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Du rififi chez tonton Google ?
Bon, depuis déjà plusieurs semaines, le buzz de la sortie de cet outil d’IA (qui n’est d’ailleurs pas de l’IA, voir mon précédent article[1] sur le sujet, et les gens qui mettent l’IA à toutes les sauces commencent à me courir sur le haricot) alimente les chroniques. Mais là, Microsoft vient d’interfacer Bing avec ChatGPT… pendant que Google n’a strictement rien à se mettre sous la dent ou le clavier.
À découvrir → Google et CrowdStrike, ou les prémisses de la fin d’un monde
On s’achemine lentement mais sûrement vers une interface d’un moteur de recherche avec d’un côté la liste des liens remontés par la base d’index (ce que Google fait très bien et depuis des lustres), et de l’autre des suggestions de ChatGPT basées sur des recommandations, un historique, etc. D’ailleurs, si les recherches elles-mêmes alimentent la base de connaissances et d’entraînement de ChatGPT, je ne donne pas cher de la peau des concurrents.
Comme à chaque avancée technologique majeure – et il est probable que ce soit le cas avec ChatGPT, même si seul le temps est juge dans la tech – se pose l’immanquable question : « Mon taf va-t-il disparaître ? » Comme à chaque fois, le monde se divise entre trois catégories : ceux dont le taf disparaît effectivement, même si cela prend du temps (par exemple les fabricants de fouets pour chevaux avec l’invention de la voiture à moteur), ceux dont le taf est profondément modifié (tous les métiers de la chaîne de l’écrit avec l’invention de l’imprimerie) et ceux qui voient tout simplement apparaître un nouveau métier (tels les Data Scientists avec l’avènement du Big Data).
Point n’est besoin d’être très visionnaire pour suggérer le fait que les développeurs existeront toujours, mais que leur travail va être modifié (deuxième catégorie) : ChatGPT est capable de pondre du code bien fichu mais qu’il faut de toute manière relire. En gros, ils vont travailler deux fois plus vite et on va leur demander de produire quatre fois plus, comme d’hab !
Pour les avocats, un conseil : abandonnez les divorces et les conflits de clôture entre voisins, et mettez-vous au droit de la propriété intellectuelle, parce que cela risque de saigner dans les chaumières pour savoir qui a réellement écrit un texte, créé une œuvre picturale, et j’en passe. Bon, pour les contrats complexes, faudra toujours un humain… tout comme pour l’IA ou ceux qui prétendent en avoir créé une, le RGPD, les fusions-acquisitions, etc. Bref, deuxième catégorie avec un bout de la troisième. Quoique, avec ce que j’ai vu dans certains conflits de clôture, faudrait plusieurs IA d’IA pour les régler.
Et tout comme il y a eu des Data Scientists, il va y avoir des IA Scientists, ou des geeks-geeks-geeks capables de parler aux IA. Du reste, cela rappelle étrangement le personnage du Dr Susan Calvin qui, dans le cycle des Robots d’Asimov, est une psychiatre spécialisée dans l’étude comportementale des robots – décidément, Asimov aura été visionnaire au-delà de l’imaginable.
Chacun sait que je ne porte pas spécialement les Gafam dans mon cœur, mais force est de constater qu’une fois de plus Microsoft a eu le nez creux. Il n’aura jamais été véritablement une boîte de geeks, mais côté visionnaire marché, pardon ! La résilience de cette entreprise force le respect, même pour qui n’est pas client ou cherche à ne plus l’être.
Rien que pour cela j’adore la tech : vous pensez que Google est éternel, et voilà qu’un machin inventé par quelques geeks visionnaires vous fiche le business plan de la boutique aux orties.
Si vous croyez que j’exagère, souvenez-vous de Novell, de Palm, de Netscape, de BlackBerry…
[1] /article/4987/chatgpt-le-grand-remplacement-ou-pas.html
L'auteur

Responsable Sécurité des systèmes d’information et correspondant Informatique et Libertés au CHU de Nantes, Cédric Cartau est également chargé de cours à l’École des hautes études en santé publique (EHESP). On lui doit aussi plusieurs ouvrages spécialisés publiés par les Presses de l’EHESP, dont La Sécurité du système d’information des établissements de santé.
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