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Accélérer l’innovation digitale dans l’industrie pharmaceutique
Pourquoi rapprocher les start-up de l’industrie pharmaceutique ?
Dans la transformation digitale actuelle, nous nous sommes aperçus que les nombreuses start-up digitales dans le domaine pharmaceutique, que nous avons appelées « pharmatech », avaient du mal à entrer directement sur un marché très réglementé. La réglementation est traditionnellement une compétence des laboratoires pharmaceutiques. Par ailleurs, nous étions convaincus que l’industrie pharmaceutique avait très fortement intérêt à collaborer avec les start-up, malgré leurs différences culturelles de fond.
En effet, les laboratoires pharmaceutiques ont surtout une culture médicale, très éloignée du digital, de l’ingénieur. De plus, les process des laboratoires sont très industriels, très réglementés, rigides, à l’opposé de la flexibilité du mondede la start-up digitale qui travaille en mode agile. Enfin, leur cycle de vie et leur vitesse de développement ne sont pas les mêmes. Le temps de développement d’un médicament est beaucoup plus long que celui d’un produit digital. Il est difficile de synchroniser les deux vitesses.
L’autre constat est que, si la France et l’Europe sont très bien placées sur le plan scientifique et technologique, le côté financement accuse un certain retard. Nous avons démarré dans l’aventure du Digital Pharma Lab pour lever leurs difficultés à collaborer et accélérer leur partenariat. Il n’y avait aucun accélérateur de pharmatech en Europe. Les investisseurs, généralement présents lors de la phase d’amorçage des start-up, sont plus discrets lors des séries A ou B ou de montages financiers difficiles.
D’où l’idée d’une collaboration possible grâce au Digital Pharma Lab pour rétablir l’équilibre entre les start-up pharmatech et les laboratoires en considérant que, en termes d’innovations et de vision du futur, les start-up priment et qu’elles ont besoin des laboratoires, lesquels ont plutôt tendance à mieux connaître le marché dans une démarche de fournisseurs.
Quel accompagnement proposez-vous ?
Nous partons des besoins exprimés par les industriels. Nous cherchons les start-up qui leur correspondent et créonsdes ateliers de collaboration entre eux. Les laboratoires pharmaceutiques peuvent aussi nous charger de trouver une start-up spécialisée dans un domaine particulier. La sélection des start-up s’est faite en deux demi-journées avant une période d’alignement d’un mois avec des séances de travail d’une demi-journée par semaine, puis une phase d’accélération de trois mois.
Notre rôle est de connecter les start-up et les laboratoires, d’animer la collaboration et de favoriser la création de nouveaux business. Durant la période d’accompagnement de quatre mois, nous essayons de lever toutes les barrières et les contraintes du laboratoire pharmaceutique pour arriver au déploiement d’une solution élaborée en commun. La première promotion a été lancée en décembre à la banque publique d’investissement Bpifrance. Le matching a eu lieu entre six laboratoires et dix start-up. Il a abouti à 19 collaborations.
Avec quels moyens fonctionnez-vous ?
J’ai fondé le Digital Pharma Lab avec Pascal Bécache, qui connaissait bien le monde pharmaceutique, et nous nous sommes entourés d’une équipe opérationnelle et d’un comité stratégique chargé d’établir une charte de collaboration des binômes start-up/industriel et de veiller à son respect. Concernant les moyens, au-delà des adhésions au programme, nous prélevons une commission de 10 % en cas de collaboration et de levée de fonds à l’issue du programme. Nous continuons nos recherches de start-up et de laboratoires pour les prochaines promotions sans nous donner de limites pour l’instant.
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