Publicité en cours de chargement...
Le projet eNovA-Path : une plateforme de numérisation et d’échange des données d’anatomopathologie au service des patients en Nouvelle-Aquitaine
Écouter l'article
DSIH : Pouvez-vous nous décrire la genèse du projet eNovA-Path ?
Alexandre Pavy : Ce projet trouve initialement son origine au sein du CHU de Poitiers qui, avec le GCS UniHA, projetait de faire un regroupement de plusieurs sites pour lancer un appel d’offres sur le choix d’une solution de gestion d’images et de scanners, pour faire de la pathologie digitale sur un établissement. Cet objectif s’est néanmoins heurté à l’apparition d’une pathologie, le Covid-19.
Durant cette période, les pathologistes, dont il faut souligner l’important degré de spécialisation selon l’organe étudié, ont placé des caméras au-dessus de leurs microscopes afin de pouvoir expertiser leurs lames. Cette expérience de pathologie digitale a conduit les CHU de Poitiers, Limoges et Bordeaux à travailler ensemble sur une plateforme unique permettant d’échanger des images dans le cadre d’expertises. Parallèlement, l’ARS a accepté d’investir 900 000 euros pour initier la démarche : le projet eNovA-Path était né.
Quelles sont les spécificités d’un tel projet en termes de gouvernance et de pilotage ?
Au regard du montage du projet, il faut souligner que les trois CHU n’avaient jamais travaillé ensemble. Aussi, et d’un point de vue juridique, le choix a été fait de recourir au GCS NOVA comme structure de support de ce projet. Sous un angle organisationnel, il a été décidé de créer un comité de pilotage eNovA-Path assisté de trois groupes de travail (médical, informatique et administratif) auxquels s’adjoint un comité opérationnel. Nous avons également obtenu un financement pour la création d’un poste de chef de projet qui est actuellement occupé par Madame Nditar. Diplômée en ingénierie de la santé, biotechnologie et informatique, elle coordonne le projet eNovA-Path pour les trois CHU.
Quels sont les principaux objectifs de ce projet ?
Le projet eNovA-Path porte une ambition majeure, celle d’une collaboration inter-sites qui se décline sous plusieurs angles. En ce sens, à travers la plateforme eNovA-Path, il s’agit de pouvoir demander à un pathologiste exerçant sur un site d’analyser la lame d’un autre pathologiste. L’objectif est de pouvoir s’aider de l’expertise des autres établissements. Cette coopération s’incarne également dans l’hypothèse de remplacement de domaines en tension. Par exemple, en raison de l’absence de deux pathologistes au CHU de Limoges, ce sont des pathologistes de Bordeaux qui interviennent dans cet établissement dans le cadre d’un temps médical partagé. La plateforme eNovA-Path facilite également l’enseignement et la recherche.
Quel bilan dressez-vous à un an de ce projet ?
Le projet eNovA-Path est désormais déployé au sein de 3 CHU et de 4 sites. En effet, le CHU de Bordeaux comprend deux établissements qui représentent le double de l’activité des CHU de Poitiers et de Limoges. Ce projet comprend 60 médecins, 2 systèmes de gestion de laboratoire différents et 11 scanners, soit 650 000 lames scannées par an. La plateforme eNovA-Path est hébergée sur le site du CHU de Limoges qui est hébergeur de données de santé. C’est là un choix fort qui démontre que les hôpitaux publics sont en capacité d’offrir une alternative crédible et performante par rapport à l’offre privée.
Il s’agit également d’un véritable projet médical : eNovA-Path a été porté par les pathologistes qui, des juniors aux séniors, sont aujourd’hui conquis. Ce projet participe d’une plus grande attractivité pour les jeunes autour de cette spécialité médicale. En outre, le plus grand bénéfice est pour le patient via la qualité des expertises et un gain de temps quant au rendu des résultats.
Quelles sont les prochaines étapes de ce projet ?
Nous sommes actuellement dans la phase 2 du projet avec pour ambition d’intégrer l’ensemble des centres hospitaliers de la Nouvelle-Aquitaine et le Centre Régional de Lutte contre le Cancer (Institut Bergonié). Dans le cadre d’un premier AMI de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, 8 établissements de santé ont été sélectionnés afin d’être progressivement rattachés à la plateforme eNovA-Path. Déployée sur l’ensemble de la région Nouvelle-Aquitaine, cette plateforme permettrait d’assurer une qualité de diagnostic identique et, donc, une prise en charge plus rapide des différents cas.
Avez-vous apprécié ce contenu ?
A lire également.

Vu à SantExpo 2025 : Retour d’expérience du GHT de l’Aube sur la mise en œuvre d’un PACS mutualisé optimisant les ressources et l’accès aux soins avec Dedalus
28 mai 2025 - 10:47,
Actualité
- Pauline Nicolas, DSIHRapprocher les patients des soins tout en prenant en compte les tensions RH et la nécessaire mutualisation des moyens et ressources sur un territoire élargi : telle est l’équation qu’a résolue le GHT de l’Aube par la mise en œuvre d’un PACS mutualisé. Récit, sous forme de dialogue au sein d’une nouv...

L’Académie de l’IA en santé de la FEHAP
26 mai 2025 - 11:27,
Actualité
- Damien Dubois, DSIHLe 21 mai 2025, lors de SantExpo, la FEHAP a annoncé le déploiement opérationnel de son plan d’actions pour son Académie de l’IA en santé.

Cybersécurité hospitalière : le GHT Rhône Nord Beaujolais Dombes, premier lauréat du programme CaRE
09 mai 2025 - 16:39,
Actualité
- DSIHLe programme CaRE franchit une étape clé. Moins d’un an après le lancement de son premier appel à financement dédié à la sécurisation des annuaires techniques et de l’exposition sur Internet, la direction du programme annonce la validation du premier dossier ayant atteint l’ensemble des objectifs fi...

Téléconsultation de Territoire Assistée : une révolution saluée par les patients dans le Grand Est
02 mai 2025 - 14:47,
Actualité
- DSIHUne nouvelle ère pour l’accès aux soins voit le jour grâce à la Téléconsultation de Territoire Assistée, un modèle innovant testé avec succès dans la région Grand Est. Porté par e-Meuse santé en collaboration avec les URPS Pharmaciens et Infirmiers du Grand Est, ce dispositif allie technologie et ac...