Publicité en cours de chargement...
Télésoin et e-prescription : au cœur de la stratégie « Ma Santé 2022 » !
Le télésoin tout d’abord
L’article 13 du projet de loi modifie le chapitre du code de la santé publique encadrant la télémédecine, et modifie son intitulé pour le remplacer par « télésanté ».
Au sein de ce chapitre, il crée une nouvelle section consacrée au télésoin, qu’il définit comme une « forme de pratique de soins à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication »,qui « met en rapport un patient avec un ou plusieurs pharmaciens ou auxiliaires médicaux ».
Selon le texte, les activités de télésoin seront définies par arrêté du ministre chargé de la santé, après avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), lequel devra mentionner « les conditions de réalisation du télésoin permettant de garantir leur qualité et leur sécurité ainsi les catégories de professionnels y participant ».
En conséquence, les conventions conclues entre l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) et les professionnels de santé libéraux, ainsi que les conventions des pharmaciens d’officine, devront désormais définir les tarifs ou les modes de rémunération ainsi que les modalités de réalisation des activités de télésoin.
Les activités remboursées par l’assurance maladie seront celles qui seront effectuées par vidéotransmission, et qui mettront en relation un auxiliaire médical ou un pharmacien d’officine et un patient. Tous les auxiliaires médicaux sont concernés par cette réforme (infirmier, masseur-kinésithérapeute, podologue, psychométricien, orthophoniste, opticien-lunetier, etc.)
Toutefois, la prise en charge de cette activité sera subordonnée à la réalisation préalable, en présence du patient : soit d’un premier soin effectué par un auxiliaire médical de la même profession que celle du professionnel assurant le télésoin ; soit d’un premier soin ou bilan de médication effectué par un pharmacien d’officine.
Parmi les pratiques possibles du télésoin, le gouvernement cite deux exemples dans son exposé des motifs, que sont l’accompagnement, par les infirmiers des effets secondaires de chimiothérapies orales, ou encore les séances d’orthophonie et d’orthoptie à distance.
Sur un même registre, le projet de loi de santé se penche sur la dématérialisation des prescriptions au sens large (médicaments, dispositifs médicaux, examens biologiques ou encore actes de soins). L’enjeu est de taille : plus d’un milliard de prescriptions sont délivrées chaque année.
C’est ainsi que l’article 14 de ce texte abroge l’article 34 de la loi du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie, qui encadrait jusqu’ici la prescription dématérialisée. Il habilite aussi le gouvernement à prendre par ordonnance « tout mesure relevant du domaine de la loi relative à la prescription et à la dispensation de soins, produits ou prestations, notamment ceux ayant vocation à être pris en charge par l’assurance maladie ».Ces ordonnances devraient voir le jour dans un délai d’un an suivant la promulgation de la loi.
Quel est l’objectif ? Il s’agit de faire, « à terme, de la prescription électronique l’unique vecteur de prescription », explique le gouvernement dans son étude d’impact. Si une telle réforme présente un coût – évalué, par l’assurance maladie, à 50 millions d’euros sur cinq années –, elle aurait de nombreux avantages : possibilité de détecter automatiquement certaines incompatibilités (interactions médicamenteuses, allergies, etc.), meilleure coordination entre professionnels de santé, lutte contre la fraude… La dématérialisation de l’e-prescription figure parmi les objectifs prioritaires de la convention d’objectifs et de gestion (COG) de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) pour la période 2018-2022.
Nous le voyons, ce projet de loi de santé marque la volonté des pouvoirs publics de révolutionner le numérique en santé, pour rendre notre système de soins plus efficace et mieux répondre aux attentes des patients et des soignants. Une opération ambitieuse et délicate, que nous suivrons avec attention.
L'auteur
Me Noémie Mandin
SELARL YAHIA Avocats
Avez-vous apprécié ce contenu ?
A lire également.

Qualité et sécurité des soins au bloc opératoire : l’AP-HP renforce la traçabilité numérique et sa politique de transparence
19 sept. 2025 - 16:13,
Actualité
- DSIHLa qualité et la sécurité des soins restent une priorité majeure de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). Dans le prolongement de sa démarche d’amélioration continue, l’institution s’appuie sur ses systèmes d’information hospitaliers pour suivre, tracer et analyser les pratiques au bloc...

MedGPT : le premier assistant IA médical français, alternative à ChatGPT
17 sept. 2025 - 08:48,
Actualité
- DSIHLa startup bordelaise Synapse Medicine vient de franchir une étape majeure dans le domaine de la santé numérique avec le lancement de MedGPT, un assistant conversationnel basé sur l’intelligence artificielle et conçu exclusivement pour les professionnels de santé.

La plateforme de télémédecine Rofim lève 10 millions d’euros pour poursuivre sa croissance et internationaliser son activité
15 sept. 2025 - 22:03,
Actualité
- Propos recueillis par Mehdi Lebranchu et Pauline NicolasPensée par et pour des médecins en 2018, Rofim est une plateforme de télémédecine qui regroupe désormais six modules afin de permettre aux patients de recevoir le juste soin, au bon endroit, au bon moment et par le bon professionnel de santé. En cette rentrée 2025, Rofim annonce une levée de fonds d...

29es Journées des ingénieurs biomédicaux du 24 au 26 septembre
15 sept. 2025 - 21:27,
Actualité
- DSIH, Damien DuboisLes 29es rencontres de l’Association française des ingénieurs biomédicaux (Afib) se dérouleront du 24 au 26 septembre à Paris sur le thème « Connaître et transmettre, l’ingénieur biomédical en Seine ». Interview croisée de Valérie Moreno, présidente de l’Afib, et d’Ève Boudon, présidente des Journée...