L’intelligence artificielle en soutien des radiologues du Centre hospitalier de la Côte-Basque
20 avril 2021 - 11:24,
Actualité
- DSIH, Pierre DerrouchDepuis longtemps, le pôle d’imagerie du Centre hospitalier de la Côte-Basque (CHCB) réfléchit aux impacts de l’intelligence artificielle sur l’activité des radiologues. Le Dr Frédéric Martineau, chef du pôle imagerie de l’établissement qui regroupe vingt-deux praticiens, en est convaincu : « L’avenir de l’imagerie passe par l’intelligence artificielle ». Un pronostic qui a conduit le CHCB à intégrer la solution BoneView de Gleamer dans son système d’information. Au terme d’un essai de 6 mois, le logiciel a fait la démonstration de son utilité pour la permanence radiologique partagée entre le CHCB et le CH de Saint-Palais, le second établissement hospitalier du GHT Navarre Côte Basque. « Nous nous sommes aperçus que, lors de ces gardes radiologiques, nous n’étions pas toujours performants dans l’interprétation des clichés standards de fractures des os longs notamment », rapporte le chef de pôle. L’applicatif de Gleamer contribue à sécuriser la permanence de soins. Avec un projet d’organisation supra-territoriale embarquant à terme les CH de Dax et de Mont-de-Marsan, membres du GHT des Landes, la volumétrie couverte (800 000 habitants, pour 150 000 passages par an aux urgences) va rendre le logiciel encore plus indispensable. Sa simplicité d’utilisation qui le rend accessible aux médecins urgentistes devrait également permettre de fluidifier les parcours dans les services d’urgence basques. Un enthousiasme porté par le Dr Martineau qui n’en demeure pas moins mesuré : « L’IA est et doit restée une aide au diagnostic. Elle ne remplace pas l’avis du radiologue dont le compte-rendu fait autorité ».
Un cercle vertueux
L’intégration de l’IA dans le pôle d’imagerie porte en germe d’autres promesses. Comme le souligne Dominique Desmay, directeur du système d’information et de la communication du CHCB, « cette technologie prometteuse ouvre la voie à la valorisation des activités d’imagerie grâce à l’analyse des nombreuses données produites par l’IA ». « C’est aussi un facteur d’attractivité pour un établissement », ajoute-t-il. Mais, gare à ne pas perdre la main sur des données structurées et enrichies par l’exercice quotidien des radiologues. Le Dr Martineau rappelle la nécessité de veiller dans les contrats liant des éditeurs et les établissements de santé à ce que ces derniers ne soient pas dépossédés des données qu’ils produisent. Une fois posées ces précautions d’usage, l’IA fait figure de révolution technologique à côté de laquelle il ne faut pas passer, une révolution « qui doit se faire en synergie avec les professionnels de santé », insiste le chef du pôle imagerie du CHBC. Qu’en pense Philippe Dehez, cadre de pôle imagerie au sein de l’établissement bayonnais ? « Ce logiciel va avoir un impact significatif sur la qualité du flux des patients. Les urgentistes pouvant l’utiliser, nous ne serons plus dans l’attente de l’analyse d’un radiologue », indique-t-il. Et le Dr Martineau de souligner une autre vertu de l’applicatif pour les manipulateurs radio : « Il les oblige à faire des clichés de qualité, faute de quoi le logiciel ne peut pas les analyser correctement ». Une intégration dans le SIH gagnante sur toute la ligne.