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Interopérabilité en santé : FHIR on fire
Autour de la table, des experts issus de divers horizons ont partagé leurs constats et perspectives : Rory Davidson (CDIO – SNOMED International), Sylvia Thun (Directrice – Charité University of Berlin), Ian Hogan (CDIO – Leeds & York Partnership NHS Foundation), Leo Lindhorst (Head of Innovation – Carl Zeiss Innovation), et Luisa Bautista (Accenture Health Lead – Iberia).
Une faille d’interopérabilité aux conséquences tragiques
Pour souligner l’enjeu, une anecdote évoquée en ouverture a marqué les esprits : celle d’un patient atteint de cancer, dont les résultats d’analyse n’ont pas pu être transmis à temps à l’hôpital en raison d’un problème de codification entre le laboratoire et l’établissement de soins. Résultat : un retard de diagnostic ayant entraîné la progression de la maladie jusqu’à un stade irréversible. Ce drame illustre concrètement les risques d’un système fragmenté, incapable d’assurer une continuité d’information vitale.
Un consensus international sur la nécessité d’un standard commun
Alors que 40 % du temps des soignants reste consacré à des tâches administratives redondantes, les limites d’un système cloisonné apparaissent de plus en plus criantes. Le manque de transversalité entre services hospitaliers, l’impossibilité de transférer un diagnostic ou encore l’absence d’une base de données commune freinent la qualité des soins.
Dans ce contexte, FHIR s’impose progressivement comme une réponse structurante. Cette norme, conçue pour faciliter l’échange et le partage de données cliniques, suscite un regain d’intérêt après plus de dix ans d’existence. Son atout ? Être portée par une large communauté internationale et soutenue par les grands acteurs de la e-santé.
Pourquoi FHIR maintenant ?
L’enjeu n’est plus uniquement technique. Comme l’ont rappelé les intervenants, la technologie est désormais disponible. Ce qui manque encore, c’est la gouvernance : une impulsion réglementaire forte, capable de rendre l’adoption de FHIR obligatoire, homogène, et opérationnelle dans chaque pays. La norme, pour produire ses effets, doit être adoptée massivement, car un standard isolé ne crée pas d’interopérabilité à grande échelle.
IA et FHIR : des synergies prometteuses
Autre point clé de la discussion : la convergence entre IA et interopérabilité. L’intelligence artificielle, pour produire des recommandations cliniques pertinentes, nécessite une donnée riche, contextualisée et structurée. Une norme comme FHIR pourrait justement offrir le socle indispensable à cette exploitation avancée des données. Plusieurs intervenants ont évoqué la nécessité de créer des "plateformes de confiance", capables de centraliser des données de qualité et de guider les systèmes IA dans leurs prises de décision.
Prochaine étape : rendre FHIR inévitable
À la question « où en sera-t-on dans trois ans ? », les experts se rejoignent sur plusieurs points : l’adoption obligatoire de FHIR par les institutions, l’intégration native dans les systèmes proposés par les éditeurs, et la fin du statu quo. Un consensus émerge : les standards doivent cesser d’être de simples recommandations techniques pour devenir des fondations partagées, ancrées dans la réalité réglementaire et opérationnelle des systèmes de santé.
Car FHIR n’est pas seulement un standard. C’est un changement de paradigme, une dynamique collective qui pourrait enfin permettre aux professionnels de santé d’accéder à une donnée unifiée, exploitable, et véritablement au service du soin.
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