité a également été abordé lors d’une table-ronde dédiée à l’Alliance SIH qui réunissait les partenaires à l’origine de cette initiative (les Hospices Civils de Lyon, CPage et Maincare) Cette dernière a aussi permis à Yann-Maël Le Douarin, conseiller médical à la DGOS, et Arnaud Vanneste, Directeur Général du CHRU de Nancy de partager leur point de vue sur cette alliance. Ainsi Arnaud Vanneste est parti d’un constat : un DSI se retrouve rapidement avec 50 à 100 logiciels, chacun ayant une structure de données propriétaire. Cela emporte des ruptures dans les parcours de soins et un coût de maintenance très important. L’Alliance SIH répond précisément à ce problème structurel.
Elle propose un modèle data-centré et ouvert, où les données sont séparées des applications. Chaque établissement accède aux données via une couche centrale normalisée (reposant sur des standards ouverts comme FHIR, openEHR, OMOP), ce qui permet aux applications de venir « plug-in » sans devoir redéfinir ou dupliquer les données. Pour Arnaud Vanneste : « La couche de donnée permet des applicatifs immédiats, (…) contrairement au DPI où il faut 3 ans pour mettre un badge patient sur le temps qu’il a passé à l’hôpital (J-0) ». Les bénéfices attendus sont multiples : une meilleure coordination des soins, une médecine plus personnalisée, un pilotage des établissements de soins simplifié, une accélération de la recherche et de l’innovation. Dans le prolongement, Arnaud Vanneste a également annoncé « lancer avec La Poste Santé & Autonomie une IA Factory pour développer des cas d’usage concrets en santé, dans un environnement souverain et sécurisé. Nous devons offrir aux hôpitaux une alternative souveraine, comme nous l’avons fait avec la messagerie sécurisée. »

La souveraineté n’est pas uniquement numérique, elle est également sanitaire. Sur ce point, Anne-Laure Dreno, Présidente d’AstraZeneca France, précise que la recherche clinique participe directement à la souveraineté sanitaire en maintenant la France à la pointe médicale, en attirant les investissements (40 millions /an) et en soutenant les essais cliniques.
La réglementation représente cependant un frein, les délais d’approbation des essais cliniques étant trop longs. Par exemple, la France est passée de 30 % à 19 % des essais cliniques mondiaux, tandis que l’Asie représente aujourd’hui 60 %.
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