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Systèmes d’aide à la décision médicale : vers une nouvelle ère de pratiques médicales éclairées

07 mai 2024 - 15:20,

Actualité

- Propos recueillis par Delphine Guilgot
Les systèmes d’aide à la décision médicale (SADM) sont pour les professionnels de santé un appui indispensable dans leurs prises de décision. Depuis leurs débuts, ils ont subi une transformation radicale, passant de bases de données de littérature à des plateformes sophistiquées, intégrant des avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique. Quels sont leurs nouveaux usages ? Pourquoi leur rôle va-t-il croissant dans la pratique de la médecine ? Comment leur intégration au dossier patient informatisé va-t-elle en faire des outils toujours plus précieux pour le médecin comme pour le patient ? Revue des usages avec Frédéric Gonda, Managing Director d’Axilios CDS, distributeur, entre autres, de la solution UpToDate® éditée par Wolters Kluwer.

Rappelez-nous ce qu’est un SADM.

Un SADM est un système d’information qui, grâce à l’intégration d’une base de connaissances médicales et d’un certain nombre d’algorithmes, est en mesure de fournir des recommandations aux médecins lors de l’évaluation d’un patient, d’un diagnostic d’une pathologie, du choix d’un traitement ou de la gestion d’un plan de soins. Plus la base de connaissances sera robuste, exhaustive et actualisée, plus elle sera efficiente. Elle doit donc être multisource et internationale. Imaginez-vous que le volume des informations médicales disponibles double tous les 73 jours ! Par ailleurs, les professionnels suivent de plus en plus de patients polypathologiques, et ne peuvent être experts dans toutes les spécialités.

Peut-on parler d’un SADM ou existe-t-il différents modèles ?

On peut en effet parler de SADM comme d’une catégorie générale, car il existe en réalité une diversité de modèles qui varient en fonction de leur complexité, de leurs fonctionnalités, de leurs méthodes d’analyse des données et de leur capacité à fournir des recommandations précises. Certains SADM sont basés sur un système d’automatisation simple, partant de règles explicites et d’algorithmes élémentaires, qui permettent, par exemple, de générer des alertes sur des interactions médicales. D’autres vont plus loin et utilisent des techniques d’IA avancées.

Quels intérêts présente l’utilisation des SADM de nouvelle génération ?

Ces systèmes contribuent à réduire les erreurs médicales, à optimiser les traitements et à améliorer les résultats cliniques. Une étude publiée dans l’International Journal of Medical Informatics a montré comment, dans un groupe de patients diagnostiqués avec le support d’UpToDate, le taux d’erreur est limité à 2 %, alors que dans l’autre groupe, il passe à 24 %. Elle a aussi démontré un impact positif sur les coûts hospitaliers. Comment ? En aidant les professionnels de santé à naviguer dans un océan de données médicales, à anticiper les besoins des patients et à optimiser les protocoles de traitement.

Concrètement, quels sont les principaux usages de ces nouveaux modèles ?

Le bon usage est celui qui consiste à faire appel au SADM durant la consultation, face au patient. N’ayons pas peur de dire que la rapidité est au rendez-vous : 67 secondes en moyenne via l’application mobile UpToDate, notamment dotée d’un système de reconnaissance vocale, qui permet d’avoir accès aux dernières recommandations de bonnes pratiques directement en lien avec les données du patient. Compte tenu de ses antécédents médicaux, de ses résultats d’examens, de ses symptômes actuels…, j’aurai les bonnes réponses à mes questions. Quels sont les diagnostics possibles ? Faut-il les creuser avec des examens complémentaires ? Quel traitement est recommandé ? Évidemment, quand ces données peuvent être extraites automatiquement du DPI au travers d’une analyse sémantique ou d’une codification de type Snomed, on passe encore à un niveau supérieur.

Justement, l’intégration d’un SADM dans le DPI devrait faciliter son usage. Mais faut-il prévoir des contraintes et une charge technique spécifiques ?

Il faut prendre en considération qu’un SADM intégré dans le DPI améliore les indicateurs de qualité et de performance de l’établissement, un avantage, par exemple, pour les passages des certifications des établissements. Le taux de mortalité chute, de même que la durée de séjour et le taux de réadmission. De plus, la satisfaction des utilisateurs s’en trouve également fortifiée. Certains éditeurs de DPI ne s’y sont pas trompés en le proposant déjà à leurs clients. Il est possible de l’intégrer via un bouton de recherche standard simple à mettre en place. Une interopérabilité plus poussée est aussi possible à partir du langage HL7 et de la nomenclature Snomed avec la mise en place d’une recherche contextuelle.

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