Double peine pour le malade chronique
24 mars 2014 - 11:52,
Actualité
- D.L.En l’occurrence, on retiendra de ses récentes propositions de mesures pour améliorer la coordination des soins l’idée de sortir le bâton pour contraindre les établissements à produire un effort sur les comptes rendus d’hospitalisation. « Pas de compte rendu, pas de facturation », avance le think tank.
Mettre la pression sur le patient, en revanche, quelle drôle d’idée ! C’est pourtant ce que propose la 4e mesure, qui porte sur le développement d’un « dossier informatisé de coordination des soins ». Transformer le nom du DMP en DICS suffirait-il à lui donner un coup de fouet ? Pas sûr ! Du coup, le groupe d’experts déclare qu’il faudrait « imposer le dossier informatisé sous peine d’être moins bien remboursé », règle concernant, dans un premier temps, les affections longue durée. Surprenant… à plus d’un titre.
Ce n’est tout de même pas la faute de l’assuré si son dossier n’est pas informatisé ! On sait bien d’ailleurs, depuis dix ans que le sujet est sur la table, que les malades chroniques sont les premiers à le réclamer, lassés le plus souvent d’avoir à documenter leur historique de santé à chaque nouvelle rencontre avec un professionnel. Malade et puni pour être pris en charge sans dossier de coordination… pourquoi recourir à la double peine ?
Bref, une proposition d’autant plus étonnante que la présidente du CISS (Collectif Interassociatif sur la santé) fait partie du groupe ; et, surtout, que cette obligation qui figurait dans la loi de 2004, à la naissance du DMP, avait fini par être abrogée 5 ans plus tard. Il est vrai que le débat sur « l’assurance maladie conditionnelle » pourrait bien être relancé avec la suspension de l’arrêté téléobservance (/article/957/tele-observance-la-suspension-de-l-arrete-ne-leve-pas-les-craintes.html).
*http://www.lesechos-events.fr/co/telechargement-rapport-t2.html