Convergence : entre maturité et difficultés

22 déc. 2020 - 11:59,

Actualité

- DSIH, Damien Dubois
L’Agence du numérique en santé vient de communiquer les premiers résultats de l’outil Convergence pour les industriels et les régions. Ils mettent en avant le niveau de maturité des acteurs régionaux ainsi que les difficultés rencontrées, notamment dans le cadre du DMP.

Deux rapports ont été publiés par l’Agence du numérique en santé sur l’outil Convergence. Le premier est consacré aux acteurs industriels de l’e-santé, et le second aux acteurs régionaux (ARS et Grades). Plus de 100 industriels y ont déclaré leurs produits et presque 350 services régionaux ont été saisis.

 L’outil Convergence

Convergence est l’outil d’aide et de pilotage proposé par l’ANS pour l’adoption de la doctrine du numérique en santé adapté aux produits et aux solutions des industriels. L’objectif consiste à accompagner les acteurs pour leur permettre d’atteindre la cible d’urbanisation définie dans la feuille de route du numérique en santé afin que l’écosystème puisse fonctionner et que les produits puissent se déployer dans une structure d’ensemble. L’outil permet de mesurer le degré de maturité des produits accréditant d’une bonne insertion dans l’écosystème et d’élaborer une trajectoire de convergence vers la cible.

Les industriels ont réalisé la complétion dans l’outil Convergence par autoévaluation et participé à des ateliers thématiques. Cette démarche de coconstruction avec les industriels vise à dresser la liste des domaines fonctionnels et à organiser leur orchestration au sein d’un système plus vaste pour le rendre le plus fluide possible. Les solutions décrites concernent tout type de produits (logiciels, dispositifs, services…). Les données présentées dans cette première analyse sont celles qu’ont déclarées les industriels à partir de leur propre évaluation du positionnement de leurs produits avec leur niveau de maturité attendu, dans une démarche évolutive qui s’adapte en continu.

S’agissant des acteurs régionaux, Convergence regroupe 365 services actifs. 33 d’entre eux sont en cours de déploiement ou à finalité technique, et leurs résultats n’ont donc pu être publiés. Parmi les 332 services régionaux restants, 299 constituent un tronc commun réparti en 36 types de services, principalement de télésanté (60), de données de référence, comme les annuaires (59), de coordination, notamment d’e-parcours (56) et d’échange, à l’exemple des messageries (52).

Des résultats insuffisants pour le DMP et le ROR

80 % des niveaux de maturité de la doctrine de la feuille de route du numérique en santé ont été atteints pour la moitié des axes par tous les services. Sur une échelle de 0 à 3, les services régionaux arrivent à une moyenne comprise entre 2 et 3 sur l’ensemble des axes à l’exception du DMP. L’ANS précise que la situation actuelle empêche son usage comme « unique lieu de stockage partagé des documents de synthèse validés », notamment au regard d’un manque de visibilité sur son articulation avec les autres lieux de stockage d’information. La communication sur les documents à stocker localement, sur les évolutions du DMP et sa promotion ou sur la mise en œuvre de la DMP-compatibilité par les éditeurs est identifiée comme un axe majeur d’amélioration.

La mise en place du répertoire opérationnel des ressources (ROR) sur le plan national manque également de visibilité et perturbe la mise à jour des stratégies régionales. D’ailleurs, le calendrier d’intégration et de déploiement des évolutions prévues dans les régions n’est pas encore communiqué par les éditeurs, notamment au regard de l’alimentation des cabinets libéraux ou de la mise en œuvre de la politique d’accès cible.

Malgré des taux records, des blocages à résoudre

Malgré la forte maturité affichée par la messagerie sécurisée de santé (86 %), un blocage de son évolution dans les prochaines années est prévisible en raison de l’implantation de messageries sécurisées historiques non MSSanté, pour lesquelles il n’y a aucune visibilité quant à la migration vers MSSanté. Des interrogations subsistent également à propos de la disponibilité de MSSanté pour l’ensemble des acteurs du secteur.

De même, le taux de 99 % de maturité de l’identifiant national de santé cache des blocages de nature à empêcher le déploiement total de l’INS, avec notamment un manque de visibilité sur le calendrier de mise en œuvre du téléservice INSi ou sur la couverture, encore absents, de certains usages, dont l’accès par des structures médico-sociales.

Enfin, si le niveau de maturité concernant l’interopérabilité dans la conception des services est proche de 100 %, les catalogues ne semblent pas toujours adaptés aux usages et manquent leur cible. L’ANS appelle ainsi à plus de clarification. En effet, les référentiels d’interopérabilité et de sécurité ont vocation à être rendus opposables, et donc obligatoires, tout comme la saisie dans Convergence.

Rapports à consulter sur le site de l’ANS

Avez-vous apprécié ce contenu ?

A lire également.

Lettre d'information.

Ne manquez rien de la e-santé et des systèmes d’informations hospitaliers !

Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire.

Contact

Nos marques

Logo DSIHLogo Thema Radiologie