Publicité en cours de chargement...

Microsoft_SantExpo 2025

Publicité en cours de chargement...

AxigateLink_mai 2025

Publicité en cours de chargement...

Thunderspy : confinez vos ordinateurs portables…

12 mai 2020 - 09:43,
Tribune - Charles Blanc-Rolin
En cette première semaine de déconfinement, un mot encore inconnu jusque-là par nos correcteurs orthographiques, je me suis dit que nous avions bien le droit de nous « détendre » un peu en faisant une pause sur les sujets a trait au Covid-19. Parlons matériel, puisque le numérique repose dessus malgré tout, et que nous avons parfois tendance à l’oublier avec la virtualisation omniprésente aujourd’hui, ou encore le cloud, qui n’est pas un nuage, mais bien l’ordinateur de quelqu’un d’autre.

En ce dimanche 10 mai, Björn Ruytenberg, un « étudiant chercheur » néerlandais, mettait les doigts dans la prise en dévoilant au grand jour les vulnérabilités [1] qu’il a découvert sur le protocole Thunderbolt équipant de nombreux ordinateurs portables fabriqués entre 2011 et 2020, autant dire, la plupart des ordinateurs portables équipés d’un port Thunderbolt en circulation à ce jour.

Commençons par le commencement, car même s’il est présent depuis bientôt 10 ans et notamment sur les Mac Book, Thunderbolt n’est pas forcément connu en détails du grand public.

Thunderbolt [2], c’est un peu l’art de mettre tous ses œufs dans le même panier en regroupant tout ce qu’il est possible de connecter à un ordinateur portable dans un seul et même contrôleur.

Ce contrôleur de communication bidirectionnel permet des échanges de données à 40 Gbits/s à partir de la version 3, pouvant accueillir jusqu’à 6 périphériques simultanés, dont deux écrans et remplacer à lui seul : FireWire, USB, DisplayPort / HDMI, Jack, Ethernet et SATA. Les différents périphériques se partageant la bande passante totale. Thunderbolt permet également une alimentation électrique « puissante » (pour un si petit connecteur en tout cas) allant jusqu’à 100 watts.

Intel, à l’initiative de Thunderbolt, se défend [3] en disant que les vulnérabilités du protocole sont atténuées grâce à la protection Kernel DMA activable dans Windows 10 (1803 et supérieur), le noyau Linux 5.X ou encore macOS 10.12.4 et supérieur. Sauf que la plupart des ordinateurs fabriqués jusqu’en 2019 ne permettraient pas de supporter la protection DMA d’après Wired [4], et chez Dell par exemple, impossible de trouver un ordinateur compatible à ce jour.

Le chercheur a publié deux vidéos mettant en scène deux scénarios d’attaques permettant de bypasser l’authentification Windows [5], même sur un poste dont le disque serait chiffré avec Bitlocker, mais aussi comment désactiver sur Winddows, toujours, la sécurité mise en place au niveau du Bios sur Thunderbolt [6]. Les vulnérabilités devraient également être portées sur la version 4 de Thunderbolt, ainsi que le protocole USB 4 d’après lui...

Le chercheur propose également un outil de détection baptisé Spycheck, disponible pour Windows [7] et Linux [8], permettant d’analyser si un ordinateur est vulnérable ou non.

Même s’il ne faut pas tomber dans paranoïa la plus totale puisqu’il y a quand même très peu de chance que quelqu’un puisse réaliser une telle prouesse pendant la pause pipi du propriétaire de l’ordinateur (éteint, en veille ou verrouillé) qui l’aurait laissé sans surveillance. Déjà s’il verouille sa session, c’est pas mal.
Admettons que vous ayez activé le chiffrement Bitlocker sur l’ensemble des ordinateurs de votre parc équipés d’une puce TPM. À ce point-là, ont déjà perdu pas mal de DSI, bref. Une attaque sur un ordinateur qui aurait été volé est parfaitement envisageable. Si une méthode d’authentification pré-démarrage n’a pas été activée [9], telle qu’un code PIN ou une clé USB de démarrage, l’attaque démontré en vidéo [5] sur un ordinateur chiffré et éteint pourrait parfaitement être réalisée.
Je ne vous promets pas que si vous mettez en place un tel mécanisme, vous ne trouverez pas le code PIN sur une étiquette collée au-dessus du clavier ou la clé USB de démarrage dans la sacoche de l’ordinateur portable…

Bon déconfinement quand même et sortez masqués !


[1] https://thunderspy.io/ 
Papier complet : https://thunderspy.io/assets/reports/breaking-thunderbolt-security-bjorn-ruytenberg-20200417.pdf 

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Thunderbolt_(interface) 

[3] https://blogs.intel.com/technology/2020/05/more-information-on-thunderspy/ 

[4] https://www.wired.com/story/thunderspy-thunderbolt-evil-maid-hacking/ 

[5] https://youtu.be/7uvSZA1F9os 

[6] https://youtu.be/oEfzp4lHpB0 

[7] https://thunderspy.io/files/Spycheck-Windows-20200511.zip 

[8] https://github.com/BjornRuytenberg/spycheck-linux 

[9] https://www.howtogeek.com/262720/how-to-enable-a-pre-boot-bitlocker-pin-on-windows/ 

 

Avez-vous apprécié ce contenu ?

A lire également.

Illustration Cybersécurité hospitalière : le GHT Rhône Nord Beaujolais Dombes, premier lauréat du programme CaRE

Cybersécurité hospitalière : le GHT Rhône Nord Beaujolais Dombes, premier lauréat du programme CaRE

09 mai 2025 - 16:39,

Actualité

- DSIH

Le programme CaRE franchit une étape clé. Moins d’un an après le lancement de son premier appel à financement dédié à la sécurisation des annuaires techniques et de l’exposition sur Internet, la direction du programme annonce la validation du premier dossier ayant atteint l’ensemble des objectifs fi...

Illustration Ce que nous enseigne la mégapanne électrique dans la péninsule ibérique

Ce que nous enseigne la mégapanne électrique dans la péninsule ibérique

05 mai 2025 - 23:11,

Tribune

-
Cédric Cartau

Impossible de l’avoir ratée, la mégapanne électrique chez nos amis espagnols et portugais. Cet incident est riche d’enseignements, et force est de constater qu’il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. D’abord, selon nos informations à ce jour, il n’y a eu aucune victime : c’est une bonne nouvelle.

Illustration Un hôpital, sous-traitant, sanctionné pour ne pas avoir déclaré les sous-traitants ultérieurs

Un hôpital, sous-traitant, sanctionné pour ne pas avoir déclaré les sous-traitants ultérieurs

02 mai 2025 - 16:13,

Tribune

- Alexandre Fievee, Gaétan Dufoulon et Alice Robert de Derriennic Associés

Par décision du 10 avril 2025 [1], l’autorité de contrôle espagnole a infligé une amende de 500.000 euros à un hôpital qui avait recruté des sous-traitants ultérieurs sans en informer préalablement le responsable du traitement.

Illustration Éthicovigilance numérique : premiers signaux d’alerte dans la santé connectée

Éthicovigilance numérique : premiers signaux d’alerte dans la santé connectée

24 avril 2025 - 15:14,

Actualité

- DSIH

La Délégation au numérique en santé (DNS) publie le premier rapport d’activité de la Plateforme d’éthicovigilance du numérique en santé, un dispositif inédit lancé fin 2023 pour recueillir les signalements d’usagers et de professionnels confrontés à des enjeux éthiques liés aux technologies de santé...

Lettre d'information.

Ne manquez rien de la e-santé et des systèmes d’informations hospitaliers !

Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire.