Etats-Unis : l’heure des désillusions
11 nov. 2014 - 18:50,
Actualité
- DSIH, DL,En vertu du HITECH (Health Information Technology for Economic and Clinical Health) Act, les hôpitaux reçoivent des incitations sous réserve qu’ils aient numérisé les dossiers médicaux d’ici à fin 2015 et qu’ils aient fait la démonstration de leur « utilisation significative » (meaningful use). A contrario, ils risquent d’être pénalisés – par des remboursements moindres des assurances Medicare et Medicaid - s’ils n’atteignent pas les objectifs.
Or les établissements, ainsi que leurs fournisseurs, ont visiblement du mal à tenir le rythme. Moins de 17% des hôpitaux étaient conformes aux exigences du stade 2 du programme à fin septembre. Tandis que des normes de plus en plus drastiques poussent des éditeurs à jeter l’éponge. Un rapport du Government Accountability Office (équivalent de notre Cour des Comptes) avait d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme au printemps. En outre les bénéfices escomptés commencent à être mis en doute. En 2005, le think tank Rand Corporation annonçait que l’informatisation des dossiers médicaux pourrait faire économiser 81 milliards de dollars chaque année !, rappelle le Fiscal Times. Neuf ans plus tard, les mêmes chercheurs reconnaissent avoir du mal à prouver que cette informatisation se traduit par des économies. Certains travaux suggèrent qu’elle pourrait même conduire à des hausses de coûts dues au fait que les prescriptions sont accrues car facilitées en devenant électroniques.
Il faut ajouter à cela que les médecins se plaignent de perdre du temps à renseigner les dossiers et que les obstacles à l’interopérabilité ne sont toujours pas levés, ce qui freine sérieusement la communication entre les systèmes. Les perspectives sont suffisamment sombres pour que l’American Medical Association écrive à l’ONC (Office of the National Coordinator for Health Information Technology, équivalent de notre délégation à la Stratégie des SI de santé) et aux administrations Medicare et Medicaid pour leur demander d’assouplir le programme. L’association avance quelques propositions et invite surtout les promoteurs du meaningful use à ne pas décourager les médecins en appliquant trop strictement les pénalités prévues.