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Doctolib condamné à une amende de 4,6 millions d’euros pour abus de position dominante
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Les accusations portées contre Doctolib
L’Autorité reproche à Doctolib d’avoir abusé de sa position dominante par plusieurs pratiques jugées restrictives, notamment l’imposition de clauses d’exclusivité aux soignants utilisant ses services. Ces clauses auraient limité la possibilité pour les professionnels de santé de recourir à d’autres solutions concurrentes. Par ailleurs, l’achat en 2018 de la start-up MonDocteur, jusqu’alors principal concurrent sur ce segment, est considéré comme un moyen ayant permis à Doctolib de renforcer sa mainmise sur le marché.
Un autre point souligné est la connexion entre les fonctionnalités de téléconsultation et la gestion administrative des rendez-vous, qui aurait été utilisée pour verrouiller davantage la pratique des professionnels avec cette plateforme, réduisant la concurrence.
Le rôle de l’Autorité de la concurrence
L’Autorité de la concurrence, instance indépendante chargée de veiller au respect des règles de la concurrence en France, a été saisie en 2019 de cette affaire qui s’inscrit dans un contexte de surveillance renforcée des marchés numériques et notamment de la e-santé [L’Autorité a sanctionné Doctolib pour pratiques anticoncurrentielles en s’appuyant sur une enquête approfondie, comprenant une opération de visite et saisie en 2021, et appliquant la jurisprudence récente sur les acquisitions anticoncurrentielles.].
Réponses et mise en perspective de Doctolib
Face à cette décision, Doctolib a annoncé son intention de faire appel, contestant la qualification de position dominante. Selon l’entreprise, elle équipe aujourd’hui environ 30% des professionnels de santé, une part de marché loin derrière certains concurrents européens, et souligne son rôle d’innovateur dans un secteur longtemps figé. Elle justifie également l’acquisition de MonDocteur comme une opération visant à mutualiser des forces pour accélérer le développement technologique.
Doctolib rappelle enfin que certaines clauses jugées problématiques sont anciennes et ont été mises en place pour éviter des usages inappropriés de ses outils.
Citation de Doctolib dans son communiqué du 6 novembre 2025
« Cette décision présente une lecture erronée de notre activité, et de notre secteur. Doctolib n’est en aucun cas en position dominante. Malgré notre fort usage par le grand public, Doctolib est un acteur récent dans le secteur des logiciels pour les soignants (3 fois plus petit que nos concurrents européens) et n’équipe aujourd’hui que 30% des soignants français (10% en 2019 au moment de la plainte). Nous avons bousculé un marché endormi et verrouillé depuis 30 ans. Notre seul et unique objectif depuis le premier jour est de développer des solutions fiables, sécurisées et sans engagement, qui facilitent la pratique quotidienne des soignants et contribuent à rendre les patients en meilleure santé. La décision se fonde étonnamment sur l’acquisition par Doctolib d’une petite start-up (MonDocteur) en 2018, qui équipait 2% des soignants à l’époque. Cette opération de croissance externe visant à regrouper deux PME pour innover plus rapidement est d’une banalité absolue dans la vie d’une entreprise. » [Communiqué officiel Doctolib, 6 novembre 2025.]
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