Publicité en cours de chargement...

Publicité en cours de chargement...

Utiliser les outils à bon escient, dans la sécurité des systèmes d'information autant qu'ailleurs

22 avril 2014 - 11:00,
Actualité - CQFD
Dans « La sécurité du système d'information des « établissements de santé » paru aux Presses de l'EHESP (www.presses.ehesp.fr) en mai 2012, l'auteur livre une réflexion intéressante sur l'aveuglement que peuvent engendrer les méthodes d'appréciation des risques telles EBIOS ou MEHARI. Extrait.

Un des arguments des tenants de cette méthode (en dehors du nombre de jours qu’ils vont vous facturer s’il s’agit de consultants) est qu’avec une «bonne» méthode (au hasard EBIOS) on est certain de ne rater aucun risque. C’est deux fois faux: sur le plan conceptuel et empiriquement.

Sur le plan conceptuel d’abord, parce que toute méthode part de postulats (axiomes) pour inférer des résultats. Or, le choix de postulats et de la façon d’inférer exclut forcément des cas à la marge ou «dans les trous de la raquette». Rien d’étonnant à cela: une méthode, c’est un point de vue, une approche d’un problème. Et selon le point de vue, on ne voit pas tous la même chose.

Empiriquement surtout. À titre personnel j’ai eu l’occasion, dans quelques cas ciblés, de dérouler à la fois une EBIOS et une méthode «de bon sens» (et totalement conforme ISO 27005). Dans certains cas, c’est EBIOS qui ratisse le plus large, dans d’autres non.

Toutes les grandes catastrophes technologiques depuis un siècle auraient échappé à une analyse formalisée, et ceci pour trois raisons. Tout d’abord, les méthodes formelles ne sont pas calibrées pour calculer l’impact de la survenance simultanée de deux événements. C’est ce qui s’est passé à Fukushima: la centrale nucléaire était construite pour résister à un tsunami et à un séisme, mais pas aux deux simultanément. Ensuite, l’expérience montre que la probabilité d’occurrence des catastrophes est presque toujours sous-estimée. Au début du nucléaire civil, la probabilité de sinistre sur un réacteur avait été chiffrée à 1 pour 1 million (soit sur un parc mondial de 500 réacteurs une panne tous les 2000 ans) alors qu’il y a eu en moins de 70 ans trois pannes majeures.

Enfin, le facteur humain est toujours ignoré. Sans la bêtise d’un technicien qui a envoyé de l’air dans le tunnel au lieu de faire l’inverse, il n’y aurait peut-être pas eu autant de morts dans l’incendie du tunnel du mont Blanc.

Pour finir, je ne résiste pas au plaisir de caser l’argument ultime: toute méthode est un système formel, et depuis Gödel on sait que les systèmes formels sont incomplets (c’est-à-dire non-autojustifiables dans le cas présent).

Presses de l'EHESP (www.presses.ehesp.fr) en mai 2012

 

Avez-vous apprécié ce contenu ?

A lire également.

Illustration Appel à propositions de l’Europe pour la cybersécurité des PME et des organismes publics

Appel à propositions de l’Europe pour la cybersécurité des PME et des organismes publics

16 juin 2025 - 22:18,

Actualité

- Damien Dubois, DSIH

Le 12 juin, la Commission européenne a annoncé un investissement de 145,5 millions d’euros pour soutenir la cybersécurité des PME, administrations et établissements de santé.

Illustration Et c’est l’heure de notre quiz annuel

Et c’est l’heure de notre quiz annuel

16 juin 2025 - 22:10,

Tribune

-
Cédric Cartau

Ça y est, c’est bientôt l’été avec tout qui chauffe, le soleil qui revient, le maillot de bain de l’année dernière dans lequel vous ne rentrez plus – hiver oblige. Il est largement temps de se changer les idées avec un petit quiz aux questions subtilement nuancées, une exclusivité DSIH souvent imité...

Illustration IA & éthique du numérique en santé : le guide d’implémentation de l’ANS

IA & éthique du numérique en santé : le guide d’implémentation de l’ANS

09 juin 2025 - 21:17,

Tribune

-
Alexandre FIEVEÉ &
Alice ROBERT

Compte tenu, d’une part, des perspectives d’amélioration que l’IA promet dans le secteur de la santé et, d’autre part, de la montée en charge rapide de l’offre de systèmes d’IA (SIA), la cellule éthique de la Délégation au numérique en santé (DNS) a réuni un groupe de travail (GT) pluridisciplinaire...

Illustration Arnaques bancaires : le bon vieux temps de Charles Ponzi

Arnaques bancaires : le bon vieux temps de Charles Ponzi

09 juin 2025 - 21:08,

Tribune

-
Cédric Cartau

Charles Ponzi, inventeur fameux de l’arnaque à la pyramide financière qui porte désormais son nom , restera à jamais dans l’Histoire. Bernard Madoff, même s’il a manipulé des sommes d’argent considérables dans une arnaque du même genre qui lui a valu de finir ses jours en prison (et qui, accessoirem...

Lettre d'information.

Ne manquez rien de la e-santé et des systèmes d’informations hospitaliers !

Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire.