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Pour la transition de la télémédecine vers le soin digital
En 2020, la télémédecine a célébré ses dix ans d’existence légale et ses deux ans d’accès au remboursement par l’assurance maladie. 2020 a aussi été l’année de l’adoption massive de la téléconsultation par les médecins et les patients ainsi que de l’activité à distance en général.
Livi, centre de santé expert en téléconsultation, et la Société française de santé digitale (SFSD) ont sollicité un collectif de 17 sociétés savantes pour connaître leur vision de la télémédecine et la place qu’elles occuperont dans son déploiement au cours des prochaines décennies.
Le livre blanc De la télémédecine au soin digital, une transition des pratiques vue par les médecins porte une réflexion médicale, éthique et clinique sur la télémédecine et son impact sur notre système de santé.
« L’exercice de la téléconsultation révèle de nouvelles organisations indispensables à une prise en charge coordonnée et de qualité », expliquent Nathalie Salles et Lydie Canipel (respectivement présidente et vice-présidente de la SFSD) dans l’éditorial. « Une approche pluriprofessionnelle est un impératif. Elle demande de s’organiser et de s’assurer que les rôles et responsabilités de chacun des acteurs sont compris et partagés. […] La complémentarité des expertises sur un territoire pour répondre à la demande d’accès aux soins [est indispensable]. […] Il est urgent de donner [aux acteurs] la possibilité d’essayer de nouvelles organisations et de nouveaux outils ouverts à tous les usages, dans un cadre lisible par tous », déclarent-elles.
Cinq grands constats
Cette étude a fait émerger cinq enseignements clés à commencer par l’émergence de la sémiologie digitale. Il semble que, dans les différentes spécialités, la réflexion clinique émane davantage de l’expérience pratique accumulée que de l’expérimentation scientifique. Pour les auteurs du livre blanc, le soin digital doit s’inscrire dans l’enseignement de chaque spécialité autant que dans des approches transversales telles qu’elles existent aujourd’hui et être mieux intégré dans les recommandations cliniques.
Le deuxième constat est l’émancipation du soin digital qui n’est plus regardé au travers du prisme et des cadres d’analyse de la médecine présentielle. Ainsi, la téléconsultation devient une étape à part entière de la gradation des soins. Pour les sociétés savantes, elle doit être reconnue comme complémentaire bien plus que comme une option de substitution. De même, elles prônent l’utilisation d’objets connectés comme une modalité de téléconsultation correspondant à un projet médical ou à des situations cliniques spécifiques, et non pas en tant que prérequis systématique.
Par ailleurs, le soin digital améliore l’expérience patient et donne un nouvel équilibre à la relation patient-soignant. Livi et la SFSD recommandent ainsi une plus forte implication des représentants des patients et des usagers du système de santé dans toutes les réflexions autour du soin digital, et en particulier dans sa régulation.
Quatrièmement, les auditions ont montré que la télémédecine s’impose en première intention pour de nombreuses prises en charge. Les auteurs invitent ainsi à lever rapidement les barrières à l’accès au soin digital pour les populations les plus éloignées du soin au regard des difficultés croissantes d’accès aux soins et de l’absence de contre-indications par la Haute Autorité de santé. Plus largement, le livre blanc montre que le digital devient une porte d’entrée dans le système de santé et modifie la notion de parcours de soins coordonnés, ce qui nécessite de trouver de nouveaux incitatifs pour « conjuguer accès aux soins amélioré et médecin traitant renforcé ».
Enfin, Livi et la SFSD insistent sur l’importance de l’amélioration de l’articulation entre soin physique et soin digital, qui constitue une nouvelle dimension à coordonner. Deux dernières recommandations accompagnent ce constat : tout d’abord la définition de règles d’interopérabilité et d’actions pour une plus grande dématérialisation (ordonnances, CPS, carte Vitale…) comme priorités absolues des autorités afin d’accélérer le virage numérique en santé, puis l’entretien de la confiance à l’égard du soin digital encouragée par le discours bienveillant des autorités et des représentations professionnelles durant l’épidémie de la Covid-19.
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