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Technologies et numérique au cœur des Journées Afib 2023
DSIH : Comment qualifiez-vous le rapport entre technologie et biomédical ?
Valérie Moreno : Indissociable. Sans les technologies, pas de biomédical. Le biomédical a pour mission d’accompagner les technologies de santé dans toutes leurs composantes afin de rendre le meilleur service possible aux patients et aux soignants, en termes diagnostiques ou thérapeutiques. Les ingénieurs biomédicaux sont ainsi garants de la sécurité de ces dispositifs médicaux de plus en plus connectés avec des données entrantes d’identité, par exemple, ou sortantes pour pousser des résultats vers le dossier du patient.
Le numérique est donc au cœur de nos enjeux. Nous verrons aux Journées de Bordeaux, dans nos retours de mission, que la numérisation se démocratise. Elle concerne bien sûr les équipements de laboratoire dont on va augmenter le niveau de traçabilité ou les données d’imagerie. Nous parlerons aussi de numérique dans l’exploration fonctionnelle ou digestive, pour les électrocardiogrammes, les résultats d’épreuves d’effort… La bonne traçabilité et la sécurité sont nécessaires pour une alimentation optimale des dossiers patients.
Nous sommes d’ailleurs allés en mission exploratoire au CES de Las Vegas pour nous inspirer. À nous de mettre en œuvre toutes les structures et organisations pour recevoir ces données, les faire analyser par nos praticiens et les retransmettre dans de bonnes conditions.
DSIH : La cybersécurité est donc naturellement l’une de vos préoccupations majeures ?
VM : Tout à fait. L’Afib fédère la communauté biomédicale française pour établir des guidelines, notamment pour les fournisseurs qui ont des degrés de maturité assez différents en termes de sécurité numérique. L’objectif est de produire de la donnée intègre et de connecter nos équipements sans risques pour l’hôpital et pour son SI.
La cybersécurité est notre fil rouge depuis trois ans avec un partenariat fort avec l’Apssis[1], les FSSI[2] du ministère, l’ANS[3] et l’Anssi[4]. Nous avons décliné les exigences minimales de sécurité numérique des équipements biomédicaux qui seront présentées à Bordeaux par deux des membres du groupe de travail.
Ce « cahier des charges cyber » est donc au cœur de la session « Cybersécurité et cyber-résilience en ingénierie biomédicale » pour comprendre les risques cyber ainsi que les enjeux induits pour les établissements de santé et présenter les exigences à faire valoir auprès des fournisseurs pour augmenter la sécurité numérique des dispositifs médicaux.
DSIH : Quels sont les autres axes des Journées consacrées au numérique ?
VM : Prenons l’exemple du retour de la mission Afib Carrefour Patho 2022 sur « Anatomopathologie et transformation numérique » menée par Sandrine Roussel avec une double casquette Sécurité numérique et Laboratoire. Le moment était parfait pour créer cette mission et faire un état de l’art du virage numérique que prennent les laboratoires d’anatomopathologie dans la lignée de l’imagerie il y a plusieurs années. Cette spécialité doit bénéficier aujourd’hui de changements importants, notamment poussés par la réglementation sur l’exposition professionnelle aux prodsuits utilisés et avec un plan de subvention ministériel pour la mise en place de la pathologie numérique. Ce plan est motivé par le bénéfice potentiel des algorithmes d’IA et par l’attrait des outils numériques pour les jeunes générations de pathologistes.
Un autre exemple sera présenté à Bordeaux avec « Matériel biomédical et système d’information en consultation d’ophtalmologie ». L’intégration du matériel biomédical et des systèmes d’information joue un rôle crucial pour offrir des soins de qualité. Appliquée aux consultations d’ophtalmologie, elle améliore les soins, l’efficacité et l’accessibilité pour les patients tout en permettant aux professionnels de la santé de diagnostiquer et de traiter plus efficacement un large éventail de problèmes oculaires.
DSIH : Quels sont les leviers à activer pour accompagner ce virage du numérique ?
VM : Ce sera l’enjeu de la master class du mercredi après-midi « L’agilité et le décloisonnement des organisations dans les établissements de santé », pour réfléchir aux nouvelles organisations, plus efficientes, entre les différentes fonctions supports des établissements de santé, qui travaillent encore trop souvent en silo.
Nous allons aussi traiter de ce levier organisationnel dans une discussion controverse sur « Biomédical et DSI, direction commune ? ». En effet, les missions du service biomédical sont depuis quelques années de plus en plus définies. Cependant, le périmètre sur lesquelles elles s’appliquent porte toujours à confusion et à débat interne dans certains établissements. Afin de régler ces problèmes d’interfaces, de nombreuses organisations ont été testées.
L’idée de faire chapeauter l’ensemble des périmètres de responsabilité par une direction commune revient régulièrement.
Les services biomédicaux sont rattachés à des directions de différentes natures. Aujourd’hui, les équipements biomédicaux, qui sont de plus en plus connectés et embarquent de nombreux logiciels spécialisés, doivent s’intégrer à l’écosystème informatique de nos établissements. D’où la question posée sous la forme d’une controverse sur une direction commune. Pour et contre ? Nous en présenterons les avantages et inconvénients ainsi que les modalités de mise en œuvre basées sur les expériences du GHT Nord Saône-et-Loire – Bresse – Morvan et du Centre hospitalier du pays d’Aix.
Plus d’infos sur le site de l’événement : afib2023.fr
[1] Association pour la sécurité des systèmes d’information de santé.
[2] Fonctionnaires de sécurité des systèmes d’information.
[3] Agence du numérique en santé.
[4] Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information.
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