2021, bilan à mi-parcours
06 juil. 2021 - 00:42,
Tribune
- Cédric CartauJanvier
Nous nous posions la question des opportunités et des menaces liées à l’informatisation des données Covid. Opportunités car elles permettent de suivre l’épidémie, de déterminer les personnes les plus vulnérables à vacciner en priorité, etc. Menaces car qui sait ce que ces données peuvent devenir à long terme ?
Ah ! j’allais oublier : janvier 2020 jetait un regard étrange sur l’année précédente, qui a vu un record d’attaques cyber dans le monde de la santé.
Février
L’année commençait à fond avec l’attaque du CH de Dax – dont le SI n’est toujours pas revenu à un fonctionnement nominal d’après nos sources. Et nous en profitions pour rappeler les fondamentaux de la protection cyber avec en ligne de mire les actifs Diamond, qui sont au nombre de 10 à 15 selon les infrastructures.
Ah ! j’allais oublier : publication avec l’Apssis du tome 2 du Guide Cyber résilience sur les cyberattaques[1].
Mars
Incendie majeur dans un datacenter OVH. Aucune victime fort heureusement, mais des images spectaculaires et surtout des polémiques sur le fait que des données – et les sauvegardes – de certains clients auraient été irrémédiablement perdues. À qui imputer les responsabilités entre un prestataire qui affiche ou pas un niveau de service clair, et des clients qui choisissent ou pas de les lire ? Ce qui est sûr, c’est que l’externalisation ne revient pas juste à parapher une liasse de documents indigestes.
Ah ! j’allais oublier : dans un rapport daté du 22 février dernier, l’Anssi dressait un état général de la sécurité des SI dans les établissements de santé. Et le rapport est au vitriol.
Avril
La vidéosurveillance dans tous ses états, avec rien de moins que le ministre Dupond-Moretti qui envisage de filmer les audiences afin de mieux faire comprendre la justice aux citoyens. La vidéosurveillance est un sujet complexe à la fois sur le plan technique et juridique, qui a fait l’objet de nombreux retoquages de la part de la Cnil.
Ah ! j’allais oublier : à la suite de l’attaque de Dax, la question se pose de savoir si la formation cyber des utilisateurs ne devrait pas plutôt muer vers des exercices réguliers et obligatoires de réaction à des pannes réelles du SI.
Mai
Le printemps bourgeonne autant que les esprits, entre Alain Bauer qui affirme que « le prochain virus sera cyber, et l’impréparation totale », et IBM qui sonne le clap de fin pour son très médiatisé Dr. Watson après y avoir englouti des sommes colossales pour des résultats bien maigres.
Ah ! j’allais oublier : Me Brac de la Perrière publie avec l’Apssis[2] une analyse très pointue des grandes manœuvres dans l’IA et des réglementations à venir.
Juin
Votre serviteur disserte longuement[3] sur le mythe des sauvegardes Offline – et des alternatives à ce type de procédé.
Juin, c’est aussi le mois du Congrès Apssis au Mans, dont l’édition 2021 constitue certainement l’une des meilleures sessions de l’histoire du Congrès avec des conférences de fond, des partenaires qui ont pris la mesure de l’événement et une organisation sans faille.
Juin, ce sont aussi des annonces intéressantes, telles celles de l’Anssi, qui songe à rendre certaines remédiations techniques à des failles de sécurité comminatoires, et du ministère, qui réfléchit à une répartition des responsabilités cyber entre les ARS, les GCS et les établissements de santé.
Ah ! j’allais oublier : le corpus des guides de cyberrésilience compte maintenant quatre tomes : Les Mots de passe, Les Cyberattaques, Les Habilitations d’accès aux données et La Sécurisation du Cloud. Et DSIH est toujours la meilleure publication sectorielle sur les SI de santé.
[1] https://www.apssis.com/upld/2020-10/cyber-resilience-opus2.pdf
[3] /article/4304/sauvegarde-offline-protection-imparfaite.html