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Médi’Nov Connection 2023 Suivi du patient à distance : une révolution technologique en marche
DSIH : Le suivi du patient à distance est-il une vraie révolution technologique ?
Dr Frédéric Le Guillou : C‘est surtout un outil qui va permettre de modifier d’une part l’accès à la santé pour un certain nombre de patients et, d’autre part, à la fois l’organisation du parcours de santé du patient et du système de santé en général. La télésurveillance particulièrement permet de mieux structurer le parcours du patient, favorise l’adhésion au traitement et améliore le patient dans son environnement, à son domicile. La dégradation de l’état clinique un peu plus précoce et donc les hospitalisations ou réhospitalisations sont réduites. D’ailleurs, la télémédecine n’est pas un gain de temps, mais d’abord un service rendu aux patients.
Mais il va falloir que les professionnels de santé s’y mettent. Les freins aux changements sont assez lourds et surtout culturels, avec différents niveaux d’appétence digitale, qui ne sont d’ailleurs pas que générationnels. Pourtant, les cadres juridique et financier sont posés. L’incitation financière existe avec le forfait pour l’opérateur. Et le médecin prescripteur peut déléguer un certain nombre de tâches, en particulier pour l’accompagnement thérapeutique, principalement aux infirmières en pratique avancée. Donc, une rémunération est quand même prévue. Mais surtout, les médecins ne seront crédibles que s’ils répondent aux enjeux, d’une part, de l’accès aux soins pour la population sur le territoire de santé et, d’autre part, de la coordination pour le parcours du patient.
DSIH : Est-on prêt pour l’entrée de la télésurveillance dans le droit commun prévue au 1er juillet ?
Dr Frédéric Le Guillou : Clairement, non. Par exemple, par rapport à la première version du programme Étapes, il semble qu’il y ait deux nouvelles indications pour la télésurveillance : l’oxygénothérapie dans les maladies respiratoires, et le diabète gestationnel. Elles datent d’il y a quelques jours. Forcément, en étant prévenus au dernier moment, les industriels ne peuvent pas être prêts dans un mois.
Cela va se faire progressivement, notamment grâce au gros travail d’information des professionnels de santé localement, dans les territoires. Les délégués à l’Assurance maladie pourraient aller rencontrer les médecins pour leur faire part de ces nouveaux modes organisationnels, des possibilités de financement, voire présenter les différentes possibilités de télésurveillance.
Les start-up et les éditeurs sont prêts, mais ils n’ont pas les mêmes réseaux commerciaux que l’industrie pharmaceutique. Or, beaucoup d’informations passent par les commerciaux, même si cet état de fait peut se questionner. En tout cas, ils ont une force de frappe un peu plus importante que les agences d’État pour communiquer sur les dispositifs existants.
DSIH : Vous l’avez nommé. Quel bilan faites-vous du programme Étapes ?
Dr Frédéric Le Guillou : Le bilan est effectivement un peu mitigé. Dans le respiratoire, par exemple, il était extrêmement contraint puisqu’il concernait seulement la ventilation non invasive. Je crois que nous étions aux alentours de 1 500 inclusions pour le respiratoire dans Étapes 1. Et, bien sûr, le nombre d’inclusions était d’autant plus important que les professionnels de santé s’étaient mobilisés, comme à l’URPS des Hauts-de-France. Les marges de progrès sont colossales. Mais, avec le passage dans le droit commun, l’incitation financière est plus forte, et nous ne sommes plus dans la logique complexe de contractualisation avec les Agences régionales de santé.
DSIH : À court terme, quels déclencheurs permettraient une meilleure diffusion de ces solutions ?
Dr Frédéric Le Guillou : Malheureusement, ce sont souvent les crises qui font avancer les mentalités. Le déploiement de la téléconsultation a été déclenché par la crise Covid. Je pense qu’il faudra attendre l’hiver prochain, avec peut-être un peu de Covid, de la grippe, de la bronchiolite, voire d’autres virus, pour voir se déployer la télésurveillance, notamment des patients sous oxygène.
Par ailleurs, l’obtention d’un certificat de sécurité et d’interopérabilité auprès de l’ANS représente un travail colossal pour les industriels. Ils doivent répondre à 130 lignes avant la validation de la Cnedimts pour une inscription en nom de marque… Et ensuite, il y a le financement par les organismes de sécurité sociale. Là aussi, des efforts peuvent être faits pour faciliter la gestion de ces dossiers lourds qui prennent du temps.
Pourtant, la France est le premier pays à pouvoir engager des financements sur la télésurveillance. Tournons-nous vers l’avenir et pensons au service rendu aux patients !
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