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L’art du caillou dans la chaussure

31 août 2015 - 11:23,

Tribune

- Cédric Cartau
A l’hôpital comme dans beaucoup d’entreprises publiques ou privées, la demande informatique des utilisateurs a ceci de remarquable qu’elle est infinie alors que la capacité de la DSI à y répondre est, par nature, finie. En d’autres termes, il est illusoire de croire qu’il suffit de recruter quelques ingénieurs ou techniciens de plus pour enfin « sortir la tête de l’eau » : faites confiance à vos utilisateurs, si par bonheur on doublait vos moyens, on vous quadruplerait aussi sec les demandes.

Il est tout de même certaines demande qui me laissent perplexes, non sur la demande elle-même mais sur la façon qu’on les DSI de les traiter. La vie professionnelle étant ce qu’elle est, les directions métier ont un besoin avide de constitution de fichiers : liste de patients, de fournisseurs, en vue de suivre des populations ou d’agréger des données. La plupart du temps, ces fichiers ne sont en rien complexes : quelques champs, éventuellement valués, quelques zones de texte, quelques chiffres.

Dans la plupart des cas, les utilisateurs se débrouillent avec les moyens du bord : tableur, Access, etc. Non seulement on se rend compte après coup qu’une bonne partie de l’activité d’un service repose sur 3 fichiers Excel avec quelques macro écrites par le stagiaire de l’été dernier – ou le cousin du fils du cadre -, mais en sus quand le fichier casse les noms d’oiseau fusent dans tous les sens. Peu ou pas de sauvegardes, intégrité des fichiers difficiles à garantir (je ne compte plus les bases Access qui ont lâchée), perte de données et d’activité, grosse migraine pour tout le monde.

Or, les outils industriels existent pourtant : je n’ai pas d’action chez Microsoft, mais SharePoint par exemple permet de réaliser facilement des fiches, adossées à Active Directory pour les questions d’habilitation et à SQL Serveur pour la partie SGBD, le tout en toute sécurité. Et cela coûte beaucoup, beaucoup plus cher à l’institution que de déléguer des ressources IT pour « ramener dans le troupeau » des utilisateurs qui se seraient équipés per eux-mêmes avec les moyens du bord, que de proposer des solutions industrielles dès le départ, quitte à décaler le traitement des demandes mais au moins en donnant de la visibilité aux demandeurs.

Quand je vous dis que la gestion IT fait furieusement penser, parfois, à l’art de se mettre soi-même des cailloux dans la chaussure…

 

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