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Les acteurs de santé lyonnais investissent dans l’IA
01 fév. 2022 - 09:33,
Actualité
- DSIHTrois acteurs de la santé de Lyon ont signé le 1er décembre 2021 un accord-cadre pour renforcer la digitalisation du secteur de la santé, considérée comme une priorité stratégique des politiques publiques de santé. En effet, l’utilisation des technologies de l’information est susceptible d’accroître l’efficacité des systèmes et des services de santé.
Le fruit d’une décennie de recherches sur l’IA
La révolution du numérique en santé passe par le développement d’algorithmes d’analyse de données très performants et apprenants afin d’aboutir à une médecine de précision avec une approche individualisée. « Cet accord-cadre […] scelle notre volonté d’associer nos compétences au travers d’un partenariat de grande ampleur, dans le but d’amplifier l’impact des sciences numériques sur les soins prodigués aux patients », explique Raymond Le Moign, DG des HCL, dans un communiqué de presse du 27 janvier dernier.
Ce partenariat s’assoit notamment sur les applications des sciences du numérique au secteur de la santé, axe majeur de l’Inria depuis dix ans. « L’Institut a en particulier développé une recherche mondialement reconnue en modélisation du vivant, laquelle sera mise au service de ce partenariat », précise Hugues Berry, directeur de recherche en neuroscience moléculaire et adjoint au directeur scientifique de l’Inria, dans le même communiqué.
Le Pr Delphine Maucort-Bouloch, cheffe du pôle Santé publique aux HCL, y ajoute que « ces techniques doivent cependant faire la preuve de leur efficacité et de leur utilité : l’un des enjeux du partenariat sera de démontrer tous les bénéfices que les praticiens et les patients pourront tirer des innovations numériques ».
Un moteur de recherche pour la santé et un datacenter
Certifiés HDS depuis 2011, les HCL se sont dotés en 2018 d’une commission Intelligence artificielle pour mettre en relation les résultats de la recherche sur l’intelligence artificielle avec les besoins des unités de soins. Un « living lab »dans le domaine de la santé est par ailleurs en train d’émerger.
Ce nouveau pôle de développement en intelligence artificielle hébergera un « moteur de recherche pour la santé », répondant à des requêtes en langage « médical » par l’analyse de données de nature et de structure variées (images, comptes rendus opératoires, dossiers patients, articles scientifiques…), qui constituera un outil d’aide au diagnostic et à la décision. L’équipe mutualisée d’ingénieurs d’expérimentation et de développement Inria intégrera le site hospitalier Lacassagne près de l’équipe de biostatistique-bioinformatique. Elles assureront l’industrialisation des outils prototypes issus de ces recherches, en travaillant sur la qualité des codes et l’ergonomie des logiciels.
D’ici à 2023, un datacenter (de 150 baies dans un premier temps et de 300 baies à terme) sera créé. Le Centre de calcul et de données du campus LyonTech-la Doua (CCDD) bénéficiera aux structures de recherche et aux établissements d’ESR du site. Il sera certifié ZRR, ISO 27001 et HDS.
Applications en neuropharma
Dans le cadre de l’accord, une équipe de recherche commune entre les trois signataires s’intéressera aux applications du numérique en neuropharmacologie en partenariat avec la société biopharmaceutique Theranexus. L’objectif sera d’élaborer des techniques algorithmiques combinant des données d’analyse moléculaire et cellulaire avec des données d’imagerie cérébrale et des informations médicales (dossiers patients, diagnostics cliniques, avis d’expert, bibliographie…) pour prédire l’efficacité de candidats-médicaments dans le traitement des maladies du système nerveux. La collaboration permettra le transfert de techniques issues de la recherche vers l’exploration en milieu hospitalier et les SI des HCL.
« Ensemble, par les choix qui seront faits en commun, et leur soutien concerté en termes de moyens humains et financiers, des avancées majeures sont attendues sur l’origine, le développement et le diagnostic des pathologies, l’amélioration de leur prise en charge à l’hôpital et pour une plus grande digitalisation des formations dans toutes les spécialités de santé », explique Frédéric Fleury, président de l’Université Claude-Bernard Lyon 1 dans le communiqué.