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Si elle se montre réservée vis-à-vis du chantier de DMP : « le projet actuel ne fonctionne pas, il faut entièrement le repenser », elle se dit convaincue que « les progrès réalisés grâce aux nouvelles technologies ouvrent de formidables perspectives » dans la santé. Elle recommande « une action concertée des établissements de santé, des industriels et des pouvoirs publics » et un soutien à l’innovation « qui soit se faire à l’échelon local ». Enchaînant sur la HAD et le handicap, elle explique que « les technologies numériques offrent des perspectives à la nécessaire coordination des acteurs de terrain sanitaires et sociaux », par le maintien à jour, entre autres, de dossiers communicants.
Retour sur notre entretien :
DSIH : Quelle est votre vision de la e-santé en France actuellement ?
M. T. : Les progrès réalisés grâce aux nouvelles technologies ouvrent de formidables perspectives. Les sites internet constituent des sources d’informations importantes pour les patients, à condition d’être encadrés. Les réseaux sociaux ont permis de véritables échanges entre les malades : tout cela marque une évolution très positive pour nos concitoyens et contribue à faire émerger une démocratie sanitaire vivante. D'autres dossiers ne bénéficient malheureusement pas d'un tel bilan : c'est le cas de la télémédecine, ou du dossier médical personnel (DMP). Avec à peine 50 000 dossiers ouverts à ce jour, le DMP est en sursis. Le gouvernement a choisi de « faire semblant ». Or, à l’évidence, le projet actuel ne fonctionne pas, il faut entièrement le repenser. Je continue de penser que l’idée est intéressante, comme le prouvent plusieurs régions (Franche-Comté, Rhône-Alpes) qui sont parvenues à des résultats probants. Ces difficultés ne renvoient donc pas à un échec de l'e-santé, mais à celui des méthodes utilisées pour la mise en œuvre du projet.
DSIH : Quelle est votre analyse des enjeux ?
M. T. : L’enjeu est triple : améliorer la qualité des soins, faciliter le travail des soignants et accroître la performance globale du système. Pour atteindre ces objectifs, il faut une action concertée des établissements de santé, des industriels et des pouvoirs publics. Malgré les plans Hôpital 2007 et 2012, il y a eu très peu d'avancées globales. Il faut renforcer les directions des systèmes d'information des hôpitaux, mais aussi favoriser l’innovation des offres techniques. Le travail doit se faire à l’échelon local. L’e-santé est un gage d’efficacité, comme la carte Vitale l’a prouvé, et donc d’amélioration de la qualité des soins pour les patients. Il faut en saisir l'opportunité pour pallier un certain nombre de pénuries – sans pour autant les justifier –, améliorer la prise en charge et créer des synergies. L'imagerie en est un bon exemple. Mais ne nous y trompons pas : nous sommes loin de la mise en place d’un nouveau modèle sanitaire, et l’e-santé n’est qu’un outil, qui ne permet pas de résoudre des problèmes qui appellent des réponses structurelles.
DSIH : Quels champs d’action doivent être privilégiés ?
M. T. : La prise en charge des maladies chroniques, notamment le diabète, constitue un enjeu important. Elle doit reposer sur des systèmes de communication entre professionnels de santé, et jusqu’au domicile des patients. Les patients ne peuvent plus servir eux-mêmes de vecteur de communication. Concernant la dépendance, je regrette la décision du gouvernement d’abandonner toute réforme. Il est important d’apporter des réponses au besoin de coordination entre les professionnels, sanitaires et sociaux, et au nécessaire développement du maintien à domicile. Là encore, les technologies numériques offrent des perspectives intéressantes, quand on sait que, au cours de leur 1ère année en EHPAD, 50% des résidents sont hospitalisés en urgence et arrivent à l'hôpital sans dossier de suivi !
Propos recueillis par Dominique Lehalle Janvier 2012
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