Publicité en cours de chargement...
La cyber, les rillettes et les puces en 5 minutes
Écouter l'article

Allemagne : un groupe de parole pour les proches de complotistes. Cinq années après le Covid, on a tous dans nos relations des personnes qui ont basculé du côté obscur du complotisme. Elles voient dans chaque pharmacie de quartier des Men in Black (MIB) nous incitant à prendre des médocs totalement inutiles qui provoquent l’autisme, mais qui rendent riche la confrérie des lézards pilotés par les Clinton depuis un réseau de pizzerias[1]. Alors à Munich, un groupe de parole des proches de ceux qui ont vrillé s’est mis en place. J’imagine la déclinaison dans la cyber : « Bonjour, je m’appelle Cédric. » « Boooojooououuurrr Cédric. » Et depuis dix ans que je suis RSSI, je vois des malwares et des faux congrès cyber partout avec des MIB qui sondent nos esprits grâce à des clés USB sous une fréquence Bluetooth réservée à la DGSI.
Grande-Bretagne (et partout en fait) : la dernière tendance in the mood chez les psychiatres, c’est de prescrire non plus les pilules bleues ou rouges comme dans Matrix, mais tout simplement la bonne vieille lecture. Certains vous font même remplir un questionnaire (je peux voir l’EIVP ? OK, je sors) supposé aider le psy à vous conseiller les meilleurs textes (romans la plupart du temps) en fonction de votre état. C’est sûr que Dragon rouge, pour un suicidaire à tendance dépressive, c’est pas top. Moi aussi j’ai ma petite liste : un bon Gaston Lagaffe à la suite d’une grosse réunion avec la DSI ou Obélix et Compagnie[2] après une restitution avec les CAC, ça le fait. Bon, j’avoue, dès fois je me cache dans les toilettes pour mater un chapitre ou deux de la norme 27001, mais personne ne le sait dans ma famille, j’ai trop la tehon.
Jeux en ligne : explosion mondiale dans un secteur quasi incontrôlé, montée en flèche des addictions, ruines familiales, saisies sur salaires, etc. À se demander si l’humanité n’est pas addict à l’addiction, et si ce n’est pas au pétard ou à la seringue, ça va tomber sur le poker en ligne, le macramé ou la collectionnite de boîtes de camembert. Bon, la bonne nouvelle, c’est que si l’on arrive à convaincre tous les hackers que parier en ligne provoque plus d’adrénaline que pirater son prochain, on est sauvé.
France : phénomène inquiétant, l’enlèvement en pleine rue et en plein jour soit d’entrepreneurs milliardaires dans la crypto, soit de leurs familles et de leurs proches. Pour rançonner bien entendu, pas pour faire un concours de chatouilles, et le dernier, on lui a tout de même coupé un doigt. J’imagine que le calcul des malfaisants est qu’ils doivent être blindés de bitcoins, et que la rançon sera facile à collecter, difficile à tracer et impossible à récupérer. Partant de là, c’est sûr qu’il vaut mieux enlever un milliardaire du bitcoin qu’un industriel de la rillette – ça sent vachement moins. Cela étant, d’ici que des gugusses au fort accent russe se disent qu’il sera plus facile de rentrer dans le réseau d’une grosse boîte pétée de thunes en kidnappant le RSSI et en lui branchant des électrodes au bon endroit… j’ai un peu peur. Que ce soit clair : je n’ai pas le mot de passe admin de domaine. Je répète : JE N’AI PAS LE MOT DE PASSE ADMIN DE DOMAINE.
France toujours : ses clochers, ses fromages qui puent, ses lieux de villégiature et son Guide Michelin. Mais aussi, paraît-il, la France championne d’Europe du démarchage téléphonique incessant (désolé pour tous les commerciaux qui tentent de me joindre, je ne décroche même plus si le numéro de tel n’est pas dans mes contacts) et de la fuite de données personnelles (selon Zataz). On a beau être bardé de textes/directives/arrêtés/décrets en veux-tu en voilà, l’usurpation d’identité prospère. Cherchez l’erreur. En même temps, pour les dernières grosses fuites, qui a été puni ? Personne, alors faut pas s’étonner.
Bon, allez, je vous sens tout chauds côté lecture. Donc cet été, si vous êtes en manque d’idées, je ne saurais trop vous conseiller La Guerre des semi-conducteurs de Chris Miller. Essai absolument exceptionnel qui retrace toute l’histoire des « puces » depuis leur invention jusqu’à nos jours, et qui raconte en creux l’intégrale de la géopolitique de ces 70 dernières années. Si Trump l’avait lu (et s’il lisait), il aurait réfléchi à deux fois avant de coller des taxes à tout le monde. Ouvrage indispensable.
[1] Ce n’est pas de moi, je le jure.
[2] Certainement un des meilleurs bouquins d’économie, et je suis très sérieux.

Cédric Cartau
Avez-vous apprécié ce contenu ?
A lire également.

Vu à SantExpo 2025 | Pour une sortie d’hospitalisation coordonnée et sécurisée : la promesse de Careside, la plateforme d'orchestration des parcours de santé
22 mai 2025 - 18:09,
Actualité
- Pauline Nicolas, DSIHPlateforme d’orchestration de services humains et digitaux pour les parcours de santé, Careside démontre sa capacité à répondre à un enjeu crucial pour les établissements de santé : la sécurisation des sorties d’hospitalisation. Autre point fort à relever dans cette agora, Careside s’inscrit dans la...

Vu à SantExpo 2025 | Numih France, une nouvelle identité pour MipihSIB et une ouverture à l’international
20 mai 2025 - 16:15,
Actualité
- Damien Dubois, DSIHÀ l’occasion du premier jour de Santexpo 2025, le tout nouveau groupement Numih France a présenté ses nouvelles ambitions, en France, avec le plan Métamorph’OSE, et à l’international, avec un partenariat au Maroc.

SantExpo 2025 : interview de Jérôme Sicchi autour des enjeux et des évolutions de cette 59ᵉ édition
12 mai 2025 - 15:16,
Actualité
- Pauline NicolasDes établissements de santé aux structures médico-sociales, mais aussi des autorités de santé, aux startups et sociétés savantes, SantExpo s’est imposé depuis presque 60 ans comme un événement incontournable et fédérateur pour les acteurs de santé. Organisé pour la première fois par GL Events et pr...
Santé numérique : Softway Medical intègre l’assistant IA Dragon Copilot de Microsoft dans son DPI
20 mai 2025 - 15:01,
Actualité
- Mathilde Debry, DSIHÀ l’occasion de l’ouverture du salon SantExpo 2025, le Groupe Softway Medical, éditeur français de solutions de santé, a officialisé son intégration à l’écosystème Dragon Copilot de Microsoft, devenant ainsi l’un des premiers éditeurs internationaux de dossiers patients informatisés (DPI) à embarque...