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Cela étant, est-ce un mal ou un bien ? La pratique médicale va-t-elle en être bouleversée ? N'y aurait-il pas des dérives et une incitation claire aux hypocondriaques ? Ne faut-il pas interdire ce genre de sites ? Il nous semble que ces questions sont tout simplement hors sujet.
Toute l'histoire de la connaissance tend vers la diffusion de masse. Pour nous, qui avons été bercés par l'énoncé des grands théorèmes de mathématiques – Thalès, Pythagore – la question de leur diffusion ne s'est jamais posée, d'autant que notre système de notation est universel : un écolier de Pékin pourrait facilement faire une démonstration géométrique à un écolier Parisien, sans qu'aucun des deux ne comprennent un traître mot de la langue de l'autre. Mais il n'en a pas toujours été ainsi.
L'uniformisation de la notation en mathématiques date de la renaissance et a pris des siècles. Dans l'antiquité et au moyen âge, les rares mathématiciens gardaient jalousement leurs techniques de calcul : il faut dire qu'à l'époque pour beaucoup c'était leur gagne-pain, qui leur permettait d'être en vue dans les cours royales et ainsi obtenir des subsides du monarque local féru de science. Les premières universités européennes étaient extrêmement sombres, pas seulement par manque de bougies mais surtout pour empêcher les étudiants de prendre des notes. Pline l'ancien s'inquiétait de la diffusion des livres, qui allaient abrutir les esprits et nul doute que les grandes abbayes ont vu Gutenberg d'un sale œil : on raconte qu'une reine de France a payé, pour acquérir un seul de ces précieux manuscrit, un troupeau de 200 moutons !
Dans son ouvrage mainte fois réédité « L'art de la mémoire », France Yates retrace l'histoire des techniques de mnémotechnie depuis l'antiquité jusqu'à la renaissance. Conversion lettres et chiffres, palais mentaux, autant de trucs et astuces qui permettent à certains de retenir plusieurs milliers de décimales de Pi (« Que j'aime apprendre ce nombre utile aux sages... »), l'Ancien Testament ou la table périodique de Mendeleïev. L'époque a changé et il importe plus de savoir utiliser les outils pour retrouver une donnée que de la connaître par cœur.
Est-ce un mal ou un bien que Google s'aventure dans le médical ? La question n'a pas d'intérêt. La vraie question est : que diable allons-nous pouvoir faire avec ce nouvel outil ?
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