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L’essor de la téléradiologie, une opportunité à saisir pour les établissements de santé !
Dans le paysage en constante évolution de l’imagerie médicale, la téléradiologie émerge comme une solution incontournable face aux défis croissants auxquels sont confrontés les établissements de santé, en particulier publics.
Cet article explore la téléradiologie en s’appuyant sur une nouvelle publication de l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap), Déployer sereinement la téléradiologie, qui couvre le pourquoi et le comment de la téléradiologie : des enjeux aux obligations réglementaires en passant par le déroulé d’un examen de téléradiologie, un comparatif des opérateurs de téléradiologie, une check-list des points de vigilance et un simulateur médico-économique.
POURQUOI LA TÉLÉRADIOLOGIE ?
Pour faire face à l’inégalité d’accès à l’imagerie médicale que connaissent les territoires sous-dotés, de nombreux établissements de santé publics ont totalement ou partiellement adopté la téléradiologie dans leurs pratiques. Ils ont décidé de faire appel à des sociétés privées de téléradiologie ou de structurer des plateformes de téléradiologie territoriale qui permettent aux établissements de bénéficier d’un service complet incluant plateforme technique, accompagnement et compétences médicales.
Un état des lieux préoccupant
Le tableau de l’imagerie médicale montre une nette dichotomie. D’une part, la demande pour des examens d’imagerie médicale ne cesse de croître. D’autre part, cette spécialité doit faire face à des enjeux majeurs, mettant les services d’imagerie sous pression :
- Une répartition géographique de l’offre très inégale ;
- Un déséquilibre critique entre l’exercice libéral (75 %) et l’exercice public (25 %) des radiologues ;
- Un taux de vacance alarmant et une fuite des talents sans précédent chez les praticiens hospitaliers radiologues.
Ils ont adopté la téléradiologie, pourquoi pas vous ?
La téléradiologie apporte des solutions aux interrogations majeures des professionnels de santé et des responsables d’établissement de santé, majoritairement publics, au regard du contexte que nous avons précédemment évoqué :
- La continuité des vacations programmées en journée ;
- La permanence des soins la nuit et les week-ends pour les cas urgents en imagerie médicale ;
- La sécurisation, voire l’élargissement, de l’offre d’imagerie médicale de surspécialités d’organes ;
- La fidélisation des équipes de radiologues au sein des établissements de santé ;
- Les solutions de partenariat public-public ou public-privé pour pallier le déficit de l’offre territoriale ;
- La valorisation du taux d’occupation des équipements d’imagerie médicale.
Les expériences d’usage illustrent la pertinence de la téléradiologie dans le paysage sanitaire actuel. Elles témoignent de l’engagement des acteurs de la santé à intégrer des solutions novatrices pour répondre à la complexité des enjeux médicaux et organisationnels actuels.
Dans ce contexte dynamique, l’avenir de la téléradiologie semble non seulement prometteur, mais aussi essentiel à l’évolution de la pratique en imagerie médicale.
LA TÉLÉRADIOLOGIE PAS À PAS
Les examens de téléradiologie, bien qu’assimilables à ceux qui sont réalisés en présentiel, comportent des spécificités pour garantir l’efficacité et la sécurité des diagnostics à distance.
Dès le commencement du processus, les plannings des vacations sont gérés de manière automatisée par la plateforme de téléradiologie. Une fois la demande d’examen formulée et envoyée de façon dématérialisée, le patient est enregistré et son rendez-vous planifié, après qualification de son identité nationale de santé (INS) et obtention de son consentement exprès au recours à la téléradiologie.
Article connexe → Une consultation de la HAS sur les bonnes pratiques en téléconsultation
Le téléradiologue, une fois ces informations validées, établit un protocole d’examen spécifique adapté à la situation clinique du patient. La précision de cette étape est cruciale pour assurer la pertinence du diagnostic. Le compte rendu est disponible et accessible sur la plateforme de téléradiologie.
Enfin, la transmission du compte rendu, dans le format réglementaire, à l’établissement de santé requérant et son intégration dans son RIS et/ou le DPI marquent les dernières phases de la procédure. L’alimentation automatique du DMP par le seul établissement de santé requérant, conformément à la réglementation, clôt le processus de téléradiologie.
Une expansion encadrée par une réglementation stricte soucieuse de cybersécurité
L’avancée de la téléradiologie est encadrée par une réglementation stricte, garantissant la qualité des soins, la sécurité des patients et la confidentialité des données : la vérification des agréments, associée à la surveillance de la sécurité des échanges et des partages de données de santé à caractère personnel.
La téléradiologie doit également intégrer les référentiels et les services socles relatifs à la télémédecine et au numérique en santé établis par l’Agence du numérique en santé (ANS).
Enfin, l’opérateur de téléradiologie doit pouvoir garantir à l’établissement de santé requérant que son système d’information est conforme à la doctrine du numérique en santé lorsqu’il se connecte au RIS de l’établissement. Cette conformité est cruciale pour ne pas rompre le standard de cybersécurité requis sur l’ensemble de la chaîne d’alimentation des documents de sortie.
Focus sur l’identité nationale de santé (INS)
Depuis 2021, toute donnée de santé doit être référencée avec l’INS attribuée à chaque bénéficiaire de l’Assurance maladie. Les opérateurs de téléradiologie sont donc concernés par cette obligation.
Depuis le 1er janvier 2023, le compte rendu de radiologie doit être versé au DMP du patient via Mon espace Santé[1]. Pour ce faire, il est indispensable d’utiliser l’INS, afin que, dans le workflow sortant, le compte rendu soit conforme au format CDA R2 N1 pour un contenu médical non structuré, avec la perspective d’évoluer vers un format structuré CDA R2 N3.
Par ailleurs, afin d’identifier le bon patient dans le workflow entrant, l’opérateur de téléradiologie doit pouvoir apparier dans son système deux types d’identification : l’INS, qualifié par l’établissement de santé, et l’IPP (identifiant permanent du patient), mode d’identification majoritairement fourni par les modalités d’imagerie.
Il est à la charge de l’établissement de santé requérant de verser le compte rendu de téléradiologie dans le DMP du patient à partir de son RIS ou de son DPI afin d’éviter les doublons et les risques d’erreur.
LES PRINCIPAUX OPÉRATEURS DE TÉLÉRADIOLOGIE
Au cœur de cette révolution de l’imagerie médicale, plusieurs opérateurs de téléradiologie, référencés auprès des centrales d’achat Résah, UniHA et Ugap, se distinguent par leur expertise, offrant des solutions sur mesure pour répondre aux exigences diverses des établissements de santé requérants.
Imadis, Medin+, TéléDiag, TIM et TMF se positionnent comme les principaux acteurs de ce secteur en pleine expansion, chacun avec une proposition de valeur spécifique. Un opérateur plus modeste, AdEchoTech, propose avec Melody une solution de télé-échographie robotisée.
Ces opérateurs déploient des plateformes technologiques avancées telles que Itis de Deeplink Medical, Connect’In de Medin+, TéléDiag, Xplore de EDL et Nexus de NEHS Digital, soulignant l’importance d’une infrastructure robuste et sécurisée pour le traitement et l’interprétation des images médicales.
La gamme de services offerte varie significativement, allant de la téléradiologie d’urgence 24 h/24, 7 j/7 à l’activité programmée, en passant par la coordination de l’activité avec des radiologues de proximité, illustrant ainsi la capacité d’adaptation de ces opérateurs aux besoins spécifiques de chaque établissement requérant.
Le positionnement de l’offre, l’expertise de l’équipe médicale, composée de centaines de radiologues, de même que la qualité du support technique et administratif sont autant de critères essentiels dans le choix d’un opérateur de téléradiologie.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des centaines de milliers d’actes réalisés chaque année et une collaboration étroite avec plus d’une centaine d’établissements de santé publics.
Cette nouvelle coopération, majoritairement entre les secteurs public et privé, redéfinit les contours de l’imagerie médicale, en rendant les soins plus accessibles, plus rapides et plus précis.
La téléradiologie ne se contente pas de répondre aux défis démographiques et structurels que doit relever l’imagerie médicale. Même si la route est encore longue, elle propose une rupture dans la manière dont les soins sont délivrés, en mettant la technologie au service d’une médecine plus accessible.
[1] Conformément à l’article L. 1111-15 du Code de la santé publique.
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