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Informatisation du dossier patient : un bilan contrasté
Commençons par la bonne nouvelle : l’informatisation progresse. Qu’il s’agisse de l’intégration des résultats d’examens de laboratoire, de l’informatisation de blocs opératoires ou de la prescription médicamenteuse, en moyenne, les 1 538 établissements interrogés progressent de 5 % à 6 %, voire de plus de 10 % dans certains domaines fonctionnels.
Continuons par la modération de la bonne nouvelle : les chiffres reposent sur du déclaratif. Intégrer un résultat d’examen de laboratoire dans un DPI peut se faire de deux façons : soit on scanne la feuille papier des résultats de labo et on rattache le fichier PDF au DPI local (authentique), soit le SIL envoie par le réseau interne le résultat sous format structuré sur le serveur DPI au travers d’un EAI qui intègre directement les données dans le dossier du patient. Chacun conviendra que l’on n’est pas au même degré d’intégration. Pour ce qui concerne la cartographie du SI, environ 60 % des établissements s’y sont attelés depuis moins d’un an : on va rester optimiste et supposer que cette cartographie est complète ; il faut juste informer le lecteur que la récente directive NIS impose à tous les futurs opérateurs de services essentiels (OSE) de la réaliser tous les ans, va y avoir du boulot ! Enfin le concept d’homologation préalable (qui fait pourtant partie des indicateurs à remonter tous les trimestres aux ARS) n’est présent que dans un quart des cas : autant dire que l’on est loin du compte.
Ce qui en revanche interroge dans l’article, ce sont plutôt les chiffres concernant le budget et surtout le volet sécurité des systèmes d’information. Sur 2 051 établissements, 96 % déclarent avoir nommé un RSSI, mais dans la moitié des cas sans que ce dernier occupe à plein temps la fonction. Dans un petit établissement, on le comprendra aisément, sauf que tout le monde sait ce que veut dire « une casquette en plus » : la fonction n’existe réellement que sur le papier, dans la mesure où l’agent en question n’a pas été déchargé de ses autres tâches. Nul doute que la voie privilégiée est la mutualisation – ce qui pose d’autres questions comme le pouvoir du RSSI mutualisé au sein de structures auprès desquelles il est simplement mis à disposition et non employé, mais il existe des moyens de contourner ce problème.
Là où nous sommes en droit d’être particulièrement dubitatifs, c’est pour ce qui concerne les budgets. Selon l’Atlas susnommé, les budgets SI sont passés de 1,7 % à 1,72 % du budget de l’établissement (on suppose qu’il s’agit de budgets d’exploitation, Ticsanté ne le précise pas). En dehors du fait que les différents plans aiguillent, sans l’annoncer clairement, les établissements vers le niveau 6 de Himss (qui en compte 7), aucun établissement européen de grande taille n’a atteint ce stade sur l’ensemble de l’établissement (sont exclus de cette remarque ceux qui sont parvenus à ce niveau sur une partie de l’hôpital) avec un budget inférieur à 3 %. Mais surtout, on se demande bien comment, avec juste 0,02 % de budget en plus (ce qui, sur un CHU de 500 millions d’euros de budget annuel, représente 100 000 euros de plus par an), les établissements ont pu autant progresser dans l’informatisation du cœur de métier. Comme il est évident que tout cela ne peut absolument pas être de la surenchère déclarative, j’en déduis logiquement que les DSI des établissements ont dépoté du projet comme jamais.
Alors, si comme l’Atlas le relève, les DSI ne représentent que 0,9 % de la masse salariale des établissements hospitaliers, il n’est pas interdit de revoir ce chiffre à la hausse.
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