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Loi de santé 2015 : pas de fusion de SI sans fusion préalable des métiers
26 mai 2015 - 10:34,
Tribune
- Cédric CartauLe CH de Mulhouse a en effet vécu ces dernières années le passage progressif vers une CHT, puis une direction commune avec d'autres établissements, puis une fusion avec certains des établissements de la direction commune, le tout impactant à chaque étape les SIH à la fois sur le plan de leur diversité puis de leur utilisation. Et le résultat est intéressant à tout point de vue si on le corrèle à la propre expérience de l'auteur et de son article dans le dernier numéro de DSIH.
Tout d'abord, nous retiendrons que, dès lors que l'on parle des couches basses du SIH (en l'occurrence l'hébergement physique des serveurs), il y a un gain immédiat à ne pas multiplier les investissements, et au contraire à mutualiser. Il est facile de comprendre que lorsque 5 établissements veulent chacun sécuriser leur salle informatique, il est plus intelligent de regrouper tout ce beau monde dans deux datacenters communs et redondés que de construire 5 nouvelles salles.
Ensuite, le passage en CHT ou en direction commune, s'il s'accompagne de la mutualisation des logiciels, a un coût certain : rachat de licences, formation, gestion du changement, etc. Mais surtout il n'y a aucun gain : utiliser le même logiciel de GRH si c'est pour disposer soit de deux bases étanches, soit de deux environnements étanches paramétrés au sein du même logiciel et de la même base, ne fait absolument rien gagner.
Le gain n'apparaît que lorsque l'on fusionne réellement les processus : on gagne quand on fusionne les DRH. Et par conséquent, la fusion des SI n'apporte un gain que quand on fusionne les processus donc les services ou pôles.
Chacun pourra ensuite tenter de répondre à la question suivante. Les pouvoirs publics poussent-ils vers la fusion des SIH sans avoir compris que seule la fusion des processus permettait d'engranger des gains ? Ou poussent-ils vers la fusion des SIH en pariant que les établissements comprendront rapidement que les coûts engendrés ne seront contrebalancés que par la fusion des processus ?