Une accélération du virage numérique malgré la Covid-19
29 déc. 2020 - 11:22,
Actualité
- DSIH, Damien DuboisDès le début de l’épidémie, les acteurs publics et privés, nationaux comme locaux, ont mis en place les services numériques utiles à la prise en charge de la Covid-19 sans entamer la tenue des engagements de la feuille de route, selon le Bilan 2020 du numérique en santé publié sur le site de l’ANS fin décembre : référentiels, outils Convergence, gouvernance intégrant les régions, éthique, téléservice INSi, e-CPS, serveur multiterminologie, espace de test d’interopérabilité, messageries sécurisées dans le secteur médico-social, projets e-parcours, store de l’espace numérique de santé, G_Nius, structures médico-sociales 3.0, assises citoyennes, talents de l’e-santé, sans oublier le renforcement de l’implication de la France dans les travaux européens et l’explosion de la télésanté.
Par ailleurs, à la suite du Ségur de la santé, 2 milliards d’euros supplémentaires ont été attribués pour accélérer encore davantage le développement de l’e-santé, dont 1,4 pour le partage fluide et sécurisé des données de santé clés sur trois ans et 0,6 pour le secteur médico-social sur cinq ans. « Cet investissement sans précédent offre de nouvelles opportunités qu’il ne tient qu’à nous tous de concrétiser. Ce succès est le fruit d’un travail collectif et déterminé », se réjouissent Laura Létourneau et Dominique Pon, respectivement déléguée et responsable ministériels de la Délégation du numérique en santé. 2021 sera l’Année du citoyen avec le déploiement de l’espace numérique de santé.
Projets numériques dans le cadre de l’épidémie de Covid-19
Une chaîne de solutions a été développée par les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 avec en tête de pont les applications TousAntiCovid, avec plus de 10 millions de téléchargements, et DépistageCovid sur Santé.fr, qui compte 6 millions de vues mensuelles. Ces projets multiples et innovants ont été menés en des temps record. SI-DEP (Système d’information de dépistage) a notamment été mis sur pied en trois semaines pour le recensement automatique des tests RT-PCR destiné au suivi de l’épidémie.
Les acteurs publics ont participé au déploiement de projets portés par d’autres avec le référencement des services numériques d’aide à la lutte contre la Covid et la mise en place de financements dédiés. Ont ainsi vu le jour G_Nius ou des partenariats public-privé, en particulier avec l’ONG Bayes Impact pour promouvoir le service Briserlachaine.org et accélérer l’identification des personnes contacts par l’assurance maladie.
Malgré tout, des lacunes, notamment en termes d’interopérabilité et d’accessibilité pour les soignants comme pour les patients, freinent la mise en œuvre de ces outils. Le bouquet de services pro et l’espace numérique de santé, prévus en 2022, devraient y remédier et remplacer les stores « dégradés » mis en place. « La Covid a permis d’accélérer le déploiement du socle ! Tiré par le déploiement des tests antigéniques et leur saisie dans SI-DEP, le nombre d’e-CPS a par exemple explosé, ce qui bénéficiera à l’e-santé dans son ensemble », précise le bilan de la feuille de route du numérique en santé.
Implication de la France dans les travaux européens
La France participe depuis une vingtaine d’années aux initiatives européennes en matière de projets et d’initiatives structurantes concernant le numérique en santé au service des citoyens européens. Exemples : les programmes de mise en place d’infrastructures d’échange de données entre les pays membres (Connecting Europe Facility – CEF eHealth) et d’actions conjointes (eHAction, X-eHealth, TEDHaS) ou encore le cadre de la déclinaison opérationnelle du programme EU4Health.
La volonté de fluidifier le parcours de soins du patient au sein de l’Union avec le réseau européen eHealth Network et de favoriser les collaborations entre organisations qui délivrent les soins et organisations en charge de la recherche médicale traduit la résolution de dessiner peu à peu un cadre européen de santé numérique et, plus globalement, de construire une Union européenne de la santé plus forte, appelée de ses vœux par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en septembre dernier.
En outre, la France est impliquée au niveau opérationnel dans des projets d’échanges de bonnes pratiques tels que CEF-eHealth, le programme de déploiement des infrastructures connectées en Europe, ou eHealth Digital Service, une infrastructure d’échanges de données entre les pays. Les institutions sanitaires françaises participent également à des actions coordonnées comme X-eHealth (un format d’échange transfrontalier de dossier de santé électronique), eHAction (pour l’élaboration d’orientations stratégiques et d’outils dans les domaines prioritaires de l’autonomie et de la continuité des soins) et TEDHaS (un espace européen de données sur la santé).