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Externalisation des SI : le GHT comme argument fallacieux
Ainsi il faudrait externaliser le SI pour se recentrer sur le cœur de métier de l’hôpital, et considérer l’IT au même titre que l’électricité ou l’eau. Le fait que, justement, les CH disposent de leurs propres centrales d’énergie pour pallier à une défaillance du fournisseur externe ne semble pas effleurer le moins du monde le Syntec, pas plus que la complexité fonctionnelle de l’IT qui la rend non-comparable à la fourniture d’un service de base - j’en veux pour preuve qu’il est simple de calculer le coût d’un kWh alors que l’on ne sait toujours pas, en 2018, combien coute réellement un PC. J’aimerais bien d’ailleurs que le Syntec m’explique pourquoi les CHU qui ont externalisé leur DSI en GIE dans les années 90 ont tous, sans exception, ré-internalisé et recréé une DSI quelques années plus tard : cela ne doit pas être tant que cela le nirvana…
Autre argument éculé, celui du manque d’ETP dans les DSI que l’on pourrait pallier avec justement le recours à des prestataires externes de conduite de projets, fonctionnels par exemple. Sans parler du coût budgétaire du recours à des prestataires en régie (plus de 2 fois celui d’un recrutement interne, si on a le budget pour de la régie alors c’est qu’on en a pour recruter, non ?) il faut savoir que la prise de connaissance, par un chef de projet fonctionnel, d’un domaine aussi complexe que les laboratoires, les blocs, le DPI et j’en passe nécessite au bas mot 6 mois pleins. Pour de la régie, avec des personnels susceptibles de changer tous les 4 matins, la facture va être salée pour certains. Un de nos fournisseurs nous avait présenté une simulation censée nous démonter qu’en externalisant chez lui on gagnerait des sous : dans les hypothèses prises pour arriver à ce calcul magique, il avait compté qu’un technicien supérieur (BAC + 2) nous revenait en salaire chargé à 180k€ (en réalité c’est trois fois moins environ) : c’est certain qu’en partant d’hypothèses aussi déconnectée de la réalité des établissements public, on arrive sans problème à vous démontrer tout et surtout n’importe quoi.
Pour ce qui concerne le volet réglementaire, on lit que la transformation de l’agrément HDS en certification va mettre la barre toujours plus haute pour les établissements support qui souhaiteraient héberger le SI du GHT. Manifestement le speaker connait mal le sujet, puisqu’à ce jour sur la question de savoir si un établissement support serait soumis, ou pas, à l’HDS, il n’y a aucun texte et aucune jurisprudence : rien que des avis contradictoires (si le Syntec avait assisté et bien écouté la dernière conférence de l’APSSIS 2018 donnée par 2 juristes, il saurait pourquoi). Pour ce qui concerne la conformité RGPD, on se demande bien en quoi le recours à un prestataire extérieur changerait la donne, puisque dans tous les cas il faut des jours hommes, donc des bras, donc retour au sujet ci-dessus sur les coûts comparés recrutement / régie.
Enfin, le Syntec joue à rassurer : mais non voyons, externaliser ce n’est pas perdre la maîtrise de son SI, voyons ! Il suffit pourtant de voir la situation de certains CH qui ont acquis des DPI du marché (ce qui est bien de l’externalisation si je ne m’abuse) et qui se retrouvent totalement étranglés par les factures de la moindre mise à jour suite à des changements réglementaires. Il suffit aussi d’échanger avec certains DSI qui ont externalisé l’hébergement de leur DPI chez l’éditeur, et qui se retrouvent dans la situation de ne plus avoir leur mot à dire sur quoi que ce soit, et envisagent même un scénario de perte de données en cas de rupture conflictuelle de contrat. Externaliser, dans certains cas, c’est la même chose que donner sa CB et une procuration illimitée sur son compte à son conjoint avant de partir pendant 2 ans faire le tour du monde.
À suivre.
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