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Ségur : comment Lifen a donné un temps d’avance au GHT de Dordogne
Stéphane Blanchard, DSI du CH de Bergerac, et Hugues Alegria, DSIO du GHT de Dordogne, témoignent.
DSIH : D’où est né le projet de déploiement de la plateforme d’intermédiation (PFI) de Lifen dans le GHT de Dordogne ?
Hugues Alegria : Dans le cadre du système de financement Hop’en, six établissements du GHT ont candidaté sous divers domaines, dont le D6, « Communiquer et échanger avec les partenaires ». Nous devions utiliser les mêmes outils sans avoir achevé notre convergence informatique. Au lieu de multiplier les interfaces entre nos différents dossiers patients informatisés (DPI) et nos applications patients, d’un côté, ainsi que le DMP et la messagerie sécurisée de santé (MSSanté), de l’autre, nous avons donc décidé de déployer un outil qui puisse couvrir l’ensemble des besoins.
En parallèle, la Dordogne était un département pilote pour la mise en place de l’identité nationale de santé (INS). Ces deux projets convergeaient, et tous les éléments étaient réunis pour que le centre hospitalier de Bergerac puisse être le premier établissement pilote sur ces enjeux.
DSIH : Quels sont les éléments qui vont ont fait choisir la solution de Lifen ?
Stéphane Blanchard : À Bergerac, nous recherchions un outil qui nous permette de monter en charge sur la MSSanté. Nos échanges avec les professionnels libéraux de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Bergeracois ont permis de faire remonter les besoins du terrain, qui consistaient notamment à recevoir les documents produits à l’hôpital. Depuis plusieurs années, nous essayons, sans succès, de mettre en place ce sujet avec la solution fournie par notre DPI. Les retours d’expérience que nous avions entendus du GHT Navarre-Côte basque et du GHT de Charente qui utilisaient déjà Lifen nous ont incités à nous lancer dans le déploiement de cette solution en mai 2020.
En plein confinement, nous avons formé les secrétaires médicales en visioconférence, et ce très simplement. Malgré des pauses liées à la crise sanitaire, plus de la moitié de nos services sont désormais déployés. Dans un premier temps, seuls les envois vers la MSSanté étaient concernés. Puis, cet été, nous avons activé l’alimentation des DMP. À l’annonce du Ségur, nous nous sommes rendu compte que nous avions vraiment fait le bon choix car notre outil était déjà déployé : depuis février 2022, nous alimentons déjà des DMP 2.5 sur la base de l’INS. En outre, nous échangeons beaucoup avec les équipes de Lifen : nous avons donc de la visibilité sur les futures fonctionnalités de la solution et sur la façon dont la société se positionne par rapport aux objectifs du Ségur. Puisque nous étions bien avancés et que nous avons un outil déjà présent et compatible, nous candidatons sur tous les couloirs du programme SUN-ES. On n’a pas peur, car on y croit !
DSIH : Comment la solution Lifen vous permet-elle d’atteindre les objectifs du Ségur sur les différents volets ?
Stéphane Blanchard : Le Ségur ambitionne de généraliser le partage fluide et sécurisé des données de santé entre professionnels et usagers. Le centre hospitalier de Bergerac se positionne sur la fenêtre 1 du volet 1 du programme SUN-ES et sur tous les couloirs. Grâce à sa compatibilité DMP 2.5, Lifen nous permet déjà d’alimenter les DMP sur la base de l’INS qualifiée. En tant que PFI, Lifen est également en capacité de recevoir des flux aux normes HL7 ORU ou CDA provenant de nos applications de gestion d’imagerie ou de laboratoire. Nous serons ainsi en mesure d’alimenter les espaces numériques Mon espace Santé de nos patients en comptes rendus d’imagerie et de laboratoire, le tout de façon transparente pour nos utilisateurs. Enfin, grâce à la fonctionnalité de communication avec la Messagerie citoyenne proposée, nous disposons du socle technique pour candidater au volet 2 du programme SUN-ES.
DSIH : Avez-vous testé d’autres solutions que celle de Lifen ?
Stéphane Blanchard : Le CH de Bergerac a essayé dès 2012 de démarrer l’usage de la MSSanté et a toujours voulu alimenter les DMP, mais les solutions des éditeurs étaient très onéreuses.
Hugues Alegria : D’autres établissements, comme le centre hospitalier de Périgueux, se sont efforcés d’avancer avec la solution incluse dans le DPI, mais c’était compliqué. D’autant qu’à Périgueux, une quinzaine d’applications (imagerie, pédiatrie…) doivent émettre des documents vers l’extérieur. Si chacune a son propre système d’émission, on se retrouve avec beaucoup de couches à gérer. C’est en cherchant une application polyvalente que nous avons rencontré d’autres utilisateurs de Lifen. Les éditeurs ont bien prévu de mettre en place dans leur DPI l’émission vers le DMP ou la MSSanté, mais le développement prend du temps. Pour nous, qui sommes engagés dans les programmes Hop’en/SUN-ES, on ne peut pas risquer d’être pris au piège à cause du retard des éditeurs, et l’obligation de réussir concerne tous nos établissements candidats.
Au-delà des points mentionnés, il y a aussi un aspect financier. Pour 15 applications qui émettent vers le DMP et vers la MSSanté, 30 interfaces sont nécessaires, avec un coût de maintenance – 15 % du prix de l’interface par an – pour chacune d’entre elles. Avec Lifen, on a un produit et une seule maintenance.
DSIH : Quels sont les retours d’expérience des utilisateurs ?
Stéphane Blanchard : Ils sont positifs : la prise en main a été rapide et peu de questions nous ont été posées. Pour les secrétaires, c’est l’un des premiers outils informatiques qui apporte vraiment de l’optimisation des processus et de l’efficacité. Des services non déployés sont même venus nous demander la mise en place de l’outil.
Hugues Alegria : Cette dématérialisation est importante dans la mesure où elle signe la fin du circuit papier, avec une économie considérable non seulement en termes de temps, mais aussi de coûts postaux. Un atout qui a pesé lorsque nous avons défendu la solution auprès de nos acheteurs et de nos financiers !
DSIH : Quelles sont les futures étapes de votre collaboration avec Lifen ?
Stéphane Blanchard : À Bergerac, nous avons créé un vrai partenariat avec Lifen. L’objectif est désormais que tous nos flux – l’imagerie, la biologie… – passent par leur solution. On échange quasiment chaque semaine pour avancer sur le Ségur, et en particulier sur la messagerie sécurisée destinée aux patients. Nous commençons à réfléchir aux usages que l’on pourrait développer sur ce socle technique apporté par Mon espace Santé. Lifen a déjà des expériences réussies avec cette fonctionnalité.
Hugues Alegria : Les futures étapes consistent à réussir nos déploiements dans les six établissements concernés et à atteindre nos cibles, qui sont assez élevées. Nous avons pris l’engagement d’envoyer 98 % des lettres de sortie dans le DMP et 60 % vers la MSSanté. Sans oublier le travail d’interopérabilité, puisque nous devons mettre en place une interface Identité.
Mon espace Santé est arrivé alors que notre projet de déploiement de Lifen était déjà engagé. Si nous avions choisi de partir sur les solutions de nos fournisseurs d’applications, il aurait fallu attendre la sortie de modules spécifiques pour chacune d’entre elles. Alors que, là, nous disposons d’un produit pour lequel des essais sont déjà en cours concernant l’alimentation de la Messagerie citoyenne du patient. Les établissements où le déploiement est déjà avancé, comme Bergerac, pourront ainsi très vite en bénéficier, et ce grâce à une amélioration transparente du produit qui ne nécessite aucune action supplémentaire des utilisateurs, et non pas après 60 mises à jour sur l’ensemble du territoire. La pertinence de notre choix est donc confirmée : il y aura sans doute d’autres évolutions en termes de communication vers l’extérieur de l’hôpital, mais grâce à l’agilité de la solution, nous savons d’ores et déjà que Lifen sera en mesure de s’y adapter.
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