Zenis : le rançongiciel chiffrant qui s’attaque aux sauvegardes

27 mars 2018 - 10:58,

Tribune

- Charles Blanc-Rolin
Non le rançongiciel n’est pas mort, et il est encore capable de nous surprendre. Vous vous souvenez peut-être du cryptovirus (ou rançongiciel chiffrant) Cerber [1], qui, à l’automne 2016 « innovait » dans le domaine, en s’attaquant aux bases de données. Zenis, est un rançongiciel chiffrant qui pousse le vice un peu plus loin, en s’attaquant aux fichiers de sauvegardes.

#RANSOMWAREAVANTTOUT

Zenis reste avant tout un « ransomware » qui s’affaire à chiffrer en AES des fichiers courants : documents bureautique, photos, vidéos, musique, fichiers d’archives, pages web, certificats numériques… en s’appuyant sur les extensions de fichiers suivantes :

.txt, .doc, .docx, .xls, .xlsx, .ppt, .pptx, .odt, .jpeg, .png, .csv, .sql, .mdb, .sln, .php, .asp, .aspx, .html, .xml, .psd, .sql, .mp4, .7z, .rar, .m4a, .wma, .avi, .wmv, .csv, .d3dbsp, .zip, .sie, .sum, .ibank, .t13, .t12, .qdf, .gdb, .tax, .pkpass, .bc6, .bc7, .bkp, .qic, .bkf, .sidn, .sidd, .mddata, .itl, .itdb, .icxs, .hvpl, .hplg, .hkdb, .mdbackup, .syncdb, .gho, .cas, .svg, .map, .wmo, .itm, .sb, .fos, .mov, .vdf, .ztmp, .sis, .sid, .ncf, .menu, .layout, .dmp, .blob, .esm, .vcf, .vtf, .dazip, .fpk, .mlx, .kf, .iwd, .vpk, .tor, .psk, .rim, .w3x, .fsh, .ntl, .arch00, .lvl, .snx, .cfr, .ff, .vpp_pc, .lrf, .m2, .mcmeta, .vfs0, .mpqge, .kdb, .db0, .dba, .rofl, .hkx, .bar, .upk, .das, .iwi, .litemod, .asset, .forge, .ltx, .bsa, .apk, .re4, .sav, .lbf, .slm, .bik, .epk, .rgss3a, .pak, .big, wallet, .wotreplay, .xxx, .desc, .py, .m3u, .flv, .js, .css, .rb, .p7c, .pk7, .p7b, .p12, .pfx, .pem, .crt, .cer, .der, .x3f, .srw, .pef, .ptx, .r3d, .rw2, .rwl, .raw, .raf, .orf, .nrw, .mrwref, .mef, .erf, .kdc, .dcr, .cr2, .crw, .bay, .sr2, .srf, .arw, .3fr, .dng, .jpe, .jpg, .cdr, .indd, .ai, .eps, .pdf, .pdd, .dbf, .mdf, .wb2, .rtf, .wpd, .dxg, .xf, .dwg, .pst, .accdb, .mdb, .pptm, .pptx, .ppt, .xlk, .xlsb, .xlsm, .xlsx, .xls, .wps, .docm, .docx, .doc, .odb, .odc, .odm, .odp, .ods, .odt

Il peut donc s’en prendre à des données utilisateurs, mais également à des serveurs.

#YOURBACKUPSARESHREDDED

Une fois que Zenis a chiffré les divers fichiers cités précédemment auquel il a pu accéder, il s’en prend aux fichiers de sauvegarde, non pas en les chiffrant ni en les supprimant (ça serait trop facile), mais en les écrasant par trois passes de « réécriture » sur chaque fichier disposant d’une des extensions suivantes [2] :

backups_extensions

Soit des fichiers de sauvegarde automatique créés par diverses applications, mais aussi des backups de postes (Norton Ghost v2i), des backups de Smartphones ou tablettes (Samsung Backup Recovery w01 ou Titanium Backup tibkp), des fichiers de backups Windows (qic), des fichiers de backups AIX (bff) accessibles depuis la machine infectée. Un simple partage samba accessible en écriture ou vulnérable pourrait suffire.

On nous martèle régulièrement que la seule « véritable parade », au delà des bonnes pratiques et des systèmes de protections divers et variés, basés sur l’analyse comportementale, l’émission d’alertes ou le blocage de ces applications malveillantes, reste avant tout LA SAUVEGARDE !
Nous entrons donc dans une nouvelle ère avec Zenis qui vient remettre en question cette formidable théorie.

La sauvegarde doit-elle aussi être protégée ?
Isolée dans un réseau dédié, hébergée sur des serveurs à jour des correctifs de sécurité, avec une gestion des droits affinée… Le respect des bonnes pratiques en somme.
Mais, l’exploitation de vulnérabilités inconnues des éditeurs (0 Day) reste une éventualité, combinée à cette « innovation perverse » de s’en prendre aux sauvegardes, si elle tend à se généraliser (les « cyber malfaisants » auraient tort de s’en priver, l’idée est trop bonne) ne peut pas nous garantir la possibilité de restaurer depuis un média connecté.
Ce qui nous démontre une nouvelle fois l’intérêt de disposer également de médias « offline » comme des bandes, pour sauvegarder nos données essentielles.
Le tout sans oublier d’effectuer des tests restauration bien sûr.

Pour résumer, nous aurons de moins en moins droit à l’erreur.


[1]

[2]

Avez-vous apprécié ce contenu ?

A lire également.

Lettre d'information.

Ne manquez rien de la e-santé et des systèmes d’informations hospitaliers !

Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire.

Contact

Nos marques

Logo DSIHLogo Thema Radiologie