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« Médecins et soignants nous interpellent avec force concernant leur informatique. »
Les hackatons se sont multipliés ces derniers mois dans le domaine de la santé. Comment se situe le Hacking Health Camp, dont la troisième édition ouvre le 17 mars et qui avait fait figure de précurseur il y a deux ans ?
Le Hacking Health Camp (HHC) n’est porté ni par une institution ni par une profession particulières, mais il rassemble le plus grand nombre d’acteurs. À la différence des hackatons organisés à la demande de la Cnam, du Cnop ou d’un laboratoire pharmaceutique, par exemple, il n’a pas pour but de produire un résultat sur un sujet au périmètre bien délimité. À l’inverse, nous allons vers les utilisateurs, sur le terrain, et nous leur demandons quels problèmes ils rencontrent1. Nous mettons alors tout le monde autour de la table, hôpitaux, grands acteurs de la santé, entreprises de toute catégorie, instituts de recherche, laboratoires. C’est ce qui fait la richesse de cet événement.
Les deux premières éditions ont été marquées par la difficulté d’attirer les éditeurs de logiciels du monde de la santé. Est-ce encore le cas ?
Ils sont là cette année ! Medasys est partenaire. C’est une bonne nouvelle puisque l’on compte nombre de ses clients parmi nos partenaires hospitaliers, comme les Hôpitaux universitaires de Strasbourg ou le Centre hospitalier de Troyes. On peut aussi citer la présence du SIB, et de Pharmagest, éditeur pour les pharmaciens.
C’est une évolution que je souhaite encourager. Leurs développeurs se déplacent en effet rarement sur le terrain, au contact des utilisateurs, mais il est nécessaire que ces acteurs s’ouvrent à leur environnement. Je constate heureusement que les craintes des éditeurs face à ce type d’événement s’effacent rapidement quand ils se rendent au hackaton, dans la mesure où ils y trouvent un intérêt et envisagent comment rendre leurs solutions plus pertinentes.
Mon objectif est vraiment de créer un environnement qui facilite les améliorations, surtout pour ce qui concerne les pratiques de soins. Beaucoup d’initiatives – réussies – se développent déjà sur le plan administratif. Mais les médecins et les soignants nous interpellent avec force concernant leur informatique : elle manque d’ergonomie, elle manque de rapidité, elle manque de performances ! Or je suis convaincu qu’il est inutile de faire des big bang en changeant l’ensemble du système d’information d’un hôpital pour le remplacer par une équipe qui viendrait de Californie ! On peut, au contraire, favoriser les collaborations et pérenniser des solutions qui constituent un socle de stabilité important pour l’hôpital, tout en apportant de la flexibilité et de l’agilité avec des solutions complémentaires, disons périphériques, qui vont satisfaire les professionnels de santé.
Quelles sont les attentes émergentes pour le prochain Hacking Health Camp ?
Les premiers Défis postés2 nous enseignent que le sujet de la coordination des soins comme des équipes ressort en priorité. L’éducation thérapeutique reste aussi un sujet moteur. Elle a récemment fait l’objet d’un atelier du HHC qui a rassemblé 65 personnes, le plus grand nombre qu’un atelier ait jamais attiré ! Outre la possibilité d’aider les patients à se former grâce à des outils numériques, on voit également émerger des besoins concernant la formation professionnelle.
Que deviennent les projets récompensés lors du Hacking Health Camp une fois le hackaton terminé ?
À l’issue du premier HHC, nous avons en effet identifié le besoin d’accompagnement des projets.
Nous sommes désormais associés à un certain nombre d’accélérateurs et d’incubateurs partout en Europe, à Toulouse, Amsterdam, Stuttgart… Ils vont proposer des prix qui consistent dans un accompagnement de trois mois.
Nous avons aussi lancé l’an dernier la Hacking Health Factory, une société de services dédiée à l’innovation en santé, dans l’objectif de produire une offre d’accompagnement accessible à tous. Nous avons commencé par l’ouverture d’un centre de formation, que j’appellerais plutôt un centre d’« expérience immersive ». L’idée qui préside à son activité est de proposer à des étudiants, des start-up, des éditeurs de logiciels, etc. de rester une semaine sur le terrain, aux urgences par exemple, d’observer comment les gens travaillent, quels sont les problèmes rencontrés et d’en tirer des conclusions, des pistes de résolution auxquelles il est possible d’apporter une vision technique et/ou marketing grâce à des échanges avec les professionnels de santé pour rester au cœur de leurs besoins. Nous avons également un centre d’expertise et de développement qui fonctionne sur une dynamique assez proche de celle du hackaton afin d’aider à passer assez rapidement du projet au prototype fonctionnel que l’on pourra ensuite placer dans une plateforme d’expérimentation. Nous travaillons actuellement à la mise au point de cette plateforme.
(1) Ce qui est proposé sous forme de Défi.
(2) http://hhcamp.sparkboard.com/
Lire aussi : /article/1374/le-futur-de-la-sante-s-invente-a-strasbourg.html et http://hackinghealth.ca/fr/event/hacking-health-camp-fr/
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