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L’intelligence artificielle au cœur d’un département de réanimation
En réanimation, un patient peut être suivi par de nombreux appareils et techniques de monitorage multimodal. Il en résulte des afflux importants de données d’autant plus difficiles à gérer que les dispositifs médicaux possèdent des systèmes d’information incompatibles. En réponse à cette problématique, le Dr Hossein Mehdaoui, chef du service de réanimation au CHU de Martinique est à l’origine du système ISIS (Intelligent Survey for Information Systems) et y travaille depuis de nombreuses années, afin de recueillir, stocker, traiter et analyser l’ensemble des signaux des patients en soins intensifs pour améliorer leur suivi et la sécurité de leur prise en charge.
La première plateforme de traitement d’informations en réanimation
Ce programme de recherche élaboré au CHU de Fort-de-France et cofinancé par le fonds Feder de l’Union européenne, l’ARS, le CHU et la Région Martinique a bénéficié d’un budget de 5,6 millions d’euros. Il permet à un moteur d’intelligence artificielle d’explorer les données hétérogènes complexes et validées provenant de l’ensemble du matériel biomédical et des équipes soignantes afin de créer des outils d’aide à la décision. Les informations sont d’abord recueillies automatiquement à partir des appareils de monitoring ou d'assistance, et grâce à une interface tactile avec les équipes soignantes, puis entreposées dans un outil de stockage automatisé à distance de grande capacité au travers d’un réseau sécurisé. Un simulateur de patient est ensuite élaboré grâce à un moteur effectuant 3 milliards d’opérations par seconde, qui permet de constituer des bases spécialisées et des modèles.
Une infrastructure informatique exceptionnelle
« Ce système de programmation intuitive et graphique intègre des protocoles et la connaissance médicale à la surveillance en ligne des patients», précise le Dr Mehdaoui. Véritable outil d’aide à la décision en réanimation, les modèles et les alarmes intelligentes ont fait l’objet de validations. L’élaboration de ce système d’information fait appel à plusieurs disciplines : automatisme, informatique, mathématiques, intelligence artificielle et médecine de réanimation. Le système est doté d’un serveur IBM d’une puissance de calcul haute performance, de logiciels « middlewares » afin d’utiliser les fonctionnalités du Web ainsi que de baies de stockage.
Un travail collaboratif avec les hôpitaux Pitié-Salpêtrière (Paris) et Sainte Justine (Montréal)
« Le prototype a d’ores et déjà une importante base de signaux médicaux enregistrés en haute définition dans le domaines de la traumatologie cranio-cérébrale avec plus de 5000 heures » précise le Dr Mehdaoui. ISIS a dans un premier temps été dédié à cette spécialité et s’adresse désormais aux pathologies entraînant une souffrance cérébrale aiguë chez les patients en réanimation. C’est pourquoi, un travail collaboratif est engagé avec l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) dans la prise en charge de la souffrance médullaire et avec le CHU de Montréal dans l’évaluation de l’efficacité des recommandations dans le traitement des syndromes de détresse respiratoire aiguë (SDRA).
Dassault Aviation intéressé
« Cette année, les perspectives de développement se précisent autour de cinq axes majeurs : le partage des ressources de calculs intensifs avec la communauté scientifique, la mise à disposition de la base de signaux pour des laboratoires de recherche distants, la mise à disposition de cette base avec assistance d’experts médicaux , l’analyse de fonctionnement des dispositifs biomédicaux au chevet du patient et l’analyse des pratiques professionnels dans les disciplines des plateaux techniques des centres de soins » détaille le chef de service de réanimation. Dassault Aviation entame un partenariat avec l’équipe médicale antillaise à partir du mois d’avril. Le constructeur aéronautique est intéressé par cet outil physiologique qui permet d’appréhender la façon dont un être humain gère un flot de données importante en situation critique.
(1) 1ère rencontre e-sante Martinique organisée par l’ARS Martinique et le Groupement de Coopération Sanitaire Système d’Information de Martinique avec le soutien de l’ASIP Santé le 18 février 2016 au Palais des Congrès de Madiana.
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