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Covid-19, la parole à Frédéric Serein, directeur général de NEHS Digital
22 sept. 2020 - 10:22,
Actualité
- DSIHQuels enseignements tirez-vous de votre gestion de la crise du Sars-Cov-2 ?
La crise était imprévisible et a rapidement pris de l’ampleur. Face à cette célérité, comme chaque éditeur de logiciels, nous nous sommes adaptés pour continuer à offrir nos services et nos outils aux professionnels de santé. L’avantage des éditeurs dans le monde de la santé reste l’agilité : nous savons travailler à distance, en équipe, sous tension, pour assurer la réussite des projets.
De la télémédecine à l’interopérabilité en passant par la téléradiologie, NEHS Digital a également la particularité de disposer de solutions qui permettaient de répondre à l’urgence.
L’engagement de nos équipes a été formidable : tous les collaborateurs étaient véritablement investis et restaient connectés pour garantir le service à chaque médecin. Cette suractivité, dans le monde de la télémédecine notamment, a vraiment mis en lumière de nombreux talents chez nous, ce qui mérite d’être souligné. Nous avons été réactifs et capables de nous adapter. Cette aptitude devient une force en interne pour les collaborateurs. Ils savent que NEHS Digital est une société agile pouvant répondre à de nombreuses situations à fortes contraintes. La crise a permis de formaliser cette valeur connue de nos clients et que nous partageons avec eux.
Autre enseignement : l’adaptabilité en un temps record. Nos solutions sont robustes. Avant la crise, elles étaient utilisées par plus de 500 structures de santé. Il a fallu doubler rapidement l’ensemble de nos infrastructures et de nos équipes pour assurer les demandes urgentes qui venaient de toute la France. De nombreux exemples de projets me viennent en tête : intégrer des outils de partage d’expertise pour aider les professionnels de santé à bien définir ce qu’était cette maladie à Covid-19, dont nous ne savions pas grand-chose à l’époque ; mettre à disposition des solutions de suivi à distance des patients ; coconstruire la téléconsultation avec les spécialistes de nos hôpitaux en France pour garantir son usage au quotidien.
Les retours d’expérience des établissements nous ont montré que notre direction était la bonne : en moins de deux mois, nous avons déployé nos outils de téléconsultation dans près de 1 000 structures de santé, en Île-de-France et en Occitanie. Pour certains gros établissements hospitaliers qui n’étaient pas configurés pour pratiquer la téléconsultation, nous avons également assuré la conduite du changement.
Parallèlement, nous nous sommes attachés à construire le projet Fidac[1]de création d’une base de données radiologiques, en partenariat avec la Société française de radiologie. Les scanners ont en effet très vite montré leur intérêt dans la détection des cas de Covid-19. Cette base de données permet d’identifier les marqueurs propres à la maladie.
Quels défis techniques, opérationnels, commerciaux… allez-vous devoir relever dans les prochaines semaines pour accompagner les établissements de santé dans la sortie de crise et la période d’incertitude qui risque de durer plusieurs mois ?
La crise a obligé les offreurs de soins à prendre en compte la numérisation de la relation avec les patients. Bien sûr, le nombre de téléconsultations a baissé avec la reprise des consultations en présentiel. Mais on s’aperçoit que pour arriver à répondre aux besoins des territoires désertés par des spécialistes, voire par les généralistes, le digital devient un support technique et fonctionnel utilisé ET utilisable, ce qui n’était pas nécessairement perçu comme tel avant la crise. On ne reviendra pas en arrière. Nous avons assisté à une lame de fond consacrant la télémédecine comme une modalité à part entière d’exercice de la médecine. Nous n’allons pas assister à un remplacement des pratiques, mais à leur évolution. La télémédecine devient un outil ou une possibilité supplémentaire dans la prise en charge.
Nous essayons d’apporter aux professionnels de santé la capacité de suivi et/ou d’orientation de leur patientèle à distance sur une quarantaine de spécialités, allant de l’imagerie à la prise en charge de pathologies et de filières, sans devoir passer par une consultation présentielle.
Cette crise nous a confortés dans notre stratégie. Nous étions parmi les précurseurs en télémédecine, avec un succès d’estime porté par des régions. Mais il manquait une reconnaissance généralisée de l’intérêt de la télémédecine. Celui-ci n’est désormais plus discutable. Ce constat est important pour les équipes de NEHS Digital, car il montre que la télémédecine constitue bel et bien un projet d’avenir pour l’entreprise.
Nous souhaitons participer à la généralisation de cette pratique tout en valorisant les expertises médicales des professionnels de santé. La télémédecine, oui, mais en tant que complément maîtrisé de l’offre médicale proposée par les établissements de santé aujourd’hui. Cette nouvelle capacité dont disposent les offreurs de soins nous conduira à repenser certains process et certains parcours patients, en chirurgie notamment, et à répondre à la problématique des déserts médicaux dans certains territoires.
Concernant le projet Fidac et le volet radiologie, nous allons conforter le besoin de partage d’images pour développer des plateaux d’imagerie médicale mutualisés (PIMM) et permettre aux radiologues d’améliorer à la fois leur capacité d’interprétation et leur diagnostic, tout en optimisant leur confort d’exercice et leur productivité.
La crise du coronavirus aura finalement contribué à renforcer la pertinence du rapprochement des expertises connues telles que celles d’Acetiam, NGI, KelDoc, Medibase et Xperis sous un seul étendard : NEHS Digital.
[1] French Imaging Database Against Coronavirus.