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La guerre des intelligences, selon le Dr Alexandre
La question que pose le Dr Alexandre est simple : dans un monde où l’IA arrive à grand pas et finira de toute manière par surpasser à la puissance mille les capacités du cerveau humain, comment doit se réorganiser le système éducatif pour faire face aux enjeux de formation des jeunes générations, comment la société doit-elle structurer ses relations avec cette IA (qui finira par devenir planétaire), comment vont évoluer les emplois et, de façon plus large, l’humanité ?
Vaste programme s’il en est, qu’il faut tout de même pondérer par un bémol de taille : cela fait au bas mot 50 ans que l’on nous annonce que l’IA va supplanter nos neurones et, pour l’instant, à part dans des domaines ciblés où la réussite est indéniable (analyse des radiographies, Big Data et j’en passe), dans la plupart des activités humaines nous n’avons aucun compétiteur. Je peux jouer aux échecs (je perdrai), puis au go (je perdrai aussi), puis aller conter fleurette à la voisine du dessus (pas sûr que j’arrive à conclure) et aller chercher dans la foulée une baguette de pain à vélo : que l’on me montre un robot prétendument doté d’intelligence capable d’enquiller cela en un après-midi…
Bref, dans l’hypothèse où l’IA et le deep learningtiendraient leurs promesses (pas avant plusieurs décennies), l’humanité va-t-elle devenir le larbin d’une IA orwellienne ou va-t-on se bouger pour survivre à ce défi et ne pas devenir les dinosaures des livres d’histoire des arrière-arrière-arrière…, etc. petits-enfants des IA du xxiesiècle ? En substance, le Dr Alexandre ne voit que deux échappatoires : le transhumanisme (manipulations génétiques maîtrisées destinées à augmenter nos capacités physiques et intellectuelles) ou la cohabitation cerveau-silicium (implants neuronaux dans le cortex ou dans toute autre partie du corps qui vous siéra). Solutions (si elles sont viables, pas gagné) qui posent d’autres problèmes : comme seule une petite partie de la société humaine aura accès à ces technologies (ceux qui pensent que le futur sera forcément plus égalitaire peuvent arrêter de lire l’article), vont cohabiter des surhommes au QI de 300 avec des arriérés mentaux au QI de « seulement » 100 (ce qui, au passage, est la moyenne des lecteurs et de l’auteur de ces lignes).
Dans ce contexte, que devra garder l’humanité pour rester encore humaine ? Quelle est la ligne rouge à ne pas franchir dans les mutations biologiques ou technologiques ? Selon le Dr Alexandre, il faut préserver le corps (au sens de son intégrité), l’esprit (au sens de son individualité, ne pas se fondre dans une noosphère globale) et le hasard. L’ouvrage se termine d’ailleurs par une énumération de différents scenarii selon les articulations possibles entre une IA mondiale et l’humanité : asservissement dans un sens ou dans l’autre, cohabitation, compétition, etc.
L’ouvrage vaut vraiment le détour : l’exercice de futurologie est forcément délicat (j’invite les lecteurs intéressés par ce genre de littérature à consulter les ouvrages de Michio Kaku[1]), et il ne faut bien entendu pas prendre toutes les réflexions de l’auteur à la lettre. Mais les idées développées, et notamment le parallèle entre la médecine, qui est sortie du chamanisme en acceptant les protocoles de tests rigoureux, et l’éducation qui n’a pas encore franchi ce stade, sont particulièrement intéressantes.
À lire, absolument.
(1) Notamment Une brève histoire du futur, Flammarion, 2014.
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