ZOOM GHT La parole à Maëva Canu, DSI du GHT Psychiatrie Doubs-Jura
20 nov. 2018 - 10:23,
Actualité
- DSIH, propos recueillis par Pierre DerrouchQuelle est votre expérience professionnelle ?
Début 2017, j’ai intégré comme directrice adjointe en charge des finances et du Sl la direction commune du CHS Saint-Ylie Jura et de l’établissement médico-social Étapes, tous deux situés à Dole, ainsi que de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de Malange. Auparavant, j’étais en formation à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).
Qu’est-ce qui vous a motivée pour occuper la fonction de DSI de GHT ?
Cette fonction était complètement nouvelle pour moi. Les enjeux et les problématiques autour du SI s’apprennent sur le terrain. C’est un domaine qui est très peu abordé lors de la formation à l’EHESP. Occuper une fonction de DSI de GHT est une autre manière d’exercer son métier de directeur adjoint avec une vision beaucoup plus territoriale et transversale.
Quelles priorités vous êtes-vous fixées ?
Le paysage hospitalier est aujourd’hui en pleine révolution organisationnelle mais également technologique. Le SI doit évoluer et s’adapter pour y répondre. L’outil informatique a pénétré l’ensemble des processus métiers et soins ; il est donc aujourd’hui indispensable de fiabiliser le SI et de disposer de fondations solides. Ces dernières années, la feuille de route du service informatique s’est largement remplie, mais s’il fallait retenir quelques priorités, je dirais :
- Sécuriserle SI : une panne ou une attaque pourraient avoir des conséquences préjudiciables. Il faut donc s’en prémunir autant que possible.
- Évoluer. Le SI doit être un outil au service de l’activité de l’hôpital, du processus de soins et de la prise en charge des patients et/ou résidents. Il doit donc s’adapter, rapidement et en continu, aux évolutions et aux besoins du terrain. En guise d’exemple, le SI doit aujourd’hui faciliter l’exercice nomade des agents hospitaliers, administratifs comme soignants, en leur offrant des outils adaptés à cette nouvelle manière d’exercer : équipe mobile, e-santé, exercice multisite, etc.
- Faire preuve de bon sens : la convergence des SIH ne doit pas être contre-productive et remettre en question l’ensemble des organisations et des processus métiers. Il est de notre ressort d’accompagner intelligemment ces changements.
Quelle est votre vision de DSI à cinq ans et à dix ans ?
Le secteur de la santé et son contexte tant législatif que réglementaire évoluent tellement vite qu’il est bien difficile de dégager une vision limpide à cinq ans et encore plus à dix ans. Néanmoins, aujourd’hui, la fonction semble devenir de plus en plus stratégique, laissant peu à peu derrière elle la partie « technique », quelque peu rebutante pour le DSI.
Quels obstacles (organisationnels, techniques, humains, financiers, etc.) à la réalisation de vos projets avez-vous identifiés ?
Les principaux obstacles sont avant tout financiers et humains. Les exigences réglementaires autour du SI et les évolutions attendues, notamment la convergence des SIH, ont un impact financier non négligeable pour les établissements qui, seuls, auront des difficultés à y faire face. Et, comme pour tout changement, le facteur humain pèse lourd : l’accompagnement des équipes est primordial, les métiers autour du SI sont en pleine transformation.
Sur quels leviers financiers pouvez-vous vous appuyer ?
Un accompagnement national est nécessaire. À défaut, les établissements auront du mal à répondre aux attentes réglementaires.
Qu’attendez-vous des fournisseurs pour réussir la convergence des SIH ?
Ils doivent faire évoluer leurs offres en proposant des outils innovants et attractifs financièrement.
En un mot, comment définiriez-vous la fonction de DSI de GHT ?
Il s’agit d’une fonction transversale, au cœur des attentes et des évolutions du paysage hospitalier.