Publicité en cours de chargement...
Les établissements de santé dans le collimateur de la CNIL
Par Alice Robert et Alexandre Fievee, Derriennic Associés
La sensibilité du dossier patient informatisé (DPI)
Le dossier patient informatisé (DPI) est le fichier dans lequel est centralisé l’ensemble des données de santé des patients pris en charge au sein d’un établissement de santé. Il permet aux professionnels de santé de cet établissement d’accéder facilement à leurs informations médicales.
Compte tenu du volume et de la sensibilité des données qu’il contient, le DPI doit, selon la CNIL, faire l’objet de « mesures de sécurité renforcées ».
Des mesures de sécurité souvent inadaptées
Les mesures prises par les établissements de santé concernés ne sont pas satisfaisantes car la politique de gestion des habilitations est trop souvent inadaptée, en ce qu’elle permet notamment à des catégories de personnel desdits établissements de santé d’accéder à des données dont elles n’ont pas besoin de connaître.
Les mesures de sécurité préconisées par la CNIL
Les établissements de santé devraient, selon la CNIL, mettre en place les trois mesures suivantes :
- Sécuriser les accès au DPI grâce à une politique d’authentification robuste, qui devrait prévoir a minima (i) un identifiant unique par utilisateur et interdire les comptes partagés entre plusieurs utilisateurs et (ii) le recours à des mots de passe suffisamment complexes.
- Implémenter des règles d’habilitation répondant à l’exigence selon laquelle un professionnel de santé ou un agent ne peut accéder qu’aux données dont il a besoin de connaître.
Selon la CNIL, cette deuxième mesure passe par le respect des deux critères suivants :
- Le critère du « métier exercé » : un agent responsable de l’accueil des patients dans la structure de soins ne doit accéder « qu’au dossier administratif du patient et non aux données médicales », alors qu’un médecin accèdera « également aux données médicales » ;
- Le critère de l’« équipe de soins » (telle que définie par la loi (art. L.1110-12 du Code de la santé publique)) : seuls les professionnels effectivement impliqués dans la prise en charge d’un patient ou dans les soins qui lui sont prodigués doivent pouvoir avoir accès aux données couvertes par le secret médical.
La CNIL précise, toutefois, consciente des enjeux et des nécessités du métier, que « les habilitations accordées peuvent être complétées d’un mode "bris de glace", qui permet aux agents administratifs et professionnels de santé, en cas d’urgence, d’avoir accès à d’autres données pour tout patient ».
- Implémenter un dispositif de journalisation permettant de tracer les accès au DPI : « cette traçabilité doit non seulement permettre d’indiquer qui s’est connecté à la base de données à quel moment, mais, plus précisément, qui a accédé à quoi. Des contrôles réguliers de ces accès doivent être opérés, afin d’identifier ceux susceptibles d’être frauduleux ou illégitimes. Il est vivement recommandé de disposer d’un système d’analyse automatique des journaux de connexion afin de repérer les accès qui semblent anormaux. »
La CNIL prévoit de poursuivre ses contrôles en 2024.
A suivre…
Avez-vous apprécié ce contenu ?
A lire également.

MedGPT : le premier assistant IA médical français, alternative à ChatGPT
17 sept. 2025 - 08:48,
Actualité
- DSIHLa startup bordelaise Synapse Medicine vient de franchir une étape majeure dans le domaine de la santé numérique avec le lancement de MedGPT, un assistant conversationnel basé sur l’intelligence artificielle et conçu exclusivement pour les professionnels de santé.
Regonfler un pneu ou s’attaquer à la root cause : vision 27001 de la mise sous contrainte
15 sept. 2025 - 22:20,
Tribune
-Imaginez un peu la scène : vous êtes dans votre jardin en train de tailler vos rosiers, et par-dessus la clôture vous apercevez votre voisin que vous saluez chaleureusement. Vous en profitez pour le prévenir que le pneu arrière gauche de sa voiture, garée dans son allée et que vous voyez très bien d...

Tour de France CaRE Domaine 2
13 sept. 2025 - 16:20,
Communiqué
- Orange CyberdefenseLa cybersécurité n’est plus une option pour les établissements de santé ! Grâce au programme CaRE, vous pouvez bénéficier de subventions pour augmenter votre résilience numérique. Orange Cyberdefense vous invite à son Tour de France autour du Domaine 2 du programme CaRE de mi-septembre à mi-octobre.

CaRE D2 : renforcer la continuité et la reprise d’activité grâce au test du PCRA
08 sept. 2025 - 11:50,
Tribune
-Le mois de juillet 2025 a marqué le lancement de CaRE D2, avec pour objectif de renforcer la stratégie de continuité et de reprise d'activité des établissements de santé, aussi bien sur le plan métier que sur le plan informatique. Au cœur du dispositif : le Plan de Continuité et de Reprise d'Activit...