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Anticiper et évaluer l’impact organisationnel de l’innovation

17 sept. 2019 - 11:45,

Actualité

- DSIH, Damien Dubois
Les 7es Rencontres du progrès médical du Snitem, qui se sont tenues la semaine dernière, étaient centrées sur l’innovation pour tous. Elles ont été l’occasion de s’interroger sur l’impact de l’innovation dans l’organisation des soins.

L’innovation technologique est aussi une histoire d’organisation. Les nouveaux dispositifs médicaux ont un impact sur l’organisation des soins, le parcours de santé et la pratique médicale. L’efficience de la nouvelle organisation qui en résulte doit d’ailleurs être évaluée sur le plan du bénéfice patient, mais aussi sous le prisme médico-économique.

Pour Norbert Nabet, directeur général d’activité de la NEHS, mettre à disposition un écosystème favorable au changement prend du temps : « Au moins dix ans sont nécessaires entre l’innovation, la réglementation et la formation, d’autant plus que l’innovation est souvent vécue comme un élément perturbateur. »

Certaines innovations bouleversent les organisations et les pratiques. L’appréciation économique globale doit ainsi être anticipée le plus en amont possible. Selon la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé, « grâce au partage de données, des acteurs qui n’étaient pas en lien précédemment, patients, industriels, professionnels de santé, sont mis en relation ». La Cnedimts a d’ailleurs publié un guide(1) qui explique en quoi le volet organisationnel peut-être une dimension de l’appréciation du bénéfice clinique des dispositifs.

Différents pays d’Europe utilisent des « champions cliniques de l’innovation », qui en sont des utilisateurs précoces. « Ils sont ensuite les mieux placés pour en expliquer les avantages à leurs confrères. Cela peut s’organiser spontanément avec les sociétés savantes », explique Daniel Szeftel, directeur de Care Factory. Cet encouragement peut venir de la communauté clinique elle-même, mais aussi des patients qui incitent parfois les médecins à adopter les innovations.

Ces changements d’organisation doivent être évalués, mais les choses ne se passent pas comme dans un essai clinique classique. « Nous devons pouvoir évaluer en vie réelle, sans faire d’analyses randomisées. Mais nous avons besoin de beaucoup de patients et de beaucoup de données pour faire du comparatif avec des techniques statistiques sophistiquées », poursuit-il. L’objectif est de savoir si l’organisation a fait gagner de l’efficience en termes de qualité de vie, mais aussi si elle a permis à l’assurance maladie de faire des économies.

Pour Marie-Anne Jacquet de la DGOS, l’évaluation n’est pas la première préoccupation dans le cadre du déploiement d’un nouveau dispositif, mais la question de l’efficience de l’organisation peut entrer en ligne de compte dans le cadre de la valorisation du Comité économique des produits de santé (CEPS). « Nous soutenons d’ailleurs des programmes de recherche pour évaluer l’impact organisationnel et global de certaines solutions de prise en charge des dispositifs médicaux ou de certains traitements », souligne-t-elle.

Les expérimentations effectuées dans le cadre de l’article 51 vont d’ailleurs intégrer des modèles d’analyse d’impact organisationnel avec la construction de groupes témoins.

(1)  

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