Un cadre d’interopérabilité bientôt opposable
14 sept. 2020 - 18:36,
Actualité
- DSIH, Pierre DerrouchDominique Pon n’a cessé de le marteler six mois durant lors du Tour de France de l’e-santé de septembre 2019 à février 2020 : « C’est superpénible qu’en France on n’arrive pas à s’entendre pour que les logiciels respectent un cadre d’interopérabilité. » Voilà de quoi le contenter. Dans quelques semaines – on parle d’octobre ou de novembre au plus tard –, un décret va rendre le cadre d’interopérabilité de l’Agence du numérique en santé opposable pour tout industriel européen de solutions informatiques de santé qui entend diffuser ses outils dans l’Hexagone. Didier Ambroise, associé fondateur du cabinet conseil Doshas Consulting, s’en félicite : « Je milite depuis des années pour une vraie interopérabilité des applicatifs dans les établissements de santé. » Qu’elle soit sémantique ou technique, l’interopérabilité est indispensable dans un monde de la santé qui tend vers toujours plus d’échanges et de partage de données. « À l’heure de Ma santé 2022 et du développement du parcours de soins, il est impensable que les hôpitaux ne puissent pas échanger simplement leurs données entre eux. Les directions des systèmes d’information sont obligées de recourir à de nombreuses interfaces d’échange ou à des bus d’interopérabilité pour faciliter la communication entre les applicatifs », déplore-t-il.
Mais pourquoi rien n’a été fait plus tôt ? Outre l’absence d’un portage politique fort, du côté industriel, on s’est plutôt montré soucieux de défendre les marchés acquis. Résultat, tout établissement de santé qui souhaiterait changer d’application risque de se heurter notamment à des problèmes de données propriétaires. « Cette situation rend les établissements captifs », souligne Didier Ambroise, qui regrette également la méconnaissance de ce cadre d’interopérabilité par les start-up. Certaines, qui se revendiquent disruptives, n’ont a priori rien à gagner de cette opposabilité à venir. Encore que… Faute de respecter le CI-SIS, elles ne pourront pas bénéficier du référencement dans le futur espace numérique de santé (ENS) et le bouquet de services aux professionnels (BSP). Elles perdront donc en visibilité. Désormais au pied du mur, les industriels minaudent un peu, faisant valoir l’absence d’un « mode d’emploi » pour mettre en œuvre ce cadre. « Ce mode d’emploi opérationnel reste à définir par les acteurs du secteur eux-mêmes, et c’est plutôt une bonne chose, souligne Didier Ambroise. Rien n’est imposé par le haut. Aux industriels et aux start-up de se montrer innovants sur le sujet. » La balle est en effet dans leur camp : l’ANS a mis ce cadre d’interopérabilité en concertation jusqu’au 9 octobre. Les industriels qui le souhaitent peuvent contribuer au perfectionnement de cet outil « indispensable pour le déploiement de la santé numérique », selon l’associé fondateur de Doshas Consulting.
À propos de
Cabinet de conseil indépendant fondé par Didier Ambroise, Doshas Consulting se positionne depuis sept ans comme un acteur engagé dans la transformation numérique de la santé.
Précurseur dans le domaine de l’e-santé, le cabinet bénéficie de belles références dans l’écosystème de la santé et de la protection sociale.
Porté par une conviction stimulante et communicative, Doshas Consulting tire sa force de sa capacité à fédérer les meilleures compétences et expertises pour faciliter la coconstruction de projets innovants.
Pour accompagner aujourd’hui la construction du monde d’après, Doshas Consulting intervient sur différents aspects de la cybersécurité, de l’innovation et de la santé numérique.
Le cabinet propose notamment des offres adaptées concernant :
- Le programme Ma santé 2022 ;
- La gouvernance des données de santé ;
- La protection de la donnée (RGPD, HDS).