Publicité en cours de chargement...

Publicité en cours de chargement...

L’intelligence artificielle pour un meilleur service public, y compris dans le domaine de la santé

06 sept. 2022 - 11:24,
Actualité - DSIH
À la demande du Premier ministre, le Conseil d’État a publié le 30 août 2022 une étude en faveur d’une stratégie de l’IA ambitieuse au service de la performance publique pour créer les conditions de la confiance tout en dotant la France des ressources et de la gouvernance à la hauteur de ses ambitions. La santé, en lien avec le Health Data Hub, n’y est pas oubliée.

L’étude Intelligence artificielle et action publique : construire la confiance, servir la performance, publiée fin août par le Conseil d’État, vise à construire une intelligence artificielle publique de confiance dans tous les domaines. Elle plaide pour la mise en œuvre d’une politique de déploiement de l’intelligence artificielle résolument volontariste, au service de l’intérêt général et de la performance publique.

Lever des craintes souvent exagérées

Pour le Conseil d’État, l’intelligence artificielle suscite encore des craintes souvent exagérées, malgré les avancées qu’elle permet en assistant l’humain dans des tâches impossibles à réaliser jusque-là. « En appui des administrations, son utilisation pourrait améliorer concrètement la qualité du service public rendu aux citoyens », déclare-t-il dans son communiqué.

L’objectif est d’aboutir à une intelligence artificielle publique de confiance reposant sur sept principes : la primauté humaine, la performance, l’équité et la non-discrimination, la transparence, la sûreté (cybersécurité), la soutenabilité environnementale et l’autonomie stratégique.

Article connexe#Webinaire DSIH | Jeudi 14/12 « L’intelligence artificielle, accélérateur de la feuille de route du numérique en santé »

Pour ce faire, le Conseil propose un renforcement d’Étalab, département de la Direction interministérielle du numérique qui coordonne la conception et la mise en œuvre de la stratégie de l’État dans le domaine de la donnée, ainsi que du coordonnateur national pour l’intelligence artificielle, en lien avec l’intervention de l’Agence nationale de la cohésion des territoires. L’étude préconise aussi de transformer la Cnil en autorité de contrôle nationale responsable de la régulation des systèmes d’IA, notamment publics, avec pour ambition d’incarner et d’internaliser le double enjeu de la protection des libertés et droits fondamentaux, d’une part, de l’innovation et de la performance publique, d’autre part.

La santé identifiée comme l’un des secteurs prioritaires d’investissement en IA

La santé est bien sûr intégrée dans cette étude, notamment dans ses usages d’aide au diagnostic et à la prescription médicale, d’alertes sanitaires et de robotique médicale. Elle fait même partie des quatre secteurs prioritaires pour l’investissement dans les systèmes d’intelligence artificielle identifiés dans la Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (SNIA). Selon l’étude, l’IA en santé est en forte croissance économique avec un poids estimé en 2020 à 4,9 milliards de dollars et une évolution de près de 50 % par an.

La santé serait le champ d’usage de l’IA qui suscite le plus d’espoirs et de fantasmes, notamment au regard des questions humaines et éthiques. L’étude souligne que le progrès porte d’un côté le risque d’aggraver les inégalités d’accès aux soins, si l’innovation n’est pas disponible pour tous, et de l’autre de faciliter ce même accès aux soins, en particulier dans les déserts médicaux. Elle note ainsi les réactions ambivalentes face à l’IA, qui vont d’un optimisme béat ou mesuré à une défiance totale, en passant par la curiosité ou l’indifférence. De même, l’IA participe à la fois à l’autonomisation du patient et à l’amélioration de l’observance, tout en favorisant par ailleurs l’étiolement de la relation médecin-patient. D’ailleurs, le CCNE avait proposé en 2018 l’inscription sur un plan législatif du principe de garantie de supervision humaine de toute utilisation du numérique en santé et estimé « nécessaire que toute personne ayant recours à l’intelligence artificielle dans le cadre de son parcours de soins en soit préalablement informée afin qu’elle puisse donner son consentement libre et éclairé ».

La question de la gestion et de la protection des données est d’autant plus prégnante dans le champ de la santé. L’étude insiste ainsi sur le fait que des projets d’IA se heurtent à la qualité des données annotées, qui n’ont pas été recueillies dans la perspective d’une analyse par un Système d’intelligence artificielle (SIA), mais simplement dans le cadre de la délivrance d’une prestation de santé aboutissant jusqu’à 30 % d’erreurs dans la description des pathologies associées aux malades, malgré les données médico-administratives figurant dans le Système national des données de santé (SNDS).

L’étude achève donc sa fiche consacrée à la santé sur le potentiel de l’IA et son facteur d’attractivité pour les professionnels, contrecarré par un cadre de pénurie croissante. Elle préconise d’analyser son impact global pour le patient, les praticiens et les établissements de santé dans une chaîne de soins repensée. L’IA en santé doit se construire en impliquant la multitude des acteurs de la santé pour permettre de traiter en masse de l’information sans remplacer l’humain du point de vue technique, organisationnel ou éthique. Elle conclut sur la nécessité de « son appropriation progressive […] pour dépasser les appréhensions et déceptions, et habituer l’hôpital à ces changements organisationnels ».

Avez-vous apprécié ce contenu ?

A lire également.

Illustration Le projet eNovA-Path : une plateforme de numérisation et d’échange des données d’anatomopathologie au service des patients en Nouvelle-Aquitaine

Le projet eNovA-Path : une plateforme de numérisation et d’échange des données d’anatomopathologie au service des patients en Nouvelle-Aquitaine

01 juil. 2025 - 00:42,

Actualité

- Propos recueillis par Pauline Nicolas

La création d’une plateforme digitale en anatomopathologie entre les trois CHU de Nouvelle-Aquitaine afin d’améliorer la prise en charge des patients et faciliter l’accès aux expertises entre différents établissements de santé reflète l’ambition et les objectifs du projet eNovA-Path qui se déploie a...

Illustration Ce qu’il fallait retenir de l’édition 2025 du congrès APSSIS

Ce qu’il fallait retenir de l’édition 2025 du congrès APSSIS

01 juil. 2025 - 00:00,

Actualité

- DSIH

La 13ᵉ édition du congrès APSSIS, qui s’est tenue en juin 2025, a une nouvelle fois confirmé sa place centrale dans l’écosystème de la cybersécurité en santé. Au fil de trois jours de conférences, de débats et de rencontres, RSSI, DPO, DSI, juristes et institutionnels ont croisé leurs expertises pou...

Illustration Un nouveau Comex pour le Conseil du numérique en santé

Un nouveau Comex pour le Conseil du numérique en santé

30 juin 2025 - 23:46,

Actualité

- Damien Dubois, DSIH

Le 24 juin, le 13e Conseil du numérique en santé a réuni l’ensemble des parties prenantes en la matière, dans la perspective notamment de l’Espace européen des données de santé.

Illustration Le Groupe Softway Medical accueille Bpifrance à son capital

Le Groupe Softway Medical accueille Bpifrance à son capital

30 juin 2025 - 21:20,

Communiqué

- Le Groupe Softway Medical

Le Groupe Softway Medical, un leader européen des systèmes d’information en santé, à la fois éditeur, hébergeur et intégrateur pour les établissements de santé publics et privés en France, au Canada et à travers l’Europe, annonce aujourd’hui l’arrivée de Bpifrance, la Banque publique d’investissemen...

Lettre d'information.

Ne manquez rien de la e-santé et des systèmes d’informations hospitaliers !

Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire.