Le Centre Léon Bérard avec Orange Healthcare et Biomouv lancent un programme d’activité physique adaptée avec un dispositif connecté pour améliorer la prise en charge des patientes suivies pour un cancer du sein
« L’objectif principal est d’évaluer l’efficacité d’un dispositif connecté et d’un programme d’éducation thérapeutique du patient d’une durée de 6 mois », explique Marina Touillaud, chef de projet pour le Centre Léon Bérard. Le dispositif développé par Biomouv comporte un bracelet connecté mesurant l’activité physique et notamment le nombre de pas d’une personne au quotidien. Un programme d’APA personnalisé est à réaliser à la maison avec des séances de marche via une application sur smartphone et des séances de renforcement musculaire via des vidéos d’accompagnement sur un site internet. Les données remontées par les bracelets ainsi que les informations déclaratives des patientes sur leur état de santé (symptômes, traitements en cours,…) sont disponibles sur l’application. Elle permet un suivi en temps réel des patientes par elles-mêmes et par les professionnels du Centre Léon Bérard grâce à Orange Healthcare qui héberge l’ensemble des données en toute confidentialité en tant qu’hébergeur agréé de données de santé à caractère personnel.
L’étude comportera plusieurs « bras », groupes homogènes de femmes, qui seront comparés. « En plus de leur prise en charge thérapeutique, les femmes seront tirées au sort pour participer à l’un des quatre bras : un groupe bénéficiera du dispositif connecté, un deuxième pratiquera le programme d'éducation thérapeutique du patient, un troisième groupe associera les deux et le dernier disposera simplement des recommandations actuelles en termes d’activité physique », poursuit Marina Touillaud.
Encore peu étudiés jusqu’à maintenant, les dispositifs technologiques innovants tels que des bracelets connectés pourraient être une voie prometteuse pour promouvoir l’activité physique auprès des patients atteints de cancer. En fin d’étude, le bracelet sera donné aux patientes pour les encourager à poursuivre leur activité physique. L’alternative de l'éducation thérapeutique vise à rendre autonome le patient dans sa pratique d’activité physique au moyen d’ateliers collectifs participatifs.
Le département Cancer et Environnement du Centre Léon Bérard, créé en 2009 par le Professeur Thierry Philip, cancérologue et ancien directeur général du Centre (1989-2009), a été un précurseur. Dès 2010, les patients ont pu bénéficier d’un programme d’APA pendant leur traitement. Depuis, plus de 600 patients pris en charge au Centre Léon Bérard ont suivi des séances de gymnastique, pilates, zumbAPA, stretching, cardio-training… supervisées par des enseignants spécialisés, au sein de l’établissement.
« Selon les résultats de plusieurs études de cohortes, une activité physique régulière associée à une alimentation riche en fibres tout en évitant un excès de masse grasse et une prise de poids, pourrait augmenter de façon significative la survie après un cancer du sein. L’activité physique pratiquée pendant le traitement peut aussi améliorer la qualité de vie, l'état psychologique et la condition physique du patient tout en diminuant sa fatigue », indique le Pr Béatrice Fervers, responsable du département Cancer et Environnement du Centre Léon Bérard, oncologue médicale et médecin investigateur coordonnateur de l’étude DISCO.
Cette étude vise à évaluer les bénéfices de la prise en charge de l’activité physique des patientes atteintes d’un cancer du sein via les dispositifs connectés et l’éducation thérapeutique. L’objectif est d’atteindre les recommandations internationales, c'est-à-dire pratiquer 150 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée à élevée. Ce nouveau programme de recherche DISCO fait partie des programmes structurants du Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) et bénéficie du soutien de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, de l’Institut National du Cancer, de la Fondation Recherche Médicale, de la Métropole de Lyon et d’AG2R la Mondiale.
Les premiers résultats de l’étude DISCO devraient être publiés dans trois ans, en 2021.
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