Tour de France e-santé terminé : les planètes sont enfin alignées
11 fév. 2020 - 10:23,
Tribune
- Charles Blanc-RolinLa journée a été introduite par Serge MORAIS, Directeur adjoint de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, qui se veut optimiste sur le développement du numérique en santé. « Le numérique n’est pas une fin en soi, mais une opportunité ». Il mise sur l’esprit collaboratif et souhaite que le patient soit placé au centre des enjeux.
C’est avec son accent chantant que Dominique Pon, responsable stratégique à la transformation numérique de la santé, a commencé par faire le constat suivant :
« Franchement, en France, c’est le bazar la e-santé ».
Il a en suite souligné la frustration des professionnels de santé et mis en avant la longue absence de gouvernance du numérique en santé.
« Ça part dans tous les sens, on a plein d’idées, plein d’énergie, mais on ne travaille pas de façon collective ».
La volonté de la Délégation du Numérique en Santé (anciennement DSSIS) est que nous puissions construire collectivement le numérique de santé et que tous les établissements bénéficient d’un socle commun, que l’identifiant patient soit enfin unique avec l’utilisation généralisée du NIR, de même que pour l’identification des praticiens avec l’extension du RPPS à l’ensemble des professionnels de santé.
« Nous devons arrêter les "DMP Régionaux", nous devons tous utiliser le socle national ».
Il voit également chaque citoyen acteur de sa santé.
Sur cette même lignée, Laura Létourneau a rappelé que le Conseil du Numérique en Santé a été relancé et se réuni tous les six mois, le prochain rendez-vous étant d’ailleurs fixé au 20 février. Elle a également mis en avant le fait que le CNS, ouvert à tous, instaurait une inversion de la gouvernance.
Elle a souligné la nécessité de coordination réalisée par la DNS face à la multitude d’acteurs et de structures intervenant dans la gouvernance du numérique de santé en France.
La déléguée ministérielle à la transformation numérique est ensuite revenue sur la Doctrine technique de 150 pages soumise à concertation et la mise à disposition par l’Agence du Numérique en Santé (anciennement Asip Santé) de l’outil « Convergence », permettant à chaque établissement d’évaluer son niveau de conformité par rapport cette Doctrine.
« La clé, c’est la mise en œuvre ! » a-t-elle ajouté.
Sur le sujet de la cybersécurité, Philippe Loudenot, Fonctionnaire de sécurité des SI, a rappelé les mots d’Agnès Buzyn : « Il ne peut y avoir de transformation numérique sans cybersécurité ». Pour que les patients aient confiance, il nous faut des bases solides. Il est revenu sur le récent lancement par l’ANS du dispositif de cybersurveillance, faisant état de l’exposition Internet des établissements. « Le préventif coûte moins cher que le curatif ». Un seul mot d’ordre : « Tous cybervigilants ».
La Directrice de l’ANS, Annie Prévot a insisté sur le fait que la balle était dans le camp des établissements, concernant le déploiement de l’INS. Elle a également annoncé la mise à disposition prochaine, d’une plateforme de tests pour l’interopérabilité des logiciels de santé.
Caroline Le Gloan (DGOS) a présenté la future certification SIH comme la démarche qualité appliquée au SI de santé, définissant le niveau minimum à atteindre, et spécifié que le référentiel était à coconstruire avec les gens du terrain.
J’ai envie de conclure ce retour sur la journée avec ces mots de Dominique Pon :
« J’ai vu des gens super motivés dans toutes les régions ! »
« Maintenant, il faut arrêter d’être intello, il faut faire, mettre les mains dans le cambouis ! »
De quoi redonner la positive attitude dans ce contexte difficile.