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« Désiloter la médecine » : comment le GHT de Vaucluse repense la coordination des soins

17 oct. 2025 - 12:53,
Actualité - DSIH

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Illustration « Désiloter la médecine » : comment le GHT de Vaucluse repense la coordination des soins
Dans un contexte de tension sur les ressources médicales et de fortes disparités territoriales, le GHT de Vaucluse a fait du numérique un levier stratégique pour renforcer la coordination entre les établissements, les médecins libéraux et les structures médico-sociales. Rencontre avec Michaël De Block, Directeur des Systèmes d’Information du GHT 84, et Émilie Mercadal, CEO de Rofim, autour des enjeux du décloisonnement de la médecine.

DSIH : Gérer un GHT de douze établissements pose de vrais défis. Quelles difficultés rencontrez-vous et comment y répondez-vous ?

Michaël De Block : Le principal défi, c’est l’inégale répartition de l’offre de soins. La majorité des spécialités se concentre au Centre Hospitalier d’Avignon, couvrant un bassin d’un million d’habitants. Nos spécialistes ne peuvent pas absorber seuls la demande. Dans un territoire où la pénurie médicale est une réalité quotidienne, notre priorité est de garantir à chaque patient — qu’il soit à Avignon, en EHPAD ou en centre pénitentiaire — le même accès à l’expertise médicale.

Pour y parvenir, nous avons mis en place une stratégie structurée fondée sur la coordination des expertises. Cela implique une coopération étroite entre les établissements du GHT, les médecins de ville, les CPTS et les structures médico-sociales. L’objectif est clair : assurer une égalité d’accès aux soins sur tout le territoire. Dans cette organisation, la plateforme de téléexpertise Rofim joue un rôle clé. Elle facilite la coordination entre professionnels, dépasse les frontières entre la ville et l’hôpital et permet une meilleure répartition de l’expertise médicale au bénéfice des patients. C’est un outil de terrain, qui répond à la fois aux enjeux d’efficience et d’équité.

DSIH : Face à la multiplication des outils numériques, comment avez-vous choisi votre plateforme de télémédecine ?

Michaël De Block : Notre priorité était de disposer d’une plateforme multimodule, capable de couvrir différents usages : téléexpertise, téléconsultation et suivi patient. Chaque module répond à des besoins spécifiques, en s’intégrant dans un environnement unique et cohérent. L’interopérabilité a été un critère essentiel. La plateforme devait pouvoir se connecter directement au SI du GHT pour récupérer automatiquement les identités patients, et intégrer les comptes rendus dans le dossier patient informatisé, sans double saisie.

La sécurité des données a également été au cœur de notre réflexion. Autant de garanties indispensables pour protéger les informations médicales et instaurer la confiance des professionnels comme des patients. Enfin, le pilotage centralisé par l’administrateur permet de gérer les utilisateurs, les flux et les droits d’accès de manière homogène sur tout le territoire. Nous avions besoin d’un outil robuste techniquement, mais aussi simple et intuitif pour les praticiens : l’adhésion des équipes médicales et paramédicales reste la clé du succès et c’est dans cette optique que nous avons choisi Rofim.

DSIH : Pouvez-vous donner un exemple où la téléexpertise a véritablement changé la donne pour les patients et les professionnels ?

Michaël De Block : La dermatologie a été le premier service à s’engager dans cette démarche, pour répondre à une double problématique : une demande croissante d’avis spécialisés et une faible densité de dermatologues sur le territoire. Grâce à une coopération étroite entre les équipes techniques et médicales du CH d’Avignon, les médecins de ville et Rofim, la téléexpertise s’est rapidement imposée comme une solution efficace. Les bénéfices sont multiples : une meilleure qualité des demandes, un accès plus rapide à un avis spécialisé, une valorisation financière des actes et une coopération renforcée entre la ville et l’hôpital. La rapidité de la montée en charge illustre l’adhésion des professionnels et la dynamique collective engagée autour de la télémédecine. Avec près de 3 000 téléexpertises réalisées et 70 % des cas résolus à distance, le ter- ritoire franchit une nouvelle étape dans la coordination des soins.

DSIH : Selon vous, quels sont les facteurs clés qui permettent à Rofim de réussir un déploiement à grande échelle, comme celui-ci ?

Émilie Mercadal : Ce qui fait la différence dans un déploiement comme celui du GHT 84, c’est d’abord notre capacité à gérer la complexité : douze établissements, des dizaines de services et autant de pratiques à harmoniser. Nous travaillons main dans la main avec les équipes SI et médicales, côté hôpital comme côté ville. Cet accompagnement est essentiel pour embarquer les professionnels et installer une culture commune de la téléexpertise. Enfin, notre approche reste très pragmatique : nous avançons usage par usage, en montrant rapidement la valeur ajoutée pour les soignants et pour les patients. C’est ce qui crée la dynamique, favorise l’adhésion et permet un véritable changement d’échelle.

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