Peut-on vivre sans risque ? Revue de lecture
L’auteur officie dans le domaine de l’industrie nucléaire au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) qui est, quoi qu’on en pense, certainement le domaine qui a poussé le plus loin la réflexion sur ce sujet. L’ouvrage ne vous enseignera pas les rudiments de l’appréciation des risques (ce n’est pas son but), mais il a le mérite d’aborder dans un premier temps la notion de risque sous la forme théorique en revenant aux basiques : un risque, c’est une probabilité multipliée par un impact, point barre.
L’idée principale de l’ouvrage est de définir les classes de risque selon les deux paramètres probabilité/impact. Cette classification n’est en rien liée à un domaine technique particulier : il peut s’agit aussi bien de risque biologique que nucléaire ou informatique ; le propos est relativement général. Et l’autre grande idée est d’avoir nommé ces classes de risque suivant des grands personnages de la mythologie : Cassandre, Damoclès, la Pythie, etc.
Par exemple, un risque de la classe Damoclès a une probabilité très faible et connue avec un impact infini (en clair, la mort). A contrario, un risque de la classe Cassandre a un impact connu et infini avec une probabilité également infinie… sauf que l’on ne sait pas quand il se produira, on est juste certain qu’il se produira un jour. C’est le cas de la fin de l’Univers. Enfin, un risque de la classe Méduse (le personnage qui pétrifie ceux qui posent leur regard sur elle) a une probabilité et un impact faibles, mais il est extrêmement visible sur le plan médiatique de sorte que les pouvoirs publics n’ont d’autre solution que de le traiter, même si quelquefois le remède est pire que le mal. Ce fut par exemple le cas de l’évacuation des civils après la catastrophe de Fukushima, évacuation qui (selon l’auteur) n’était absolument pas justifiée sur le plan sanitaire (les doses de radiation étaient extrêmement faibles, largement en dessous des seuils). L’évacuation a fait 600 morts (on a déplacé des personnes qui ne pouvaient l’être), mais était politiquement impossible à éviter.
Dans la partie suivante, l’auteur étudie les traitements des risques en fonction de leur classe. Par exemple, faire passer un risque de la classe Cassandre à la classe Damoclès. N’importe qui se retrouvera dans ce chapitre. Chacun, quel que soit son domaine d’activité, a vécu ou vit des risques classables dans ces grandes familles.
L’ouvrage est court, très facile à lire. Je ne saurais donc trop vous en conseiller la lecture.
Avez-vous apprécié ce contenu ?
A lire également.

Dedalus France : une nouvelle étape dans la trajectoire de transformation
24 juin 2025 - 07:50,
Actualité
- DSIHDedalus France annonce le départ de Frédéric Vaillant, Directeur Général Délégué, au 30 juin 2025, après plus de 25 ans d’engagement. Fondateur de Medasys, acteur central des grandes étapes de structuration de l’entreprise, il a contribué à façonner Dedalus France comme acteur majeur du numérique en...

HLTH 2025, un Salon sous le signe de l’innovation distribuée
23 juin 2025 - 21:18,
Actualité
- DSIH, Mehdi LebranchuHLTH Europe 2025, qui s’est tenu cette année à Amsterdam, a offert un panorama dense et incarné de l’écosystème européen de la santé numérique. Le Salon a rassemblé géants technologiques, institutions publiques, start-up prometteuses et hôpitaux à la recherche de nouveaux modèles de collaboration. U...

Cour de cassation versus RGPD : 2-0. Et ce n’est pas une bonne nouvelle !
23 juin 2025 - 18:14,
Tribune
-Ça fait deux fois.

Approche hétérodoxe du concept de risque résiduel
02 juin 2025 - 22:42,
Tribune
-Vous voulez être le bon élève de l’auditeur 27001 qui vient constater, de visu, comment vous mettez en œuvre un SMSI. Le bon élève, avec les félicitations, le bisou sur le front et le petit papier qui va bien.