Publicité en cours de chargement...

Publicité en cours de chargement...

« Ma santé 2022 » : l’espace numérique de santé désormais entériné !

02 avril 2019 - 10:51,
Tribune - Paris, Par Me Noémie Mandin,
Le 22 mars dernier, l’Assemblée nationale a adopté, dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé, la création de l’espace numérique de santé (ENS).

Cette mesure, qui sera opérationnelle à partir du 1er janvier 2022, permettra à chaque usager de disposer gratuitement d’un compte personnel en ligne, qui rassemblera notamment les principales données générées par les actes médicaux remboursés.

Annoncé en septembre 2018 lors de la présentation de la réforme « Ma santé 2022 », ce dispositif vise à « réunir, sur la même plateforme, tous les services existants », afin que chaque usager ait accès « à l’ensemble de ses données de santé tout au long de sa vie », ainsi que l’ont promis Dominique Pon, directeur général de la clinique Pasteur de Toulouse et président de SantéCité, et Annelore Coury, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins de la Cnam, tous deux auteurs du rapport Accélérer le virage numérique.

L’objectif est donc net : repositionner le patient comme premier bénéficiaire des services numériques de santé en lui redonnant les moyens d’être acteur de sa santé (lire notre article consacré à ce sujet : « Ma santé 2022 : accélérer la digitalisation du système de santé par des mesures concrètes », DSIH,29/1/2019).

Concrètement, quelles données de santé sont concernées ? 

L’ENS rassemblera, outre le dossier médical partagé (DMP) du patient, qui a été lancé en novembre 2018 par la Sécurité sociale :

  • ses données dites « administratives » ;
  • toutes ses données de santé (comptes rendus hospitaliers, résultats d’analyses, ordonnances, etc.) susceptibles d’améliorer son suivi médical ;
  • un agenda numérique de santé ;
  • des outils permettant des échanges sécurisés avec les professionnels de santé ;
  • grâce à l’intégration du service Ameli.fr, l’ensemble des données relatives aux remboursements des dépenses de santé.

Le titulaire de l’ENS ou son représentant légal en sera le seul gestionnaire et utilisateur. Pour y accéder, ildevra s’authentifier grâce à son identifiant national de santé (INS). 

Cette mesure suscite toutefois quelques inquiétudes quant à la confidentialité des données de santé. C’est la raison pour laquelle un amendement a été adopté obligeant les services et les outils numériques (publics et privés) « à être interopérables »avec l’ENS, et à posséder « un niveau de sécurité élevé pour protéger les données de santé à caractère personnel qu’ils manipulent ». Un autre amendement précise que la communication de tout ou partie des données de cet espace ne pourra être exigée de son titulaire lors de la conclusion d’un contrat relatif à une protection complémentaire en matière de couverture des frais de santé.

Le retard de la France dans le digital en santé : une opportunité pour l’État 

Le constat dressé par Mme Coury et M. Pon établit que « les services numériques de santé à destination de l’usager sont encore trop embryonnaires en France. Ceci constitue paradoxalement une opportunité pour l’État et les pouvoirs publics : il est encore possible de se saisir du sujet pour fixer un cadre avant que des initiatives disparates, non coordonnées et non interopérables se multiplient […] ».

L’État affiche donc sa volonté de prendre en main la structuration des services numériques pour les usagers, et d’y consacrer des moyens. Le déploiement de l’ENS devrait ainsi coûter 50 millions d’euros pour la période 2019-2022.

Le gouvernement en attend toutefois un impact positif sur les dépenses de santé, non seulement grâce au rôle actif joué par les patients dans leur prise en charge du fait de l’accès facilité à leurs données de santé, mais aussi grâce à la possibilité, pour les professionnels de santé, d’accéder aux informations contenues dans cet espace. Ainsi, tous espèrent une réduction des examens complémentaires redondants, une diminution des prescriptions excessives d’actes médicaux et de médicaments ainsi qu’une baisse du nombre d’erreurs médicales. 

Reste à suivre la mise en œuvre de cette réforme, dont nous analyserons les économies attendues et l’efficacité en termes d’amélioration de la qualité des soins.

L'auteur 
Noemie-MandinMe Noémie Mandin
Selarl Yahia Avocats
www.yahia-avocats.fr

Avez-vous apprécié ce contenu ?

A lire également.

Illustration Paul Milon, de l'informatisation des mairies à la convergence hospitalière

Paul Milon, de l'informatisation des mairies à la convergence hospitalière

01 déc. 2025 - 18:48,

Actualité

- Pierre Derrouch, DSIH

Ce n’est pas à l’hôpital que Paul Milon fait ses premiers pas dans le numérique, mais en participant à partir de 1985 au mouvement d’informatisation les mairies. « C’était la première fois qu’on équipait ces collectivités », se souvient le DSI du GHT du Var. Une expérience qui incidemment le conduir...

Illustration Inria et Doctolib s’associent pour la recherche en intelligence artificielle en santé

Inria et Doctolib s’associent pour la recherche en intelligence artificielle en santé

01 déc. 2025 - 12:13,

Communiqué

- Doctolib

Inria, l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique et Doctolib annoncent la signature d’un partenariat inédit en matière de recherche pour faire émerger des modèles d'intelligence artificielle cliniques à la fois fiables et souverains dans le domaine de la santé.

Illustration Adopt AI 2025 : la santé passe à l’échelle, sous le regard du terrain hospitalier

Adopt AI 2025 : la santé passe à l’échelle, sous le regard du terrain hospitalier

01 déc. 2025 - 11:56,

Actualité

- Morgan Bourven, DSIH

L’Adopt AI International Summit 2025 s’est tenu les 25 et 26 novembre dans le cadre prestigieux du Grand Palais. Artefact y a accueilli près de 20 000 participants, 600 intervenants et 250 exposants, avec un moment fort : la venue du président Emmanuel Macron. Pensé comme un lieu où les idées se tra...

Illustration L’IA générative on-premise : retours d’expérience et stratégies concrètes

L’IA générative on-premise : retours d’expérience et stratégies concrètes

27 nov. 2025 - 14:42,

Actualité

- Morgan Bourven, DSIH

À l’occasion de la conférence « Transforming Hospitals Through On-Premise Generative AI » organisée dans le cadre de l’évènement Adopt AI, le 25 novembre à Paris, des experts ont partagé leurs visions sur l’intégration de l’intelligence artificielle générative au sein des établissements de santé. Po...

Lettre d'information.

Ne manquez rien de la e-santé et des systèmes d’informations hospitaliers !

Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire.