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Université d’été des déserts médicaux et numériques : des solutions pragmatiques pour désenclaver les régions concernées
La télémédecine comme réponse aux déserts médicaux ?
Au cours de ces deux journées de plénières et de témoignages où les avis et opinions d’acteurs de la santé, d’institutionnels ou encore d’industriels se sont confrontés, un constat a été clairement réalisé : pour pallier le manque de professionnels de santé, notamment certaines spécialités (gynécologie, cardiologie, dermatologie…) dans les régions les plus désertées par ces derniers, il est nécessaire d’y développer davantage la e-santé et plus particulièrement, la télémédecine. « Cette solution n’est pas tant de remédier aux déserts médicaux mais surtout de permettre un accès aux soins et un suivi plus régulier et personnalisé des patients », explique Guillaume de Durat, consultant en e-santé, à l’initiative de l’Université d’été des déserts médicaux et numériques, avant d’ajouter « nous avons eu des témoignages très intéressants de médecins. Par exemple, le Dr Emmanuel Mahé, dermatologue, a mis en place une plateforme de télé-expertise auprès de centres pénitentiaires d’Île-de-France, sur laquelle des photos avec le dossier du patient sont transmises. Le médecin répond en donnant ses conseils et son expertise. C’est un dispositif vraiment innovant qui ne nécessite pas de déplacement du patient ou de présence de plusieurs professionnels de la santé ».
Bien que la télémédecine puisse être l’une des solutions pour répondre au problème des déserts médicaux, certains médecins, lors de cette Université d’été, se sont montrés moins enjoués et ont fait part de leur scepticisme sur ce sujet. En effet, dans les régions touchées par le manque de professionnels de santé, certains médecins voient leur patientèle surchargée et n’ont pas le temps de répondre aux centaines de mails en attente des patients qui envoient leurs données de santé. La télémédecine, et même le simple téléconseil, sont alors vus comme une activité supplémentaire.
Un besoin urgent de couvrir les régions rurales par le très haut débit
Prendre rendez-vous avec son médecin ? Appeler les pompiers pour une urgence ? Utiliser des applications mobiles de santé ou des objets connectés de santé ? Se faire hospitaliser à domicile ? Ces services peuvent paraitre simples à réaliser ou utiliser mais sont tout de suite plus compliqués lorsqu’il n’y a pas de réseau et pas d’accès à internet. Et c’est le cas pour encore un grand nombre de régions en France, touchées par la fracture numérique. Alors que le Plan Très Haut Débit lancé en 2013 vise à couvrir l’intégralité du territoire en très haut débit d’ici 2020, le manque de couverture numérique actuelle dans certaines régions est un réel frein pour le développement de la e-santé et impacte aussi bien les professionnels de santé que les patients.
En attendant d’avoir la 4G sur tout le territoire, des opérateurs, plus petits, tentent de trouver des solutions. À l’occasion de l’Université des déserts médicaux et numériques, Pascal Caumont, vice-président de la FI-RIP (Réseaux d’initiative publique), est intervenu sur le fait que ces réseaux étaient mal connus des élus locaux et que ces derniers étaient craintifs quant à leur utilisation ou encore leur financement. L’idée étant alors de mieux communiquer sur ces réseaux publics et de réfléchir comment une antenne peut desservir les abonnés de plusieurs opérateurs.
Aller plus loin et apporter des propositions pratiques et des solutions pragmatiques pour désenclaver les régions touchées
Après le succès de cette 1ère Université qui a permis de susciter une prise de conscience et fait émerger plusieurs propositions, Guillaume de Durat ne compte pas s’arrêter là. Le 14 septembre dernier, il a été auditionné par la Commission temporaire « Déserts médicaux » du Conseil économique social et environnemental (CESE) qui prépare un avis sur les déserts sanitaires. « J’en ai profité pour faire passer plusieurs messages, notamment parler de solutions qui ont pu émerger au cours de l’université comme la mise en place d’une nomenclature pour les actes de télémédecine ou de télé-expertise et faire comprendre qu’il était important de faire venir des médecins par la séduction et non pas par la coercition » avance le consultant en e-santé.
Puis, quelques jours plus tard, comme prévu avant la tenue même de l’évènement, Guillaume de Durat a eu un entretien très « constructif » avec Philippe Cirre, Délégué par intérim de la Délégation à la Stratégie des Systèmes d’Information en Santé (DSSIS) et Président par intérim du Conseil Stratégique du Numérique en Santé (CSNS) et Giovanna Marsico, Déléguée au Service Public d'Information en Santé (SPIS). En effet, la question abordée lors de l’Université touchait directement la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d'accès aux soins, qui est un des axes prioritaires de la stratégie nationale de santé du gouvernement. À l’issue de ce rendez-vous et après des concertations complémentaires, Guillaume de Durat a décidé d’interpeller directement Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la santé avec les enseignements de ces universités. « Un courrier officiel a été adressé directement à la Ministre qui doit annoncer son plan sur les déserts médicaux le 12 octobre » explique-t-il.
Guillaume de Durat avait prévu de n’organiser qu’une seule édition de l’Université d’été des déserts médicaux et numériques pour « marquer le coup » mais quand on lui demande s’il réitèrera l’expérience en 2018, ce dernier reste ouvert à cette éventualité : « j’ai beaucoup de demandes mais il est nécessaire d’œuvrer en priorité au vu du PLFSS et du plan annoncé par le Ministère, voir si on arrive à faire avancer les choses dans les mois à venir et se concentrer sur l’action ». On prend note !
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