La fin d'une époque

27 déc. 2013 - 01:00,

Tribune

- DSIH
Il est toujours difficile voire hasardeux de prédire les tournants économiques ou technologiques sur la seule apparition d'un événement dans l'entrefilet d'une revue spécialisée. Les mouvements de fond dans les nouvelles technologies ont plus été dus à des génies bouillonnants au fond de leur garage qu'à des rachats d'entreprise. On se souvient en effet qu'au début des années 1980, IBM cherchant un OS pour sa dernière invention (le Personnal Computer) avait racheté un produit tout prêt à une obscure société : Microsoft.

 

 

Mais n'est-ce pas la fin d'une époque ? Le même Microsoft, après plus de deux décennies de règne sans partage sur la planète IT, vient d'annoncer la mise à disposition gratuite des licences Windows Phone et Windows RT (la mouture destinée aux tablettes) pour les constructeurs de matériels. Pour un éditeur qui a longtemps été accusé de pratiques monopolistiques (en témoignent ses déboires avec les justices américaine et européenne), qui pendant des années a torpillé systématiquement toute tentative d'ouverture des formats de fichiers bureautique (ce qui lui aurait enlevé son monopole sur la suite Office) et écrasé méthodiquement tous les concurrents, les jours qui arrivent vont ressembler à des lendemains de cuite.

 

Après avoir totalement raté le marché des baladeurs mp3 (qui se souvient encore du Zune ?), la firme de Redmond a vu lui échapper celui des tablettes, après son lancement en 2009 par Apple et sa première mouture de l'iPAD.

 

Microsoft a longtemps du son succès au fait que le centre de gravité de l'IT était le PC, fixe ou portable : de là les juteux royalties engrangés par l'entreprise sur les marché où elle était de fait en situation de monopole : le système d'exploitation, la suite Office, etc. Mais depuis 2009 ce centre se déplace : il est maintenant fixé sur l'ultra mobilité. Alors que les ventes de PC baissent en volume et en chiffre d'affaire années après années, celui des smartphones et des tablettes explose : un iPAD de dernière génération se vend plus cher qu'un PC de bureau moyen et le dernier iPhone atteint des sommets (ce qui laisse rêveur sur les marges).

 

Si Bill Gates n'est pas prêt de pointer aux restaurants du cœur (il reste tout de même dans le top 10 des fortunes mondiales), je ne mettrais pas mes économies dans des actions Microsoft par les temps qui courent. Après la déroute de RIM (le fabricant des BlackBerry), Microsoft va-t-il se faire racheter ? Ce serait drôle, surtout si c'était par un étudiant à peine sortis du MIT avec une idée à 500 milliards nichée dans le code de son portable (un MAC, bien entendu!).

 

L'informatique cela bouge tout de temps. Et c'est cela qui est bien.

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