Mesurer les apports de l’e-santé
Le groupe « Évaluation des bénéfices de la e-santé »
Ce groupe est piloté par David Sainati, coordinateur interministériel de la stratégie d’accélération « Santé numérique » à la Délégation ministérielle du numérique en santé, et le Dr Béatrice Falise-Mirat, directrice scientifique de Care Insight. Selon le CNS, Il est destiné à évaluer le service apporté par le numérique aux patients et aux professionnels de santé en se concentrant sur les bénéfices exprimés par ces usagers. L’objectif principal consiste à identifier des projets ayant déployé de telles méthodes d’évaluation, à analyser les démarches mises en place, puis à en tirer des enseignements sur les méthodes et les indicateurs pertinents. Dans un second temps, le groupe propose une première méthode d’analyse.
Sonder la satisfaction des usagers : une pratique sans contours méthodologiques partagés
Pour évaluer la satisfaction et le ressenti des utilisateurs grand public et professionnels par rapport aux services numériques en santé, le groupe de travail a réalisé un appel à témoignages ouvert à tous les porteurs de projets, avant de procéder à un benchmark des solutions et du marché existant. Le panel a intégré dix projets[1] ou solutions de maturité (de quelques mois à plusieurs années) et périmètre (téléconsultation, télésurveillance de patients chroniques, accompagnement…) divers.
Le CNS en conclut que l’évaluation de la satisfaction est globalement modeste et reflète un manque d’habitude de l’évaluation des pratiques en France. Le groupe a constaté que, en cas de remboursement du dispositif, ce type d’évaluation n’est pas mis en place, même si ce domaine reste en constante évolution. À l’inverse, en cas d’absence de remboursement, l’industriel cherche à évaluer la satisfaction de son client sur l’usage de la solution avec des critères d’évaluation qui lui sont propres.
Le bénéfice ressenti par les patients se base le plus souvent sur une mesure de l’usage (adhésion, durée ou fréquence) avec des critères différents selon les industriels (type, contenu, fréquence du questionnaire…). À ce stade, aucune méthodologie commune d’évaluation par les porteurs de projets ne se dégage. Le groupe de travail précise qu’il s’agit d’une première étape, qui pourrait être complétée par la mise en place d’un observatoire des projets et des évaluations en cours.
Les autres groupes de travail du CNS
Le CNS est un lieu d’échanges et de réflexion sur des thématiques proposées et définies par les participants eux-mêmes à travers des groupes de travail. Les résultats de ces travaux sont ensuite présentés par les pilotes des chantiers à chaque réunion du CNS. Les patients et les citoyens sont invités à y participer. Cinq groupes de travail ont été constitués, dont celui qui porte sur l’évaluation des bénéfices de l’e-santé :
- Formation, sur l’intégration de l’e-santé dans les formations, le catalogue des formations diplômantes en e-santé, le Welcome Pack numérique et la charte qualité des formations du numérique en santé ;
- Développement économique de la santé numérique, destiné à structurer les réflexions économiques de la filière e-santé à partir de trois sous-groupes de travail : la cartographie du cadre réglementaire, la cartographie Aides à l’innovation et la structuration de la filière. Fin 2020, un premier rapport d’étape de la filière Santé numérique a été publié et un élargissement de la démarche de mobilisation des acteurs autour de la filière e-santé est en cours ;
- Fractures numériques, qui identifie les inégalités d’accès au numérique en santé et met en œuvre des actions visant à les réduire, avec notamment une cartographie superposant la couverture en réseau et la densité en offre de soins sur le territoire national, des outils d’évaluation des compétences numériques en santé de la population en lien avec Pix et Emmaüs Connect ou une expérimentation du Pass numérique en santé sur le territoire de la Drôme ;
- Médico-social, pour identifier et traiter des sujets qui ne sont pas encore couverts par la trajectoire numérique dédiée au secteur médico-social et par les travaux actuellement menés par les acteurs institutionnels en charge de la politique du numérique en santé (Coopération et mutualisation des compétences et des outils entre les ESMS, augmentation du pouvoir d’agir des personnes accompagnées avec le numérique, intégration du numérique dans les volets de contractualisation, échange de données avec le secteur sanitaire et entre ESMS pour fluidifier les parcours et accompagnement dans la mise en pratique et les usages sur le terrain).
[1] Calydial, Cardiauvergne, Chronic Care Connect (Air liquide), Docmadi, Hygia, MédecinDirect, MyAnesth, Pheal, Scad, Vivoptim.
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